Épuisée, je rentrai chez moi. Mais, ayant également très faim, je ne pu me coucher avant presque une heure de rêverie devant la télévision que je ne regardais pas. Je pensais à Louisa, je me faisais toute une conversation imaginaire avec elle dans mon esprit, comme à chaque fois que je la quittais. J'essayai avec soin de me souvenir de la sensation exacte que m'avait procurée sa tête sur mon épaule plus tôt dans la journée, et puis son parfum aussi, elle sentait le jasmin, avec de petites nuances sucrées qui adoucissait encore son contact. Je me rappelais sa main dans la mienne, et son souffle.
Je pris une douche très rapide et enfilai mon pyjama. Je me couchai, mais ne pus trouver le sommeil, j'étais encore bien trop troublée. Je m'assis alors à la fenêtre ouverte. La fraîcheur de la nuit emprisonnait mes songes dans un calme que je n'avais plus trouvé depuis longtemps. Mon coeur ralentit la cadence, et mon ventre tomba de sommeil. Je soupirais d'aise, entendant un hululement. Je regardais le clocher de la cathédrale, que je pouvais admirer de loin.
Je m'endormi à cette fenêtre quelques heures plus tard.
C'est un chien aboyant dans la rue qui me réveilla vers 8 heures du matin. Ne voulant pas être en retard pour mon rendez-vous avec Louisa, je me hâtais de m'habiller. J'enfilai une petite robe en mouseline bleue clair, de petites chaussures de la même couleur, et laissai mes cheveux détachés avant de sortir vivement.
Arrivée dans la rue, je me rendis compte qu'il faisait vraiment frais et remontai chercher un petit gilet de laine blanche, et par la même occasion, j'attrapai une couverture que je fourrai dans mon sac à dos au cas où nous aurions voulu nous asseoir sur l'herbe mouillée par la rosée.
J'étais encore haletante quand j'arrivai au point de rendez-vous. Allumant mon téléphone, je remarquai qu'il n'était encore que 8h45. Me posant sur ce qui fut à partir de ce jour ''notre'' banc, j'attendait avec impatience l'arrivée de ma nouvelle amie, priant pour qu'elle ne se perde pas.
Au bout de vingt minutes d'attente, elle arrivait enfin, confuse de ces quelques minutes de retard.
'' Bonjour Violette, je suis vraiment désolée, j'ai eu du mal à retrouver le parc, bafouilla-t-elle.
-Ce n'est rien du tout, tu es là maintenant...
Je le trouvai si belle dans son short bleu marine et son petit pull blanc que j'en fus déconcertée. Elle me souriait, les joues légèrement rouges sous son auréole rousse illuminée par le soleil matinal. Elle ressemblait vraiment à un ange...
-Assieds-toi, lui souriai-je.
-Oui... répondit-elle en s'approchant. Tu... tu vas bien ?
-Je suis un peu fatiguée, mais ça ne fait rien, et toi ?
-Je... Oui.
Elle me souriait, autant avec ses lèvres qu'avec ses yeux. Ses yeux...
-Que veux-tu faire ce matin ? La questionnai-je.
-Euh... je ne sais pas, que fais-tu habituellement le samedi matin ?
-Je lis, je marche... Mais ce ne sont pas des activités très intéressantes quand on est deux...
-Oh. Fais-moi visiter la cathédrale alors !
-D'accord. ''
Heureuse de cette perspective, je riai intérieurement, lui attrapant une nouvelle fois la main pour la tirer vers le monument. Elle serra alors cette emprise au fil de la marche, comme pour être sûre que je ne la lâcherai pas. Je me tournai vers elle pour la rassurer.
Nous stoppions alors nos pas. Je vis alors dans son regard une inquiétude que je ne compris pas, mais posai ma main sur ses cheveux pour la réconforter. Et lorsqu'une larme brilla dans ses yeux, je ne pus que la serrer dans mes bras.
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Elle... Et Moi ?
RomanceÀ celle dont je ne vous parlerai pas Petit oiseau perdu, pourtant plus âgée, plus assurée que moi, je t'ai retrouvée, moi, petite fille de rien, je te bercerai jusqu'au bout.