Le ciel...

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    Elle appela donc Zahllin, et lui donna rendez-vous l'après-midi même, à dix-sept heures, dans un café à côté de la cathédrale. Pendant tout le temps qu'elle lui parlait, je la vis agiter sa main libre, puis la serrer si fort qu'elle avait sûrement eu mal. Elle se tenait dos à moi et regardait ses pieds. Je vint serrer mes bras autour de sa taille et coller mon torse à son dos, essayant de la calmer un petit peu. Je crois que ça marchait, comme je sentais sa respiration s'apaiser peu à peu. Et puis, lorsqu'elle eu enfin raccroché, elle poussa un long soupir, et, sans se retourner, appuya sa tête contre la mienne.
'' C'est bientôt fini, mon hirondelle, murmurai-je, ce soir, tout ira mieux, tu sauras, et vous pourrez presque sûrement vous sourire. Tout ira mieux, ma Louisa..."
   Elle s'écroula alors sur le parquet, les jambes en tailleur, les coudes sur les genous, les mains jointes sur les chevilles, la tête posée sur les poignets. Cette position, je ne l'avais encore vue la prendre que pour dormir, lorsque la journée avait été trop lourde, et que la fatigue l'assaillait. Mais, cette fois, c'était différent, elle ne m'avait pas souri doucement avant de cacher son visage dans ses mains, elle ne m'avait pas raconté la si jolie histoire qu'elle me soufflait pour oublier le monde, elle s'était seulement effondrée là, comme sciée, comme détruite, et ça me déchirait.
"Mon amour, ma Louisa, s'il-te-plait, regarde-moi, la suppliais-je, je suis là, je serais toujours là, ne t'enferme pas dans un monde tout noir, ne t'enferme pas dans un monde où tu ne pourra plus regarder le ciel, reste avec moi, mon amour, reste avec moi... ''
     Elle leva alors les yeux vers moi et hocha la tête, puis pris tout doucement ma main, se leva, et m'entraina vers la fenêtre.
"Tu vois, il n'est pas là, dit-elle en designant le soleil.
     Je le regardai alors, pleine d'incompréhension, à laquelle elle répondit.
-Il est là, embrassa-t-elle mes paupières, il sera toujours là, je ne partirai jamais dans ce monde où le ciel ne brille pas, jamais temps que tu seras près de moi, et je ne te laisserai pas. Violette, ma Violette, je t'aime.
    C'était la première fois que je l'entendais de sa voix, de ses lèvres.  Mes yeux s'embrumaient de bonheur, mon cœur n'avait jamais battu si vite.
-Je t'aime, lui répondai-je simplement en entrelaçant nos doigts et en lui souriant autant que je le pouvais.

Elle... Et Moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant