Chapitre 20 : avancer coute que coude

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Je me réveille doucement mais douloureusement. Mon corps est endolorie de toute part et je n'ose même pas parler de ma tête. Ma main posé contre celle-ci, j'ai l'impression de sentir mon crâne cogner.
Je relève mes yeux et aperçois que le lac est retourné à son aspect normal.

Je tente de me redresser mais un accous a ma jambe me maintient clouée au sol. Je grince des dents, qu'elle douleur !

Je m'étale sur le sol et rampe jusqu'a ce point d'eau qui la veille m'a causé cette blessure. Une fois arrivée au bord, je me penche par dessus les flots et vois le haut de mon corps miroiter sur celui-ci. Mon coeur bondit lorsque j'aperçois mon visage défiguré. Je suis méconnaissable.
Les joues creuses, la figure bleuté, d'énormes cernes en dessous des yeux, la peau encore plus blanche que je ne l'avait déjà, mes cheveux qui autre fois étaient d'un roux flamboyant, transformés. Je suis une autre personne. Choquée, je reste pétrifiée, qu'est-ce qu'ils ont fait de moi? Mon physique a totalement changé et il n'y a pas que ça, j'ai fait des choses que jamais je ne me serai crue capable de faire, j'ai vaincu un monstre, j'ai fouillé un mort et j'ai même, moi même, tué un homme. Je soupire et me tourne pour mettre ma jambe près de l'eau. J'enlève mon pansement fait à l'improviste et observe les dégâts. La coupure ne parait pas très large mais est profonde. J'y passe un coup d'eau pour la nettoyer et bois par la même occasion. Moi qui avait besoin de chasser, je suis dans de beaux draps à présent.

Après m'être fait un nouveau pansement, je me force a me lever. En mettant tout mon poid sur le coté droit de mon corps, je parviens tant bien que mal a me mettre debout. Je pense pouvoir marcher, tout à l'heure la douleur m'a surprise mais a présent je sais a quoi m'en tenir.

Je reprends mon sac qui trainait par terre et remarque la seringue. Mon regard se pose sur elle et je l'empoigne. Un long moment d'hésitation se profile par la suite, est-ce que je l'utilise pour me rebooster ?.. Non, je dois attendre le moment opportun comme l'a dit l'autre. Sur ce point je lui fait confiance, même si je me surprends moi même a penser cela.  Je la range au fond de mon sac et jette ce dernier sur mes épaules puis me lance sur un chemin en boitillant.

La marche me coute mais je dois vraiment avancer. Au bout de quelques heures à trainer la patte dans la jungle, je traverse une prairie où j'entrevois une gazelle que je ne peux pas chasser, c'est bien ma veine.

La concernée se dresse et me regarde n'un air narquois, comme si elle savait que je ne pouvais pas la poursuivre. Cela m'énerve au plus au point, je lui lance alors un regard méprisant, qu'elle fourbe ... Je poursuis par la suite mon chemin et me rend conte de la situation grotesque, c'est la faim qui me fait perdre les pédales... La bête se met a décamper lorsque je quitte la prairie, je me retrouve a nouveau dans une foret.

Quand je pense que je suis passée a cote d'une si belle prise .. Je suis dégoutée. Ce souvenir me reste en travers de la gorge sur tout le chemin. Mïa aurait rigolé de me voir comme ça, elle aimait bien quand je m'énervais pour un rien ... Je prends le collier suspendu a mon poigné et le scrute. Je soupire quand je remarque que celui-ci est encore souillé par du sang. Je prends ma manche et le frotte pour faire partir ces taches ignobles. Apres l'avoir observé longuement je le relâche et le remet à sa place.
Si on n'avait pas croisé le chemin des coureurs, je me demande si elle aurait survécu dans ces conditions. Elle était tellement jeune et frêle. Je l'aurais certainement vu s'éteindre progressivement a mes côtés . Je ne sais si j'aurais préféré. Je ne sais vraiment pas. Je le range, pour l'instant il faut que je pense au présent.

Ma randonnée m'amène au pied d'une petite montagne. Super, ils avaient prévu que je me blesserai à cet instant la ou quoi? Je n'ai pas le choix, je vais devoir gravir cette colline rocailleuse. Pas le temps de se lamenter, autant attaquer tout de suite.

Lever les jambes enflamme ma blessure. J'ai l'impression qu'a chaque instant je pourrais tourner de l'oeil sous la douleur. Durant mon ascension, je me retrouve plusieurs fois à être contrainte de progresser à quatre pattes, mes genoux s'écorchant au sol. C'est dans cette position, que je parviens d'ailleurs a atteindre enfin le sommet. Je m'assis à peine arrivée.

Mon entaille s'emballe et me fait souffrir. J'étends ma jambe un instant et observe autour de moi. C'est alors que je remarque la réelle immensité de ce parcours. La foret est grande a n'en plus finir.

Ma facsination me pousse a me tourner et je revois le mur de lumière projetée pour ligne d'arrivée. Elle se rapproche vraiment. Le stress me prends, j'apporte mon poigné devant mes yeux et tourne la montre vers moi. Je lis avec stupeur le chiffre 7, je reporte alors immédiatement mon regard vers l'arrivée et je me mets a avoir peur. Je n'y arriverai pas.. Ils sont trop rapide..

Les peur me submerge, je ne veux pas mourir, je repporte mes mains sur mon visage. Les levres tremblantes, j'observe l'herbe devant moi, le chagrin et la frayeur ayant eu raison de moi.
La je le vois de nouveau, le collier qui m'appelle, brillant au soleil. Apres avoir levé le bras, je l'observe intensément pour la deuxième fois de la journée. Elle, elle aurait voulu que je termine après ce que je lui ai fait ?

Je me rappelle ce que lui ai promis, qu'on serai toutes les deux victorieuses .. Je peux, d'une certaine manière, tenir cette promesse. Mais pour cela il faut que j'arrive a tenir jusqu'a la fin et terminer ce parcours avant le dernier coureur. Elle aurait voulu que j'y arrive, je pense, si elle ne considère pas autant que moi que c'est de ma faute si elle en est arrivée la. Mais ce collier, son symbole .. Ce sera comme si elle survivait avec moi. Comme si nous avions réussi ensemble. Je dois le faire pour elle. Peut importe si cela semble étrange comme raisonnement..
De toute manière, je ne peux pas revenir en arrière alors je vais voir les choses de cette manière.

Je me relève, essuie mes larmes même si la peur m'emplit toujours, je l'ignore. Je me lance et dévale l'autre flanc de la montagne. Littéralement, j'ai vraiment descendu une bonne partie de la colline en roulant. Involontairement, bien sur.

Une fois arrivée en bas, je me tiens droite, souffle un coup et poursuis mon chemin, mon objectif en tête et que je ne dois plus perdre de vue, peut importe pour qui je le fait, survivre ..

Round Of Deserving                                        Tome 1 {Terminé }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant