Le lendemain, Louisa put enfin rentrer chez nous. Je lui avais aménagé la chambre le mieux possible. Les draps du lit étaient propres et lavés comme elle aimait qu'ils le soit, il y avait des bouquets de fleurs partout, des fleurs qu'elles préférait, des roses de toutes les couleurs, des lilas et de joquilles. J'avais aussi accroché beaucoup de photos de nos souvenirs rassurants. La radio et le poste à disques étaient installés près du lit, il y avait les livres qu'elle aimait et ceux qu'elle voulait lire sur la table de chevet, et puis de quoi peindre et écrire aussi.
Tout doucement, même si elle aurait été capable de marcher, j'avais insisté pour le faire, je pris soin de la porter jusqu'à ce petit nid et de la coucher. Je voulu ensuite partir lui faire à manger, mais elle me retint pour me faire le plus magnifique des sourires et me souffler doucement "je t'aime mon amour". Je lui répondai "Je t'aime, Louisa.", et l'embrassai de toute ma foi. Je n'avais jamais été autant amoureuse d'elle que de la voir aussi fragile et dépendante de moi. Summum de l'égoïsme, sûrement, mais elle était tellement belle dans son habit de petite plume dont il faut prendre soin. Mais j'étais infiniment inquiète pour elle à ce même moment, même si elle s'efforçait de me faire ses plus beaux sourire et de guérir de son mieux, je voyais dans ses yeux que tout n'allait pas, je lisais en elle, et il y avait trop de gris pour qu'elle soit heureuse. Ce que je ne comprenais pas, ou que je m'entêtais à ne pas comprendre, c'était ce qui exactement ce qui n'allait pas. Je ne voulais pas admettre que je ne lui suffisais pas à cette période, qu'elle avait besoin de sa famille. C'était la première fois de ma vie que mon orgueil dépassait mon amour.
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Elle... Et Moi ?
RomanceÀ celle dont je ne vous parlerai pas Petit oiseau perdu, pourtant plus âgée, plus assurée que moi, je t'ai retrouvée, moi, petite fille de rien, je te bercerai jusqu'au bout.