Elle... Et Moi ?

Ma drogue

La journée suivante fut rapide et banale. Enfin, banale est un mot difficile à définir, il fait penser à une certaine monotonie, mais il ne dégage pas non plus de tristesse. Ce jour-là ne fut ni triste ni monotone, il ne fut seulement et simplement pas surprenant, pas inhabituel. Je passai ma journée dans les bras de ma Louisa, nous nous inventions un monde, un futur, une autre vie, de l'autre côté de nos âmes terrestres, ce côté-ci où se trouvent nos rêves, nos plus beaux espoirs, l'univers qui nous est unique, si proche et pourtant si inaccessible.
''Tu voudras un enfant un jour ? me demanda-t-elle au cours incontrôlé de notre conversation.
-Je crois que oui, je lui répondai en souriant.
-Avec moi ?
-Avec qui d'autre Louisa ?
-Je ne sais pas... Et si un jour tu ne m'aimais plus, si nous avions à nous séparer ?
-Je ne penses pas que ça puisses être possible, ça. Je n'arrêterai jamais de t'aimer, même pour tout l'or et l'amour du monde, il n'y a qu'avec toi que je serais heureuse. Et puis, rien ne pourra jamais m'enlever à toi, je te le promets.
-D'accord...
-Mon hirondelle, ne t'en fait plus pour ça, s'il te plaît.
-Je ne m'en ferai plus, je crois que j'ai confiance en toi.
-Moi aussi j'ai confiance en toi. ''
Elle avait peur, je le sentais, je le voyais. Elle avait de plus en plus peur, mais elle s'abandonnait de plus en plus en même temps. Je ne savais pas comment la réconforter, même en essayant de toutes mes forces et de toutes mes possibilités, je n'y arrivais pas, et ça me déchirait le cœur. Plus elle devenait importante pour moi, plus je l'aimais, plus nous nous accrochions l'une à l'autre comme si notre vie en dépendait. J'étais malade dès qu'elle s'éloignait, je tremblais, je ne savais plus rien d'où j'étais, de ce que je faisais, et du reste autour. Elle devenait ma drogue. Mais une belle drogue, qui vous emmène au paradis quand vous êtes dans ses bras, qui construit autour de vous une forteresse faite de douceur, d'amour et de mots doux.