Nouvelle

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      Le soir, nous mangions toutes les quatre, bavardant de tout et de rien, enveloppées dans la douce joie de ces nouvelles rencontres, et celle des retrouvailles. C'était agréable de se retrouver là, avec ces deux femmes qui avaient toujours été dans la vie de mon amour, qui la connaissent sûrement par cœur avant même que je n'arrive dans sa vie. C'était différent de ma rencontre avec Zahllin, parce que lui ne me parlait pas, il se concentrait uniquement sur elle. Et puis, ici, quelques fois, les rires raisonnaient autour du repas, j'étais assise en face d'Aline, elle-même à côté de sa tante, et Louisa était à ma droite, devant Léa. C'était la meilleure configuration possible, pour cette première fois, il me semble...
       Il faisait chaud, pas trop, pas lourdement, mais assez. Il y avait de la musique, un peu, en fond, quelque chose de doux, de féminin... Emily Loizeau ou Keren Ann. Et puis, au milieu du repas, le soleil s'est couché, inondant la pièce de cette lumière orange magnifique, propre au crépuscule. Lorsque qu'alors nous regardions par la fenêtre, nous pouvions voir la lumière rosir ou rougir les pierres de la cathédrale, et, ce soir-là, c'est lorsque qu'elle était ainsi si belle que la dame de roche fit tinter ses cloches, il était vingt heures... Et puis, la lumière est partie, restaient alors les étoiles, brillantes, magnifiques sur leur grand drap bleu...
'' Comme c'est beau, le soir, chez vous, s'émerveillait alors Aline.
-Oui... Je pourrais passer ma vie à regarder ce ciel, lui souriai-je.
-J'ai quelque chose à annoncer, intervint alors Louisa.
- Dis-nous ma chérie, assura sa mère.
- Bon, commença ma petite amie, j'ai décidé, après maintes recherches, de m'installer dans l'appartement voisin, que je louerai grâce... au poste de jardinière, que j'ai décroché cette semaine, dans les jardins de la cathédrale... voilà...''
   À cet instant-là, je ne voyais, n'entendais, ne pensais plus qu'à elle. Je la regardais, légèrement souriante, béate de surprise, de bonheur, en oubliant de respirer. J'avais envie de me lever, de la prendre dans mes bras, de l'embrasser, de rire, mais j'étais bloquée, incapable de bouger après ce qu'elle venait de dire. Et puis, les autres voix autour de moi me réveillèrent, je souriai plus franchement, fermant la bouche, reprenant doucement mon souffle. Je me hissai sur mes jambes, attrapant sa main, l'embrassai sur la joue et posai ma tête sur son épaule.
    La soirée se termina alors dans la joie, nous discutions de cette nouvelle jusqu'à l'heure du coucher. Nous avions installé Aline et Léa dans l'autre chambre, avant de nous retrouver dans la notre. Là, dès que mon amour eu fermé la porte, je lui sautai dessus, entourant son cou de mes bras et son bassin de mes jambes, l'embrassant passionnément.
'' Mon hirondelle... tu es tellement belle... je lui soufflai entre ses bras, je t'aime tellement fort...
- Je t'aime aussi ma Violette.''

Elle... Et Moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant