Chapitre 9

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Dans le dernier chapitre, Athénaïs refuse encore de partir en chasse, malgré le réveil de sa louve.  Mise en difficulté par les questions de Manuel qui lui rappelle un passé douleur, elle ne voit venir le geste réconfortant d'Azazel qu'au dernier moment. Tous sont alors mis au courant de cette situation...

- Je ... je rêve ou... tu voulais avoir un geste réconfortant? articula Manuel, incrédule.

- Et alors? se renfrogna la Bête avant de se tourner vers moi.

Je croisais alors pour la première fois son regard gris bleu depuis cet incident. Et j'y voyais toujours la même chose : le désir brut. Celui d'aimer, de protéger, de prendre soin, de faire sien ce qui ne l'était pas. J'y voyais aussi un mécontentement évident. L'ignorer et m'écarter de lui après ne lui avais visiblement pas plu.

- Tu ne vas pas pouvoir m'éviter éternellement, grogna-t-il a mon encontre, avant de reprendre plus bas, je ne te ferais jamais de mal, jamais.

Déclaration que bien évidement tout le monde avait entendu. Super. Génial. Achevez moi. Alors que tous scrutaient la Bête avec des yeux rond, Manuel passait de moi à lui en nous pointant du doigt, l'air complètement ahuris.

- Je... tu... comment... vous... mais....attends, bafouilla-t-il.

- Tu l'as pris pour compagne? s'étonna Issac, complètement retourné.

Un grand silence suivit, vite interrompu.
Ça y était. On en avait perdu un.
Manuel était à présent au sol, se roulant par terre en se tenant le ventre à hurler de rire. Il en pleurait même tiens !
C'était décidé, j'allais l'assassiner. Non. Ne dites rien. J'allais l'exterminer.

Bonne Lecture !!

~*~


Nombreux étaient les loups qui considéraient la recherche de leur compagnon comme la chose la plus importante de leur vie. On pouvait d'ailleurs aisément comprendre pourquoi.
D'après des amies, un compagnon était comme se retrouver entier. Comme s'il nous manquait quelque chose avant, franchement. Son odeur, sa voix, et tout son être nous perdait et nous permettait d'être en paix. Nous n'étions complet que quand il était avec nous.
Même si un loup pouvait prendre plusieurs compagnons au cours de sa vie, les humains mourant généralement plus tôt que nous, on disait qu'un seul comptait vraiment. Comme lors d'un coup de foudre ou une âme-sœur. Des idées dans ce genre. Ce que je n'avais jamais cru....

C'était les loups qui choisissaient leur compagnon. Des fois, ce choix s'effectuait en accord avec la part humaine des garous, d'autres fois, ce n'était absolument pas le cas. L'humain se retrouvait alors à devoir accepter, ou refuser ce qui était extrêmement rare. L'attraction entre les loups étant vraiment trop forte. Je connaissais quelques couples dont les parts humaines se détestaient mais dont les loups étaient heureux. Comblés.
Même si un garou arrêtait son choix sur quelqu'un, il n'était pas rare qu'un même individu soit désigné par plusieurs personnes. Le choix du prétendant final était alors fait par l'autre moitié, ou lors d'un combat. Et pour que le lien s'installe véritablement, il fallait s'accoupler au cours d'une cérémonie. Le lien entre les compagnon était à peu près le même que celui de meute : ils pouvaient se parler par télépathie, sentir où ils se trouvaient s'ils n'était pas trop loin, et si l'un des deux venaient à souffrir ou mourir, l'autre le sentait aussi. La seule différence notable dont on m'avait parlé était la faculté d'éprouver les émotions de l'autre. Savoir ce qu'il ressentait réellement. Un grand pouvoir. Trop grand pour que je le confie à quelqu'un.

Chasse Gardée {série Traqueuses}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant