Il ne savait pas à quoi s'attendre. Une nouvelle vie, une nouvelle école. Tout ce qu'il fallait pour le déprimer. Rien que d'y penser il avait envie de gerber. Il n'avait pas du tout envie de tout recommencer. Recommencer à se nouer avec des gens, pour ensuite les quitter. Il n'avait ni l'envie ni le temps de s'attacher. C'était une perte de temps. Dans quelques mois, il aurait terminé le lycée, il irait à l'université. À quoi ça servait de s'attacher pour 6 mois tout au plus ?
-Zach, tu vas être en retard.
Sa mère frappa à la porte de sa chambre et soupira. Encore une fois.
-Ouvre tes volets, tu n'es pas un vampire.
-J'aurais préféré. Au moins, j'aurais pu t'envoûter pour ne pas que tu déménages. Encore.
-Ton père doit bouger pour son travail, tu le sais, alors nous déménageons pour être avec lui.
-Si vous divorciez, nous n'en serions pas là Maman.
-Tu sais très bien qu'il est hors de propos que nous..
-Divorcions tant que tu es encore là, mes parents ont divorcé, ma vie a été brisée. Je sais Maman. Je vais aller au lycée tout seul. Pas de soucis.Il passa à côté de sa mère et elle l'attrapa par le bras.
-Zachary. Attends. Ne m'en veux pas.
Sa mère papillonna des paupières. Il lui ressemblait trop. Il était trop émotif lui aussi. D'où son intention de ne pas s'attacher aux autres. Il ne voulait pas finir comme la femme aux yeux bleus et aux cheveux noirs qui le regardait.
-Tu sais que je t'aime.
-Oui, je sais. Je dois y aller, je t'envoie un message ce midi.
Il l'embrassa sur le front et descendit les escaliers pour se rendre en cours. Il enfila son blouson de cuir, celui que son père lui avait acheté dans la ville qu'ils avaient quitté. Il avait l'habitude de déménager. Il n'y faisait plus attention. La dernière fois, il n'avait pas défait ses cartons. Il ne voulait pas. Il n'en avait pas besoin. Ils étaient partis au bout de 6 mois.Il faisait froid dehors. Très froid. Ils avaient déménagé au beau milieu du mois de décembre dans ce quartier résidentiel BCBG où il détonnait, lui avec ses sweats et son bonnet. Sa mère avait arrêté de lui dire comment s'habiller et son père aussi. Il leur avait dit d'arrêter pour une raison très simple. Il en avait assez. Assez de les entendre crier tout le temps. Ses parents n'auraient jamais dû se marier ou encore rester ensemble. Ils n'étaient pas faits pour être ensemble. Il était un accident. Sa mère n'avait pas voulu avorter et son père était resté avec elle pour l'honneur ou peut-être pour lui, il ne l'avait jamais su.
Il ouvrit la porte du garage pour prendre sa voiture. Ses parents avaient sacrifié beaucoup pour lui. Une chance de bonheur, l'amour, leur jeunesse mais en ce qui concernait l'argent, ils en avaient beaucoup. Son père en accumulait. C'était sa seule source de satisfaction, Zach le savait. Ça et la petite secrétaire de son bureau qu'il sautait de temps à autres dans leur ancienne ville. Zach le savait, sa mère le savait, tout le monde le savait. Pareil pour sa mère avec le prof de yoga. C'était des hypocrites. Rien que des hypocrites.
Il entra dans sa Audi et essaya de la démarrer une fois. Deux fois. Trois fois. Putain. Il regarda le taux d'essence. Il était à sec. Il fit tomber sa tête sur le volant. Il y avait deux voitures chez lui, depuis que celle de sa mère était chez le garagiste. Et son père avait pris la sienne. Il sortit en laissant un mot sur la vitre. Il allait devoir prendre le bus et cette perspective ne l'enchantait pas. Mais pas du tout.
Il courut à l'arrêt de bus et faillit glisser sur une plaque de verglas. Il eut de la chance, il ne tomba pas. Le bus devait arriver 5 minutes plus tard. Il avait encore du temps devant lui. Il prit son iPod et la musique de The Fray résonna dans sa boîte crânienne. Il s'assit sous l'aubette de bus et glissa ses mains dans ses poches. Il n'avait pas pris de gants. Il ne pensait pas en avoir besoin. Par contre, il avait son bonnet. Il l'enfonça sur ses cheveux noirs. Le bus jaune scolaire arriva. Il avait honte de le prendre. Le jeune homme soupira. Il n'avait pas le choix. Avec un peu de chance, personne ne le remarquerait. Il se leva quand le bus arriva. Il allait monter quand il entendit une voix.
-Attendez !!!!
Il tourna les yeux. C'était une jeune fille qui courait le plus rapidement possible. Elle avait un grand bonnet violet et un manteau gris. Elle se prenait pour une Serdaigle ou quoi ?
-Bon, tu montes ou..
Il allait monter quand il entendit le bruit d'une chute. Il lâcha son sac et se précipita pour l'aider à se relever.
-Merci, murmura la fille.
Le bus redémarra. Sans eux. Zach soupira. Il espérait qu'ils n'étaient pas trop strictes dans son nouveau lycée.
-De rien.
Sa mère allait le tuer. C'était clair et net. Elle allait le tuer et l'enterrer dans le jardin sous les bégonias qu'elle venait de planter. Personne ne verrait la différence. Il entendit un gémissement. Des cheveux blonds s'échappaient du bonnet.
