Venice Beach

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Comme vous pouvez le deviner , je me suis levée le lendemain matin, en urgence. C'est bien la première fois depuis que je connais Noélanie que je me réveille dans ma voiture bourré.
J'avais oublié la sensation de la gueule de bois le matin. La bouche pâteuse, le mal de crâne, les yeux qui brûlent... Le combo quoi.
Je suis rentré chez moi en quatrième vitesse et je me suis "renouvelé", c'est-à-dire : douche, vêtements et malheureusement... Anti- cernes. Oui: du maquillage. Je déteste avoir l'ai fatigué comme une bûche ( je viens d'inventer cette expression, elle pas mal non?).
Je débarque légèrement en retard au travail et quand j'arrive au bureau, personne ne se doute de ce qu'il m'est arrivé... Remarque qui le pourrait à part M.A et Greg?
Je me pose lourdement sur mon siège et me frotte le visage de façon à faire disparaitre mes maux de tête. M.A rentre en tsunami comme à son habitude. Elle me parle et tout ce qu'elle me dit me donne mal à la tête: on dirait qu'elle crie avec un mégaphone sur moi. Je ne répond à rien et commence à m'énerver.
- Seth... C'est du fond de teint?
- Non. Enfin oui, c'est de l'anti-cernes...
- Pourquoi t'en a mis? Et pourquoi tu l'as aussi mal mis?
- Parce que j'étais en retard et j'avais la gueule de bois.
- T'es parti au rencard?!
- C'est pas ce que tu voulait que je fasse? J'y suis aller donc.
- Oui mais je pensais que tu sortirais mais dans un autre bar ... Pour voir d'autres gens, pas lui.
- Bah c'est fait. J'y suis allé.
- Alors? me demande M.A. Il était comment ?
- Sympas.
- Non mais ça: ça tombe sous le sens. Il sont tous gentils...
- Ça se voit qu'on a pas connu les mêmes personnes toi et moi.
- Enfin...
Et la voilà repartie dans son speech. À ce moment là mon cerveau se déconnecte et je sors mon téléphone de ma poche. Je remarque alors les appels manqués du centre de détention... Aïe.
Sans faire plus attention à M.A je recompose le numéro et attend.
- Eh: tu m'écoute?!
- Non.
- Bah ça vaut bien la peine de se casser le cul pour toi.
- Noé à appelé, je lâche pour lui fermer le clapet.
Sa voix se bloque dans sa gorge et sa bouche reste ouverte. Je lui fait signe de la fermer et elle s'exécute en sortant de mon bureau l'air dépassé.
Enfin quelqu'un répond.
- Allô?
- Oui, bonjour; je voudrais parler avec Noélanie Faraday s'il vous plaît.
La musique d'attente me claque au nez et j'attends de nouveau pendant trois minutes (c'est long) quand enfin elle répond.
- Noé?
- T'était où hier?! J'ai essayé de t'appeler !
- J'étais sortis... Enfin c'est une longue histoire.
- Je sais que t'as bu...
Je ne lui demande pas comment elle l'a deviné: c'était évident.
- Alors? Tu voulais me dire quelque chose ?
- J'ai trouvé!
- Tu as trouvé quoi? Parce que là je vois pas de quoi tu parles.
- La preuve que j'ai pas écrit les lettres! Je l'ai trouvée! J'ai pas pu!
- Comment ça? T'es en cellule...
- C'est pas parce que je suis en cellule que mon cerveau l'est pas aussi! Bon tu m'écoute?
- Bah j'attends!
- Les lettres que Tyler m'a envoyées: je pouvais pas y répondre parce qu'il n'y avait pas d'adresse!
- Mais si! Il y avait...
Je me coupe. Je crois que je comprend... Non: je comprend!
- ... Juste ton adresse. Noélanie : sur les lettres il n'y avait que ton adresse! Tu n'as pas pu lui répondre parce que tu n'avait pas son adresse! Lizzie à dit qu'il y avait juste un tampon en forme de diamant!
- Oui!!
- Tu est géniale Noé! Il faut que j'en parle à Ryan!
- Seth: tu dois aller voir chez moi, si les enveloppes sont encore là!
- Je sais! Je vais y aller!
- Seth!
- Quoi?
- ... Merci.
- Tu me remercieras quand tu sera libre.
Elle raccroche et je fais de même en fouillant dans un des tiroirs de mon bureau pour attraper les clés de son appartement. Je file au bureau de Greg où mes deux compagnons débattent.
- Eh: y'a du nouveau. Quelqu'un pour m'accompagner ?
- On arrive.
- Prenez votre temps: je passe chez le boss. Va chercher la bagnole Greg, je lui ordonne en lui lançant les clés.
Je file d'un pas assuré chez mon supérieur et prend une inspiration avant d'entrer.
Je ne frappe pas: c'est une loi chez moi.
- Seth?
- Salut... Boss.
- Va falloir que tu apprennes à frapper à la porte.
- J'ai toujours fait comme ça.
- Tu pourrais me surprendre en plein dans un affaire étrange.
- Ce n'est pas le type de la maison, puis personne n'accepterait de le faire ici, fais-je avec audace en fourrant mes mains dans mes poches arrière et en croisant les jambes.
- J'en ai marre que tu aies toujours réponse à tout. Tu veux quoi?
- Je dois m'absenter...
- Tu dispose déjà du temps que tu veux...
- Pendant une semaine.
Mon supérieur comprend alors que ça concerne l'affaire. Il me fait signe de m'asseoir mais je refuse.
- En ce moment j'ai bien remarqué que tu ne travaille plus.
- Je vous ai rendu le projet "Sublet"...
- C'est un projet. UN. Normalement tu m'en rend deux voire trois.
- Je sais.
- Cette affaire te prend beaucoup de temps... Tu travailles moins...
- Si c'est un problème, je suis d'accord pour que vous me licen...
- Non! Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dis. Tu est un de nos meilleurs éléments.
- Le meilleur, je répond en rigolant.
- Mais tu ne peux pas être le meilleur à tout les tableaux de chasse.
- Je sais.
- Alors ... Je t'attribue la fin du mois, je te laisse jusqu'à la fin de l'affaire pour te consacrer à ton affaire. Mais je veux que par la suite tu reviennes en forme. T'as intérêt à travailler.
- Okay... D'accord.
Il se replonge dans ses documents et je m'en vais. Je sors et rejoins les autres qui m'attendent à bord de ma voiture.
- Alors?
- Fonce chez Noé.
Greg démarre au quart de tour et je leurs explique la situation en cours de route. L'histoire avec le patron: Greg lance alors le débat comme quoi je serais le chouchou du boss et que j'avais mes libertés. M.A s'amuse en nous voyant débattre sur ce sujet en nous excitant toujours plus à nous lancer des âneries au visage.
Quand nous arrivons sur place, nous reprenons tous notre sérieux.
- Bon? On cherche quoi au juste?
- Des enveloppes.
- Ça nous avance pas mal dit-donc, répond ironiquement Greg.
- Deux enveloppes avec un tampon de diamant derrière. Elle on été ouvertes normalement.
- Okay, je prend le salon les gars, annonce M.A. Vous: vous faites le haut.
Je dévisage M.A l'air de lui en vouloir comme jamais.
- Bah quoi?
Je lève les bras vers Greg pour le désigner.
- Ah! J'ai compris: là haut c'est la chambre de se chérie, du coup il veut pas qu'un autre gars y aille.
- Oh c'est bon! On est pas là pour faire les chochottes!
Le laisse retomber mes bras le long de mon corps et monte suivi de mon meilleur ami amusé.
- On va bien s'amuser, lâche-t'il dans mon dos.
Je lui met des petits coups de mains pour le repousser et ça se finit en bataille de mains.
- Je fouille le dressing.
- Évidement! Faudrait pas que je vois les dessous de madame !
- Tu révèles tes vraies attentions tout seul...
- C'est bon fouille ton dressing et moi je fouille son lit et le reste.
Évidement je regarde en premier dans la boite cachée: mais rien n'a vraiment bougé. Je la sort et la met de côté: je vais la prendre avec moi. Ensuite je cherche partout; en dessous des piles de vêtements, dans les placards, sur les étagères, dans les tiroirs (voire les doubles fond) mais rien. Il n'y a rien : pas de lettres, pas d'enveloppe.
Je sors et surprend Greg en pleine fouille sous le matelas de ma brune. Il cherche et fouille en dessous du lit tandis que je pars dans sa salle de bain. Rien. Rien partout. Que se soit dans les tiroirs comme dans les placards. Je soupire et pose la boite en m'appuyant au lavabo, je me regarde dans le miroir et remarque des traces d'anti-cerne mal estompées. Au moment où je frotte mon visage pour les effacer Greg arrive dans la salle de bain en me regardant avec amusement.
- T'en fait pas: ton maquillage va pas dégouliner.
- Gnagnagna...
- J'aurais jamais cru ça de toi.
- J'aime pas avoir l'air fatigué: c'est mal?
- Non, je dis juste que j'ai du mal à t'imaginer en train de te mettre du fond de teint...
- ... De l'anti-cerne, je corrige.
- ... De l'anti-cerne.
- T'as trouvé quelque chose?
- Non. Y'a rien. Peut-être que les flics ont tout raclé?
- Je vais téléphoner à Ryan pour lui dire de récupérer les enveloppes: dans les mains de Greyson, j'ai peur que les preuves soient falsifiées.
Je m'appuie contre le lavabo et compose son numéro.
- Allô Ryan. C'est Seth: on a du nouveau. Il faudrait que vous vérifiez si les lettres de Tyler n'étaient pas accompagnée d'enveloppes, si c'est le cas: gardes les avec vous... Je me fous bien de savoir pour quel motif: gardez-les avec vous; dites leurs que c'est dans le cadre d'une enquête... (Je l'écoute me répondre) Eh bien pour tout vous dire: c'est enveloppes se trouvent être notre échappatoire. Elle ne mentionnent pas l'adresse de Tyler ce qui signifie que jamais Noélanie n'aurait pu lui répondre... Oui c'est une bonne idée: récupérez les fausses lettres de Noélanie. Un examen calligraphique s'impose... Oui. Voilà. Merci Ryan.
Je raccroche et sort de la salle de bain avec ma boite en main. Quand nous redescendons, notre amie est en train de fouiller désespérément le placard à gâteaux de Noé.
- Y'a rien! La police a tout raclé; prend toi un gâteau et on se barre.
Elle s'exécute et nous lance des snacks. Dans la voiture je leurs explique ce que je compte faire.
- Tu vas faire quoi?!
- Laisse-moi le temps de t'expliquer bon sang!
- M.A calme- toi, demande Greg.
- Okay... Okay: explique-nous.
- Je vous laisse au bureau et je fonce chez moi récupéré des affaires puis je fonce à Vénice beach.
- Mais tu vas te battre avec une femme qui ne veut rien savoir! Elle va te claquer la porte au nez!
- Je vais tenter le tout pour le tout: moi j'aurais peut-être les mots pour la convaincre.
- Et Noélanie ?
- Je vous la confie. Allez la voir: Adam devrait vous laisser passer si vous lui donnez ça.
Je leurs tend une enveloppe chacun.
- Y'a quoi dedans, demande Greg.
- L'ouvre pas. C'est votre laissé-passer.
- T'as mis des photos de toi dedans ou quoi? demande Greg amusé.
- Nan. C'est plus complexe.
- Très bien, fait M.A en rangeant l'enveloppe dans sa poche. Mais tiens nous au courant.
J'opine du chef et les dépose en vitesse au bureau puis repars chez moi faire un sac avec la boite dedans et me met en route vers Venice beach.
Je roule toute l'après midi et arrive vers 22 heures. Évidement, c'est au bord de la mer, donc pour trouver un logement...
J'avais pas pensé à ce détail là, enfin: j'ai eu ma place dans un hôtel appelé le "Venici" qui doit plus se prononcer en italien qu'en anglais... Le fait est est que le soir même je me suis mis à la recherche de la maison de madame Baker... Autant vous dire que j'ai pataugé. J'ai dû prendre mon gps avec moi tellement j'étais pommé. Enfin le gps m'a emmené sur une plage ... Elle était certes belle mais quasiment vide. Personne... Juste la nuit bleue comme jamais... La mer fraiche et franchement relaxante. Au fur et à mesure que j'avance, le gps me dit de reculer. Je l'éteint et le range dans ma poche. Je suis perdu. En me retournant, je ne vois rien. Pas une lumière... J'ai envie d'appeler mes amis mais bizarrement la solitude m'est agréable ici...
Soudain j'entends un bruit de moteur. C'est un camion-poubelle qui passe... Un camion -poubelle qui passe par là en s'arrêtant: c'est qu'il y quelqu'un qui dépose ses poubelles ici!
Je cours et escalade le petit muret en continuant ma route vers le nord, plus je m'enfonce dans cette direction, plus la verdure se fait présente. Le paysage se fait plus abrupte, hostile. Je n'aurais jamais pu penser qu'une personne puisse vivre par ici. Mais sa maison était bel et bien là: incrusté sur la côte, protégée par in grillage. Un panneau est incrusté à la roche et annonce "Famille Baker".
Je l'ai enfin trouvée. En restant planté devant la maison, je vois par la fenêtre, une femme blonde aux racines brunes, passer pour tirer ses rideaux. Les lumières s'éteignent et je comprend que je devrais revenir demain pour commencer.
Ça tombe bien car je suis trop fatigué pour engager la bataille.
J'en profite, pour l'instant, avec la mer, je ramasse des petits coquillages et les balances à la mer tout en réfléchissant. Le vent me caresse violemment comme pour me pousser à continuer plus loin. Je regarde en direction du nord de la côte et remarque au loin une maison sur la plage. Elle est sombre et ne semble pas être habitée...
... Je dois rentrer. Il est trop tard et il faut que je passe faire des courses pour la semaine dans une des nombreuses supérettes que j'ai vu...

DayDreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant