Maîtresse du Bonheur.

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    Et puis nous allions au parc. Tina riait ax éclats, sous les plasanteries de Louisa, et moi, toute émue de les voir comme ça, je les regardai. Assises dans l'herbe, près d'un soleil chaud, nous n'aurions pas pu être mieux, juste là, à parler toutes les trois.
   J'oubliai le temps, l'âme toute collée contre leurs voix, je ne pensai plus à rien, qu'à elles. Et puis, elles me prenaient à partie dans le cours de leur discussion, je riai en me moquant doucement de leurs chamailleries, et les écoutai à nouveau. Quatre heures passèrent de cette façon avant que l'une d'entre elles, je ne sais plus bien laquelle, décida qu'il était peut être bien temps de s'en aller, de rentrer. Et c'est ce que nous fîment, les souvenirs à l'air anodin mais qui s'accrochent quand même à la mémoire, et restent ensoleillés.
   L'appartement nous parut frais en rentrant, mais cela faisait finalement du bien. Louisa souriait toujours, défiant la fatigue, belle fatigue, bonne fatigue comme soupirante. Elle s' installa confortablement sur le canapé alors que je rangeais un peu le salon en désordre. Les livres gisaient sur le parquet, quelques vêtements aussi, un pull de Louisa, mon préféré, il était trop grand pour elle, rayé de toutes les couleurs, très doux malgré son usure. Je plongeais mon visage dans le haut en laine, humant le parfum et les sentiments qui me firent chavirer. Le lâchant des mains, je couru vers ma belle allongée, m'allongeai contre elle, et la serrai plus fort que jamais. La joie, et la conscience de ma chance, m'avaient soudain sauté au cou, je souriait comme si j'avais découvert un autre monde, un monde encore tout neuf, magnifique, et que j'avais la certitude qu'aucun explorateur ne viendrai la décolorer, l'urbaniser, l'humaniser, qu'elle resterait l'empire vierge de la nature. Et je criai dans un souffle '' Je t'aime, ma Louisa, je t'aime si fort...''.

Elle... Et Moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant