Midi. Nous devions aller chercher Aline et Léa à la gare. Louisa avait eu du mal à se lever, mais nous venions enfin de sortir de l'appartement. Elle portait une robe blanche tachetée de tournesols, et ses longs cheveux roux flottaient librement autour d'elle. J'avais un pantalon en tissu bleu, une blouse blanche, et ma tignasse blonde était attachée en un chignon lâche. Il faisait incroyablement bon pour ce mois d'octobre. Et j'étais tellement bien, à marcher, sa main dans la mienne. J'aurais pu avancer ainsi encore cent années. Le silence n'était pas pesant, au contraire, c'était un silence apaisé, confiant. Ma mère m'avait dit cela un jour '' L'amour, c'est aimer tout faire ensemble, le grand amour, c'est aussi aimer ne rien faire à deux''. Je l'ai longtemps crue, depuis cet instant-là, j'ai la certitude qu'elle avait raison.
''Mon amour, nous sommes en retard, souffla Louisa, l'air pourtant toujours détendu et souriant.
-Ah oui ? C'est grave ? commencai-je à paniquer.
-Non, ce n'est pas grave mon ange, ne t'inquiète pas, elles ont l'habitude avec moi. Et puis, elles ne sont jamais à l'heure non plus.
Elle ponctua son élan de réconfort par un tendre baiser sur ma joue et une pression dans ma main.
-Louisa, je veux qu'elles aient une bonne impression de moi... dis-je doucement.
-Je sais, et elles en auront une parfaite mon cœur, ne t'en fais pas. Tu es belle, intelligente, douce, responsable, aimante, je ne vois pas ce qui pourrait les déranger chez toi. Ma mère est très chaleureuse et Aline a ton âge, tout va bien se passer mon amour.
-Oui... d'accord mon amour... Tiens, nous sommes arrivées. Et nous sommes pile à l'heure.
-Parfait !"
Et elle me fit ce magnifique sourire que j'aimais tant. J'avais envie de me serrer entre ses bras et d'embrasser sa si belle bouche rose, mais une voix prononça son prénom. En voyant une femme brune d'une petite cinquantaine d'années, je pris conscience qu'il s'agissait de sa mère. Toute timide derrière elle, il y avait une jeune fille à la peau brune, très jolie, c'était sa cousine, elle attendait un signe de la part de Louisa pour la saluer, mais ma petite amie avait déjà entamé une joyeuse discussion avec Léa. Je décidai alors de m'avancer vers l'adolescente.
'' Bonjour, lui souriai-je amicalement.
-Euuh... Salut... murmura-t-elle.
-Je m'appelle Violette, je suis l'amie de ta cousine...
-Je... je sais, elle m'a beaucoup parlé de toi...
-Ah oui ? J'espère qu'elle ne t'a pas tout dit, il faudrait que nous ayons de quoi discuter toutes les deux.''
Je lui souriais avec la plus grande douceur dont j'étais capable. Nous avons discuté devant la gare encore environ une heure, puis nous sommes allées à l'appartement. Louisa me pris à nouveau la main. Comme j'étais fière de marcher à côté d'elle, comme j'étais heureuse qu'elle se montre de cette façon avec moi devant sa famille...

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Elle... Et Moi ?
RomanceÀ celle dont je ne vous parlerai pas Petit oiseau perdu, pourtant plus âgée, plus assurée que moi, je t'ai retrouvée, moi, petite fille de rien, je te bercerai jusqu'au bout.