-Ça va ?
Elle releva les yeux et il fut happé par la profondeur de son regard violet. Elle rosit.
-Oui. Je crois que ça va. J'ai mal au genou.
Il regarda. Il vit son collant déchiré et le sang. Elle s'était éraflée. Il reprit son sac à terre et il l'assit sur le banc. Il sortit un pansement et l'appliqua sur le genou de la fille.
-Merci, il ne fallait pas, ça aurait arrêter de saigner.
-Oui, sûrement.
-Comment tu t'appelles ?
-Zach.
-Moi c'est Clara. Je ne t'ai jamais vu avant. Tu es nouveau ?
-Oui.
Elle avait une voix douce, un peu comme celle d'une enfant. Et de grands yeux violets qui le scrutaient. Il se sentait mal à l'aise. Elle attendait une réponse mais il ne l'avait pas écouté.
-Pardon ?
-Tu n'es pas très bavard.
-Non.
-Oh. Tu sais, le prochain bus n'arrivera pas avant 15 minutes. Le temps peut parait long ici.
15 minutes ? Elle plaisantait ? Il se redressa et il prit son téléphone. Il s'éloigna et appela un taxi.
-Tu es en quelle année ? lui demanda-t-elle quand il revint.
-En dernière année.
-Oh.
Elle sourit d'un air amusé.
-Moi aussi. Je peux te montrer les locaux si tu veux.
-Oui pourquoi pas.
Il lui avait répondu froidement et elle le fixait toujours. Pourquoi le dévisageait-elle comme ça ?
-Désolé de paraître comme ça. C'est juste que j'ai froid. J'aurais dû penser à prendre des gants et une écharpe. J'ai zappé.
-Il fait frais par ici.
La fille se redressa et elle enleva son écharpe pour lui mettre autour du cou. Son manteau lui couvrait le cou. Elle n'en avait pas vraiment besoin.
-Tiens, tu peux la garder.
-Mais c'est ton écharpe !
-Pas exactement. C'est celle de mon ex, je devais lui rendre aujourd'hui. Je lui dirai que je l'ai perdue. Je m'en fous en fait.
-Merci.. Clara.
Le taxi arriva devant l'aubette. La jeune fille eut l'air étonnée.
-Tu viens ? Je ne veux pas arriver en retard pour mon premier jour. Ce serait bête non ?
Il lui sourit et elle lui répondit par un sourire similaire. Il lui ouvrit la portière et se dirigea de l'autre côté.
-Tu es galant.
-Je suis éduqué, rétorqua-t-il. Ça ne vous dérange pas si je vous paye en liquide monsieur ? Je n'ai pas de carte avec moi.
-Bien sûr que non, répondit le chauffeur.
Zach se frotta les mains. Elles étaient froides. Il vit Clara prendre son téléphone pour appeler une amie visiblement. Il en profita pour l'observer. Elle avait des jambes fines et grandes. Son manteau gris était ample. Elle retira son bonnet et une queue de cheval apparue. Ses cheveux étaient bouclés. Elle avait un visage fin et des lèvres pulpeuses. Il tourna les yeux. Il était trop émotif, il allait finir par rosir. Ils arrivèrent devant Glustried High. Le lycée était grand, et semblait neuf. Il y avait des élèves devant. Ils n'étaient pas en retard. Ils sortirent et Zach se pencha vers le chauffeur pour payer la course. La jeune fille avait remis son bonnet
-Tu me diras combien je te dois pour le taxi.
-Non. J'allais le prendre de toute façon.
-Tu aurais pris le bus si tu n'étais pas venu me secourir.
-Te secourir ? C'est un bien grand mot.
-Tu m'as aidé. C'est déjà beaucoup. Alors tu me diras combien je te dois. Je n'ai que 5$ sur moi mais je te rembourserai demain.
-Ce n'est pas la peine. J'ai les moyens de te payer le taxi et tu m'as offert une écharpe.
Elle rosit. Elle le remercia de nouveau. Elle allait s'éloigner mais elle fit brusquement demi-tour. Elle glissa ses lèvres sur sa joue mal rasée. Pourquoi ne s'était-il pas rasé ce matin là ? Il devait piquer, ça devait être horrible. Il avait honte. Terriblement honte. Il ne pouvait analyser cette chaleur qui venait de le saisir que comme ça. C'était de la honte.
-Attends.. c'est quoi ton numéro déjà ? demanda-t-il.-Je ne te l'ai pas donné; Je ne sais pas si tu le mérites.
-Je t'ai offert le taxi.
Elle prit un morceau de papier et griffonna dessus son numéro avant de lui donner.
-Tiens. Fais-en bon usage.
-Tu es une Serdaigle mais tu parles comme un Gryffondor. Tu es bizarre.
Elle rit franchement et s'éloigna pour rejoindre ses copines. Elle était bizarre. Pétillante, jolie, mais bizarre. C'était indéniable. Alors pourquoi il pensait encore à elle pendant toute sa matinée de sport ?
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Le brouillon d'une histoire..
RomanceChez lui, ses parents n'étaient ensemble que pour son éducation. Il n'y avait que des cris ou pire, de l'indifférence. Il ne croyait pas en l'amour. Trompée et Humiliée. C'est ce qu'elle ressentait depuis sa rupture avec son petit-ami à qui elle ava...