Let's play

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C'est le week-end que j'ai commencé à réaliser. Déjà parce que Lizzie et moi avions parlé un peu avant... Non, je mens là. Lizzie m'a bien parlé mais ses paroles ne m'ont jamais vraiment rassurée. C'est ma mère qui s'est chargé de me fournir l'électrochoc, comme toujours. Vous savez comment les mères sont curieuses... La mienne n'a jamais oublié de l'être du moins. Elle m'a posé la question qui fâche dès le début. Ce par quoi je lui ai répondu que c'était très compliqué.
- Il n'y a rien de compliqué, me fait-elle.
- Si justement...
- Mais moi je veux des petits-enfants!
Si je l'avais fait, pensez bien que je n'aurais jamais répondu à ma mère... Ça aurait été gênant. Puis peu à peu en lui expliquant ce qui me bloquait, ma mère à commencé à me sortir son speech bien argumenté.
- C'est du pipo! (Oui c'est ce qu'elle a dit...) Qu'est-ce que c'est ce cinéma ?! T'as peur de quoi au juste? Ton mari?! Tu l'aime où pas?
- O-oui...
- Où est le problème alors?! T'as peur de quoi?!
- Maman... Je n'en sais rien... Il veut quelque chose dont je ne sais rien...
- Eh bien? J'ai fait en sorte que tu grandisse sans rien connaitre de ça, parce que ce n'était pas le bon moment, mais maintenant que vous êtes libres de faire tout ce que vous voulez, tu dois te lancer dedans! C'est le moment! Ne crois pas que c'est un livre qui va te l'apprendre! Ni moi d'ailleurs!
- Mais toi... T'as fait comment ?
- Bah j'ai appris le jour venu! T'es pas seule dans l'histoire: vous êtes deux!
- Maman...
Ce qu'elle me dit me sort de mon confort et je me retrouve sur la sellette.
- Maman ne me bouscule pas s'il te plaît...
- Alors ne viens pas chez moi avec cette tête là! Je ne suis plus là pour te rassurer, c'est en partie le job de ton mari ça! Je suis là pour te montrer le chemin, te faire garder les pieds sur terre.
Après ça, autant vous dire que je réfléchissais profondément.
Alors que je fini de décorer un pot Seth arrive derrière moi et regarde au dessus de mon épaule.
- Pas mal.
- C'est assez en lien avec les tropiques non?
- Assez...
Alors que je m'attends à ce qu'il m'enlace, ce dernier dépose une chaste baiser sur ma joue... avant de partir s'asseoir avec son magasine sur le canapé. Je sens sa chaleur s'éloigner... Sa présence se refroidit... Je dois absolument faire quelque chose. Frottant mes mains pour m'acquitter de la terre sur mes mains, je le rejoint en faisant mine de m'intéresser à ce qu'il lit.
Il me jette un regard tiré entre la surprise et l'incrédulité.
- Qu'est-ce que c'est ?
- J'essaye de me donner des idées pour Paris...
- Tu ne vas plus au bureau... Rien de grave?
- Non. Je suis sensé travailler à la maison jusqu'au voyage donc...
- Ah... Dis...
- Hum?
- T'es... fâché?
Il laisse sa tête retomber en arrière.
- Noé, mon ange... Tu sais pourquoi c'est devenu comme ça...
Je me rétracte et rougit comme si on me passait un savon phénoménal.
- ... Mais c'est pas parce que je t'aime pas... J'ai peur de faire quelque chose qui te mette mal à l'aise...
J'opine du chef et il m'attrape la tête pour y déposer un baisers. Soudain, quelqu'un frappe à la porte.
- Va ouvrir, me demande Seth.
J'ouvre et vois un employé de la poste qui me sourit.
- Bonsoir?
- Bonsoir madame. J'ai un courrier pour monsieur et madame Howards.
- Oui c'est nous...
- Veuillez signer ici ( il m'indique un endroit sur son papier en me tendant un stylo)... Merci. Bonne soirée!
Je referme la porte et ouvre l'enveloppe.
- C'est de la part de ta mère...
- Oh non...
Il enfouis son visage dans ses mains et souffle longuement.
- C'est le gala annuel de ma mère...
- Comment ça?
- Elle en organise toujours un et comme d'habitude, elle m'en oie une invitation au dernier moment...
- Tu compte y aller?
- Oui! Il faut bien que quelqu'un veille sur elle! Elle ne peut faire confiance à personne lors de ces grands rassemblements...
- J'imagine que je viens aussi?
- Oui.
- Je dois mettre quoi?
- Un jogging et un sweat-shirt, me fait-il ironiquement. T'as toujours été adorable dans ce genre de trucs.
- Non, mais je vais être avec des gens de sa sphère... J'ai pas envie de me faire scanner parce que je porte quelque chose de pas assez élégant pour eux...
- Tu est en train de me dire de façon indirecte que tu veux une robe de couturier, c'est ça?
Je reste immobile et muette.
- Très bien... Je dirais à ma mère de t'en choisir une...
- Je pensais plus au fait qu'elle puisse m'en prêter une... Je ne vais la mettre qu'un fois...
- On verra. Quand est-ce que c'est?
- Oh... Attends. Attends... C'est mercredi?!
- Woaw... Elle est vraiment en retard cette année...
Seth ne semble pas plus ennuyé que ça.
- C'est trop tôt et toi tu trouve juste à dire que c'est qu'elle est vraiment en retard?!
- Oh c'est bon! Puis mercredi tu fait pas cours donc c'est bon...
Son argument me scie.
Cependant, ce n'est pas ça qui m'a dérangé... Le reste des jours, Seth est resté très secret avec moi, pour remédier à ça j'ai décidé de lui montrer mon affection en allant lui acheter un noeud papillon très original. En effet, j'en ai repéré un dans une boutique, noir avec des petits poissons blancs... J'adore l'idée des poissons: très élégant et original. Malgré ça, quand je lui offre, je ne peux m'empêcher de déceler une once de déception dans son regard bien qu'il me montre une gratitude apparente, sans fin. J'avoue que sur le coup ça me vexe un peu...
- Je le mettrais pour le gala, me promet mon mari.
Bon.
C'est déjà ça. Enfin, le mercredi venu, nous sommes allés chez Nany pour nous préparer avant le gala.
- Tu pense qu'elle va me prêter quoi?
- J'en sais rien, fait-il en me prenant la main. On est juste à la bourre, donc magne toi.
- Oui!
Nous courrons de la voiture jusqu'à la maison ou Seth frappe comme un fou. Nany arrive en peignoir et nous ouvre.
- Enfin!
- Désolé, le trafique sur la route était ... Pourri.
- Je vois ça! Filez vous doucher!
- Je prend ta douche maman!
- Mais douche toi avec ...
Nany n'a pas le temps de finir que Seth disparait.
- Bon bah ... Il reste la salle de bain à l'étage pour toi ma grande.
- Très bien...
Je monte en haut et m'enferme à double tour dans la salle de bain. Vous savez combien je déteste me laver ailleurs que dans ma propre salle de bain. Je pourrais être habillée d'un scaphandre que je me sentirais toujours aussi nue qu'un ver. Beurk.
Je retire mes vêtements et me place sous le pommeau de douche laissant peu à peu, l'eau tremper mes cheveux. Malgré le fait que je me lave encore et encore, j'ai l'impression de rester tout aussi sale... Comme si j'avais une seconde peau qui ne voudrait pas s'en aller... En sortant, je m'essuie et enfile mes dessous et un peignoir: Nany ne l'a pas donné ma robe... Doucement j'ouvre la porte et l'appelle.
- Nany!
- Viens!
Je vérifie alors que personne n'est dans les parages et surtout pas Seth, pour me diriger vers la chambre de Nany. Je frappe avant d'entrer.
- Ah! Te voilà...
- Oui...
- J'ai cru entendre que tu voulais m'emprunter une robe? Le problème c'est que par rapport à toi... Mes robes seront trop grandes sur toi.
- Mais je n'ai rien apporté!
- Je sais, c'est pour ça que je t'ai pris une robe.
- Que... Comment ça?
- Oui, oui. J'ai pas cherché à savoir, je me suis pas cassé la tête et je t'en ai prise une. Elle est noire et simple tiens.
Nany me tend fièrement une house que j'ouvre avec délicatesse. Une robe bustier en sort: le haut est un faux bustier d'un noir profond, il y a des manches en dentelles très fines sur lesquelles sont cousues des motifs noirs pour orner mes bras... Le bas de la robe est en tulle noir et doit peut-être m'arriver en bas du genoux...
- Mais c'est...
- Beau, hein?
- Je ne peux pas... C'est trop...
- Si! Tu peux! Fait-le : met-la sinon je me fâche, me fait-elle en riant.
- D'accord.
J'enfile la robe avec son aide (parce qu'il faut dire que la robe n'est pas facile à enfiler au niveau des bras) et quand c'est enfin bon, je me regarde de haut en bas...
- Je suis fière de moi: tu es magnifique.
- Je ne suis pas magnifique... Je suis radieuse comme le soleil...
Elle me regarde entonnée par ma remarque.
- Oui bon, c'est pas grand chose non plus... Dit-moi: tu compte te maquiller ou...
- Je pensais faire un nude...
- Oh, non... Fait-moi un smokey eyes et descend. Moi pendant ce temps: je me prépare.
Je retourne dans la salle de bain sur la pointe des pieds en m'amusant avec ma robe. J'exécute ce que m'a ordonné Nany et redescend mettre mes chaussures, au salon.
Seth débarque alors en arrangeant son col, le noeud défait à son cou.
- Dis, maman: je-
Il s'interromps en me voyant et laisse échapper son souffle.
- Tu... Veux de l'aide? je lui demande pour briser le silence?
Mon mari laisse retomber ses bras le long du corps pour me dire "oui" et alors, je m'approche de lui doucement et referme les boutons de sa chemise et noue son noeud en l'arrangeant. Seth me fixe, l'air pantois, il ne me lâche pas du regard une minute et quand je relève la tête pour voir à quoi l'ensemble, mon regard croise le sien... Nous ne sommes pas si loin, l'un de l'autre; ce n'est qu'une histoire de millimètres...
C'est un moment intime que Nany brise en deux secondes.
- On y va!
Nous nous reculons l'un de l'autre un peu gênés: je cherche ma pochette tandis que lui cherche ses clés.
Nany, elle, a opté pour une robe blanche et longue... Le genre de robe avec une traine...
Nous arrivons sur les lieux (un palais) vers 20 heures. Une foule de gens nous assaillissent presque pour nous dire bonjour. Je ne les connais pas tous: ceux que je reconnais sont des people vus dans les magazines...
Tout cet univers "bling-bling" m'intrigue, toutes ces conversations creuses qui m'entourent me fascinent: je découvre un monde de merveilles, je touche l'élite du bout des doigts... J'avoue que je suis assez impressionnée de voir que je nage dans le même bassin que toutes ces étoiles... Quand soudain: FLASH.
On me photographie au bras de Seth, et mon réflexe premier est de me protéger de la lumière du flash.
- Pas encore habituée pas vrai? me demande ce dernier.
- Pas vraiment, non, je lui répond en gardant mon bras levé au cas où d'autres flashs viendraient m'aveugler.
- J'aime bien ta robe.
- Je l'aime bien aussi.
- Tu ressemble à une danseuse étoile avec...
- Normal pour une étoile, je lui répond en souriant.
Nous avançons dans le petit salon (qui n'est pas si petit... ) et entrons dans la salle où le gala est sensé se dérouler. Une pièce immense où la lumière est très faible. Une musique résonne en fond et en levant la tête, je peux voir qu'il y a un étage... Tout n'est que marbre blanc et rideau de velours rouge... Des bougeoirs prônent sur les tables, ils ne dégoulinent même pas de cire... Tout est impeccable... Tout est si grand, si vaste... Les choses vont si vite le rythme est rapide... Si ça continue je vais tourner de l'oeil.
- Noé, Seth: venez par ici!
Je me tiens la tête en le retenant.
- Noé?
- Attends... C'est... Ça va passer... Deux secondes.
- Tu veux t'asseoir?
- Non, allons-y.
Il m'attrape le bras plus fortement et m'entraine doucement.
- Seth, Noé, je vous présente Arold. Je l'ai rencontré à Belfast, lors de mon voyage en Angleterre. J'ai découvert qu'il avait beaucoup investi chez nous en plus d'être un grand client de la maison.
- Enchanté, fait Seth en lui serrant la main.
Je fais de même et me demande où Nany veut en venir...
- Arold a plusieurs immenses hôtels à travers le monde qui sont fabuleux...
- Vous exagérez... Votre mère ne fait que me flatter monsieur Howards...
Puis il se tourne vers moi et prend une mine curieuse.
- Et vous? Vous êtes qui?
- Euh... Et bien...
- C'est ma femme, répond Seth. Nous nous sommes mariés il y a peu...
- Ah! Je me disais bien que je vous avez vue dans les journaux... Enchanté!
- Moi de même.
- Ma petite, je vais aller te chercher un verre, me fait brusquement Seth.
Je le regarde s'éloigner rapidement puis quand je me rend compte que je suis seule avec ma belle-mère et son nouvel ami; les choses se compliquent. Ça sent l'interrogatoire.
- Alors Noélanie... Vous faites quoi dans la vie?
- Je suis institutrice...
- Quel beau métier, vous aimez les enfants, n'est-ce pas?
- Oui...
- Je vous souhaite d'en avoir autant que votre bonheur en nécessite.
- Merci...
- Noélanie, nous coupe Nany, je suis désolée mais nous allons devoir te quitter: le devoir m'appel.
- Bien-sûr...
Arold et Nany me tournent le dos et je me retrouve seule. Je tourne sur moi-même pour repérer Seth dans la foule. Ça fait plus de dix minutes qu'il est parti chercher un verre d'eau: c'est pas compliqué non?!
- Excusez-moi, vous êtes Noélanie Howards?
Je me retourne et me confronte à un buste assez développé. En levant les yeux, je perçois un jeune homme. Blanc. Brun. Les yeux noisette, la mâchoire carrée et les dents parfaitement alignées. Il a tout du charmeur charismatique.
- Julian Keat, acteur.
- Je ne crois pas vous connaitre...
- C'est exacte. Mais j'ai vu votre photo dans les people: j'ai donc pensé qu'il serait bien vu de venir vous saluer...
- Eh bien enchanté, fais-je en lui serrant la main ( il faudra que je pense à me laver les mains si je continue à en serrer...).
Par la même occasion, je cherche par dessus son épaule, voir si min époux se trouve par là...
- Vous cherchez quelque chose?
- Quelqu'un. Mon mari, il devait revenir mais...
- Je vois, eh bien tournez vous et regardez un peu à droite...
Je me retourne et fait ce qu'il me préconise...
- Ah...
Mon mari est à l'autre bout de la salle en train de parler et rire avec un groupe de personnes... En gros j'attends ici depuis des lustres pour qu'il me ramène un verre d'eau pour rien, mais ce n'est pas le pire. Seth passe son bras à la taille d'une femme... Une blonde à la robe couleur terre de siennes et au dos découvert.  Ma jalousie s'accroît immédiatement et la moutarde me monte au nez...
- Si on allait le rejoindre?
- Non... Je vais rester ici. Je ne connais pas tout le monde ici...
- Ça vous fait peur? me demande-t-il en se penchant vers moi.
Je tousse une rire, amusée qu'il ait pu découvrir mon sentiment aussi facilement.
- Pour tout vous dire: oui. Je n'ai jamais côtoyé le monde des "stars" et je ne sais pas comment ça se passe ici...
- Comment ça devrait se passer ici, selon vous?
- Je ne sais pas... Il y a bien des choses à ne pas faire...
Il se penche à mon oreille en m'obligeant à regarder ailleurs, vers un groupe de jeunes femmes.
- Regardez... Vous voyez ces nanas? Depuis tout à l'heure, elle vous dévisagent de haut en bas. Vous ne leurs plaisez pas.
- J'en suis désolée, j'ai surement fait quelque chose de-
- Non, me coupe Julian.  Rien que le fait d'avoir réussi à être la femme de Seth Howards, "le légendaire célibataire" suffit à les rendre jalouses. Puis si elle critiquent votre tenue, sachez que vous avez été parfaite: car ces filles là ne peuvent s'empêcher de démonter ce qu'elle n'ont pas ou ne sont pas.
- C'est un compliment caché ça!
- Une femme aux cheveux courts et qui est classe: c'était indéniable.
- Vous êtes sympas vous.
- Non, je suis juste un gars qui s'ennuie et qui cherche à parler sérieusement avec quelqu'un de sérieux. Venez devrait aller à un longue table...
Je le suit et il nous apporte deux mojitos.
- Je ne sais pas si vous avez déjà goûté...
- Si. Ne vous inquiétez pas.
- Alors? Que faites-vous dans la vie ?
- C'est la question à dix-millions de dollars ce soir...
- Je vois... On vous a déjà posé la question.
- Oui (je rigole), je suis institutrice dans une école privée pour filles.
- Woaw. Ça change de ce que j'entends.
- Qu'est-ce qu'on vous répond en général? je demande en souriant.
- Avocat, actrice, chanteur, producteur...
- C'est impressionnant.
- Au début oui, ça l'est. Mais après vous vous lassez et ça devient chiant... Dites-moi, vitre époux à l'air de vraiment s'amuser là-bas... Vous ne voulez vraiment pas le rejoindre?
- Non. Il va surement revenir...
- En tout cas, pour ma part, je trouve ça assez osé de laisser sa femme seule pour aller parler avec d'autres.
- Il a sûrement besoin de se...
Avant de finir la fin de ma sentence, je me retourne pour m'assurer qu'il est bien là bas... Avec cette fille à ses côtés... Ou plutôt pour espérer voir qu'il s'est dégagé d'elle mais ce n'est pas le cas...
- ... Il a besoin de se détendre, je crache en soupirant.
- C'est un drôle moment pour se détendre... Enfin, quand on parle du loup.
- Quoi?
- Il arrive...
Je me retourne et il me fait un grand sourire, l'air de rien et se place à mes côtés.
- Désolé, je parlais avec d'anciens amis...
- Où est mon verre? je lui demande avec la voix la plus douce que je puisse sortir.
- Ah mince, j'arrive, attends.
- Non. C'est bon je n'ai plus soif: monsieur Keats m'en a apporté un.
- Salut Seth! fait-il en levant la main.
- Ah... Julian Keats. La petite starlette italienne...
- Comme toujours.
- Je vois que tu as fait connaissance avec ma femme.
- Oui. Je n'ai pas pu me retenir de la remarquer: elle était seule...
- J'étais pas loin.
- Pourtant elle te cherchait, répond Julian sur un ton de défiance.
Cette punchline met Seth dans l'embarras et j'avoue que sur le coup, je suis bien contente qu'il se sente un petit peu mal.
- Enfin, bref: je suis là maintenant. De quoi vous parliez?
- Je trouvais ta femme absolument remarquable dans sa tenue. Elle est magnifique, et comme elle s'inquiétait de savoir si elle était in ou out je lui expliquais un peu le déroulement de tout ça...
- Noélanie n'a pas besoin de se démarquer des autres: elle l'est naturellement, fait-il en me souriant.
Par la même occasion, mon mari passe son bras au tour de ma taille et je lui rend un regard pareil à mon étonnement. Dur et surpris. J'ai juste envie de lui dire"mais t'es sérieux?!". Seulement, les choses ne se passent pas aussi bien que je le voudrais. Seth ne retire pas sa main et soutient son regard comme pour me dire que je n'ai rien a faire avec Julian et que je suis sa femme.
Le retour de la jalousie maladive.
Le diner et le gala se passent sur la corde raide à notre table. Nous jonglons entre punchlines, ironie et sous-entendus... Chacun joue pour sa gueule, mais nous sommes deux contre Seth; chacun pour des motifs différents.
Nous sommes en guerre froide jusqu'à ce que Julian parte trop loin, nous sortons alors tout les trois sans dire un mot et une fois dehors: tout éclate entre les deux hommes.
- Comment ose-tu draguer ouvertement ma femme?!
- Ça y est on passe du coq à l'âne!
- Je t'ai vu, et surtout je te connais assez bien pour savoir que tu fais tout le temps ça!
- Ta femme était seule et je suis parti lui parler: c'est tout!
Pour ma part, je reste coincée entre les deux partis... Sans avoir, jamais, l'occasion d'en placer une, parce que les répliques s'enchaines les unes après les autres.
- Je t'interdit de jouer au gigolo avec ma femme!
Hein?! Mais qu'est-ce qui lui prend? Jamais je n'aurais cru Seth, capable de lancer une attaque aussi directe et méchante. Jamais.
- Moi un "gigolo"?! Entre nous j'aurais plus pensé que c'est toi! Je ne donne pas un mois de plus à votre mariage! Et-
Il n'a pas le temps de finir sa phrase. Il n'a pas le temps parce que je me suis précipitée pour le gifler. Tout le monde s'est tu.
- Je ne te conseille pas de parler de MON mariage comme ça. Ni de mon mari d'ailleurs.
- J'aurais pas dis mieux, rajoute Seth.
Puis je repars vers mon époux et il me tend la main comme si nous allions partir d'ici.
Mais dommage pour lui: il se prend aussi une super claque.
- J'ai fait quoi?!
- Je ne me suis pas mariée avec toi pour t'entendre dire des choses pareilles aux gens...
En voyant une foule sortir, je comprend que l'altercation, s'est fait entendre jusqu'à l'intérieur...
- Nous laverons notre linge sale à la maison, je lui confie à voix basse. Rentres à la maison.
- Tu ne viens pas avec moi...
- Non. On va éviter les accidents de la route pour crêpage de chignon au volant sinon une nouvelle réforme risque de sortir.
Je tourne mon dos. Et me met à marcher seule en direction de chez moi. Je ne salue personne et alors que je marche d'un pas sûr, mon talon me fait faut bond, et je me tords la cheville en risquant de tomber. J'entends les gens rire derrière moi et quand je me retourne, certains caches leurs rires d'autre ne se ménagent pas pour me montrer le ridicule dont je fais preuve. Je retire alors mes chaussures et les balances violemment dans les vitres de la voiture juste à ma gauche: elle part en éclats. Les murmures se font entendre derrière moi.
- C'est ma voiture! crie une voix.
Je lève le pouce en l'air et continue ma route. Pendant des heures durant, j'erre dans la ville. Elle est éteinte, bien que les lampadaires soient allumés. Elle est déserte, seuls quelques passagers la traversent et encore; se sont des passagers bourrés...
Personne pour me déranger, personne pour me dire quoi faire... Juste moi et le silence. Ce moment me rappel les jours où je me fâchais contre Ross ou mon père... Je m'en allais sans rien dire, je m'isolais sur la plage... Mon père venait me rejoindre pour me calmer... J'étais assez dur en affaire mais il trouvait toujours les justes mots pour me rabibocher...
J'aurais tellement besoin de lui là, tout de suite... Je suis sûre qu'il aurait les mots pour me convaincre de faire ce qu'il faut...
Ce n'est qu'à une heure du matin que je rentre à la maison. Seth m'attendait, assis sur le canapé. Tapis dans l'ombre.
À peine fais-je claquer la porte que ce dernier se lève et vient vers moi.
- Salut...
- Salut.
Je quitte ma veste et fait ce que j'ai l'habitude de faire quand je rentre à la maison.
- Tu veux parler?
Parler de quoi? J'ai pas envie de parler avec lui... Pas maintenant.
- Parler de quoi?
- Notre linge sale.
Ça m'étonne qu'il garde un sang si froid alors que je l'ai giflé et laissé en plan.
- Tu veux vraiment en parler ce soir?
- On pourra pas en parler les autres jours...
Le sourire qu'affiche mon époux me laisse deviner qu'il s'en veut. Il sait qu'il à marché de travers.
- Comme tu veux.
- Tiens: tes chaussures...
Il les dépose sur la table.
- Elle on brisé la vitre de la voiture et n'ont pas eu la moindre égratignure, lâche-t'il amusé.
- C'était le but, fais-je froidement en me servant un verre d'eau.
- Je commence ou tu commence?
- Comme tu préfères.
- Vas-y.
- Qui était cette femme que tu tenais pas la taille?
- Quelle femme?
Je feint un sourire amusé, mordant ma langue entre mes dents pour éviter de parler trop vite. Il se fout de moi.
- Evidement... J'aurais dû penser au fait que tu ne t'en souviendrais pas... Cette femme que tu as tenu par la hanche pendant un bon bout de temps alors que tu était sensé aller me chercher un verre.
- Clarity...
- La fille en rouge, oui.
- C'est une vieille connaissance.
- Aaaah... C'est pour ça que tu m'as fait poireauté tout ce temps. Tout ce temps pour un p*tain de verre d'eau!
- J'ai oublié! J'ai pas fait exprès!
- J'ai l'impression que ça t'as arrangé d'oublier! Du moment que t'étais avec Clarity, t'avait pas besoin de rester en présence de ta bonne femme!
- Mais ne dit pas n'importe quoi!
- Si! Parce que c'est exactement ça Seth Howard! Ta femme n'était là que pour éviter de te retrouver seule lors de cette soirée! Juste pour conserver cette image de " légendaire célibataire", fais-je en mimant mes propos.
- Arrête avec cette phrase, y'a que Julian pour dire des trucs pareils et d'ailleurs qu'est-ce que tu faisait avec lui?!
- Comme tu as laissé ta bonne femme seule il est venu me parler. Il a eu cette bonté là, lui! Et comparé à toi: il m'a pas fait poireauter pour un pauvre verre!
- Julian est juste un charmeur ça m'étonne que tu ne l'ai même pas remarqué!
- Charmeur ou pas lui il m'a aidé!
- Mais deux secondes Noé: tu me reproche quoi au juste?!
Je m'approche de lui avec rage.
- Ce que JE TE REPROCHE?!, fais-je en appuyant mon index sur son torse. Parce qu'en plus c'est moi qui doit te dire ce que je te reproche?! C'est n'importe quoi! Tu vois Seth, un de tes gros problèmes c'est que tu es trop sur mon dos: et tu sais quoi?! C'est ça qui m'empêche de sauter le cap!
Soudain, mon regard se fixe sur le noeud papillon que je lui ai offert. Je suis tellement enragée que je l'arrache et le jette sur le canapé avant de reprendre plus calmement.
- Aujourd'hui, tu n'était pas digne de le porter...
Puis je commence à marcher en direction des escaliers, mais avant de montrer je me retourne vers lui en retenant mes larmes. Peine perdue.
- Ce que je te reproche Seth, c'est de ne pas avoir été là pour moi... et d'avoir fuit avec "Clarity". Elle avait plus l'air d'être ta femme que moi, fais-je sans pouvoir retenir mes larmes.

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