Discussion

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J'étais heureuse que ma Louisa se soit à peu près réconciliée avec son frère, mais je l'étais encore plus à l'idée qu'elle me considère comme sa petite amie. Et moi, est-ce que je la voyait comme telle ? Je crois oui. Mais, serai-je capable, comme elle, de le dire haut et fort aux gens que j'aimais, à mes parents qui reviendrait dans deux semaines ? Il fallait que j'en discute avec elle, mais surtout avec moi-même. Mes parents étaient très tolérants, c'est vrai, ils m'avaient même appris à l'être à mon tour, c'était d'ailleurs la qualité que j'appréciais le plus chez moi, si tant est que j'appréciais quelconque trait de ma personnalité.
C'est à cette pensée que Louisa me sortit de mes songes.
''Violette, ma Violette, viens dans mes bras, me souriait-elle, assise sur la canapé, alors que j'étais à la fenêtre.
-J'arrive, m'exécutai-je avec le même sourire. J'ai besoin de te parler de quelque chose, murmurai-je, une fois contre elle.
-Je t'écoute ma Violette...
-Hier, tu m'as présentée à ton frère comme ta petite amie. Ça m'a vraiment rendue heureuse. Mais voilà, ça m'a beaucoup fait réfléchir. Tu sais, je n'étais jamais tombée amoureuse, enfin, pas de cette façon, pas d'une femme. Bien sûr, j'ai déjà regardé des filles dans la rue par exemple, mais je n'en ai jamais conclut que je puisse être homosexuelle, ou, en tout cas, ça ne m'a pas inquiétée. Et, ce n'est d'ailleurs toujours pas vraiment cela qui m'inquiète, je suis fière d'être ce que je suis. Mais voilà, je ne sais pas si je suis encore prête à m'assumer auprès des gens que j'aime. Auprès de mes parents. Tina, je lui dirai bientôt, un jour où nous serons tranquilles toutes les deux. Le reste du monde, à vrai dire, ce ne sont que des inconnus, je veux bien leur crier à quel point je t'aime.''
Elle avait l'air abasourdi. Une larme coulait dans son œil droit. Je ne l'avait pas regardée pendant que je parlais, je regardais le mur, mes doigts, la table, mais je savais que si je la regardais elle, je ne pourrais pas continuer.
''Mon ange... commença-t-elle, je comprends tout à fait, ne t'inquiète pas, tu sais, la première fois que j'ai aimé une femme, j'avais ton âge, j'ai eu beaucoup de mal à m'accepter. Mon amour, comme je t'admire de me dire tout cela. Moi aussi je voudrais crier au monde à quel point je t'aime, je t'aime tellement... Et pour tes parents, et pour ta Tina, je te laisserai tout le temps dont tu auras besoin. Je pourrais patienter dix années pour te voir heureuse...''
Elle avait vraiment le don de dire tous les plus jolis mots du monde sans y penser et sans prévenir, ça animait tellement fort les étoiles de mon coeur et les papillons de mon ventre. Je sais que je répète souvent cela, mais c'est le meilleur moyen de décrire ce qu'elle faisait naître en moi, des étoiles et des papillons, des torents bleus et des feux d'artifice...

Elle... Et Moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant