Round Of Deserving Tome 1 {Terminé }

Chapitre 3 : Un long trajet

Le premier son que j'entends est celui d'un moteur, puis des secousses me font reprendre connaissance. J'ouvre les yeux doucement et titube en me redressant sur mon siège, ceci fait, je remarque petit à petit que je suis entourée de personnes, hommes et femmes, petits et grands, assis sur d'autres sièges en face de moi et sur mes cotés, silencieux.

À peine eu-je le temps d'observer les lieux, je sens une douleur violente au crâne et je me souviens, je suis tombée de l'arbre.. Ils ont réussi, ils m'ont eu..
Je voulu porter ma main à mon front mais des liens me retiennent, ils m'ont ligoté les mains ! Pourquoi des liens ?! Ils pensent réellement qu'on va sauter d'un fourgon qui roule à vive allure !? Ce serai inconscient et même si on le faisait, quand on sera dehors si on souhaitait s'enfuir ce serai impossible. Ils seront nombreux, ils nous arrêterons facilement ??! Alors pourquoi ?? Milles questions se bousculaient dans ma tête. Laissant mes réflexions de coté, je scrute les personnes qui sont autour de moi. Ils sont tous mornes et aucun de bouge. Je décide alors de briser le silence sachant que j'ai absolument besoin de réponses :

" Où ils nous emmène ??"

Ils tournent tous la tête vers moi, horrifiés et suppliants.

" Quoi, qu'est-ce qui se passe ?"

Je les regardent chacun leurs tours, stupéfaite. Soudain on cogne contre la paroi du fourgon et une voix parle d'un air menaçant :

" On se la boucle derrière ! Le premier qui parle risque d'avoir de sérieux problèmes!"

Cela venait du coté conducteur, je constate qu'on est surveillé. Je murmure :

" Expliquez moi, vous savez où ils nous emmène ??"

Une jeune femme me fusille du regard et me réponds à voix basse mais neanmoins très sèchement :

"Sérieusement ?! T'as vraiment envie de te faire remarquer toi, tu sais ce qu'il va t'en coûter si tu n'obéit pas ?! Ils n'aiment pas les curieux et j'ai pas envie que ça nous retombe dessus compris ?! Alors ferme la comme ils l'ont dit ! »

Je tombe des nues. Je ne comprends vraiment pas, pourquoi ils s'en prendraient à moi ? On est pas encore au parcours à ce que je sache, et leurs jugements de devrait pas avoir de rapport avec notre réussite dans l'épreuve ? Je prends quand même en compte son avertissement, m'enfonce au fond du siège et me tais.

Le temps est long, je me mets alors à repenser à ce qu'il s'était passé tout à l'heure, quand les Walters interrogeaient ma mère. Elle m'a ordonnée de partir, comme si elle voulait m'éviter mon sort. Je n'y crois pas mais tout de même, son regard était tellement angoissé. Ça ne l'aurait sûrement pas dérangé tant que ça que je m'en aille.. Cela m'intrigue, qu'est-ce que réellement ces R.O.D ? C'est vrai, je n'ai jamais eu de vrais explications au final. Qu'est-ce qui est si terrible pour qu'elle redoute autant mon avenir? Apres réflexion je ramène mon attention à ce qu'il se passe autour de moi. De toute manière, je vais vite savoir à quoi m'attendre.

Au bout d'une heure environ, le véhicule se stoppe, on entend les portières à l'avant s'ouvrir ainsi que des pas qui se dirigent vers nous. Les portes de l'arrière, qui nous retenaient enfermés depuis ce qui semble une éternité s'ouvrent enfin et laissent entrer un rayon de lumière. Cela fait du bien de sortir de l'obscurité, je regarde dehors et un gardien s'exprime :

« Aller tout le monde dehors ! Rejoignez le bâtiment principal et en silence. Je vous déconseille d'essayer de vous enfuir ni de faire quoi que ce soit d'ailleurs. Je pourrais m'énerver et prendre les mesures nécessaires, je n'espère pas en arriver à la et je ne vous le souhaite pas. Vous marchez et c'est tout! Vu?»

On s'exécute et commence à sortir tous un à un. Je les regarde descendre du fourgon et défiler devant moi en attendant mon tour, je remarque qu'ils ont tous un air horrifié. Je commence vraiment à croire que quelque chose m'échappe. D'accord, personne ne veut quitter le pays et ils ont des raisons d'avoir peur, moi aussi j'ai peur, peur d'abandonner ma sœur, peur de la laisser avec ma mère, peur de partir de chez moi, peur parce que je ne saurai même pas où j'irai et que ma vie ne sera plus jamais comme avant. Mais ces têtes.. c'était plus que ça..

Quand vient mon tour, je me lève et suis les autres qui marchent en ligne droite. Nous avons quitté les campagnes, nous sommes dans une grande ville qui ressemble Aux Alisées, la ville du gouvernement, nous sommes allés aussi loin ?! Partout, s'étend des bâtiments grandioses, avec de grands parcs. Il y a des fontaines, des gens partout, des magasins de luxe ! La seule particularité est que tout est blanc, c'est perturbant.. Encadrés, nous marchons en groupe, les uns à coté des autres. J'ai l'impression qu'on est que de la volaille, menottés, entourés de nos prédateurs. Pourtant on est des êtres vivants et nous sommes des habitants du pays alors je ne comprends pas pourquoi ils nous traitent comme des prisonniers .

On traverse une longue avenue jusqu'à atteindre un grand bâtiment qui est bien le seul à être de couleur grise. Pas très original non plus..

Une fois à l'intérieur, on traverse de grands couloirs, jusqu'à atteindre une porte, ils l'ouvrent en grand. Le Walters explique :

« Voici vos dortoirs, vous y passerez la nuit et demain on commencera les entretiens, ils vous expliqueront ce qu'il en est des R.O.D. Entrez,on vous apportera de quoi manger dans 1 ou 2 heures. »

Ils nous enlèvent les liens et on entre, on prend chacun un lit. Je me masse les poignets et observe autour de moi. La pièce est close et pas très éclairée, il n'y a aucune ouverture pour laisser entrer de la lumière. En plus d'être mal traités, on est complètement négligés j'y crois pas mes yeux.
On commence à parcourir les rangés de lit. Moi, je me presse et m'installe dans celui du fond,c'est là ou je me sens le mieux. Je m'assois sur celui-ci et observe les autres s'installer. Je n'y crois pas que je sois là et ça me frustre énormément en plus d'être morte de peur. Je sens que c'est le début de l'horreur, je me rend compte à présent de ma stupidité par rapport à tout le temps que j'ai passé à évité ma mère. Je l'ai toujours crainte parce que je ne pensais jamais me retrouver dans les R.O.D. Maintenant que j'y suis, je me rend compte qu'il y avait pire à redouter qu'elle et je me sens vraiment bête. Je m'allonge, croise les bras et regarde le sol, troublée.