La Rencontre

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Octave et Rina étaient de bons parents, lorsqu'ils étaient à la maison. Elle, était soucieuse de l'avenir et des talents de sa fille, me poussant à tout expérimenter, tout en obligeant parfois à garder les pieds sur terre. Mon père, lui, était plus joueur, et me faisait découvrir des choses, m'ouvrant à sa culture musicale et littéraire. Ma mère aussi me faisait connaître des choses, mais c'était moins une religion pour elle que pour lui. Quand ils n'étaient pas là, ils finissaient par ne plus me manquer, et j'avais appris très tôt à compter sur moi-même. Lorsque je réfléchissais à leur rencontre avec Louisa, j'étais plutôt confiante.
Justement, je la voyais arriver, sortant de la salle de bain. Mes parents devaient arriver deux heures plus tard. J'étais assise devant un cahier, ma jolie rousse vint embrasser tendrement ma joue puis s'asseoir près de moi. Elle me tirait de mon travail en me regardant en souriant, je ne pouvais pas résister à cette mimique rêveuse.
'' Qu'est-ce qu'il y a ? Ris-je alors.
- Rien rien... continuait-elle à sourire.
- D'accord, alors cesse de me déconcentrer, je ne peux pas bosser avec ton sourire d'ange me fixant comme ça.
- Ok ok j'arrête...''
Elle décida alors de se plonger dans un roman. Au bout de quelques lignes, je l'entendais soupirer lourdement. Elle se faisait violence pour continuer à lire, ou du moins à en avoir l'air. Je le voyais à sa façon d'appuyer machinalement sur sa tempe du bout de son index, elle avait mal à la tête. Je décidai alors de fermer mon cahier et de me lever. Je vins m'asseoir sur ses genoux à califourchon en face d'elle, et embrassai son front brûlant. Elle posa sa joue sur ma poitrine et serra ses bras autour de ma taille. Je caressai alors ses cheveux en la berçant doucement contre moi.
'' Tu as de la fièvre mon amour... soufflai-je.
- C'est pas grave, je suis nerveuse... m'avoua-t-elle.
- Tu n'as pas à l'être, mon hirondelle, tout va bien se passer. Mes parents vont t'adorer, j'en suis certaine. Tu me rends plus heureuse que je ne l'ai jamais été, ils seront obligés de t'accepter.
- Et si je faisais tout rater ?
- Tu ne pourras pas mon amour, ils te trouveront parfaite quoiqu'il arrive. Je te promets que ça va bien se passer. En attendant, tu veux aller te reposer ?
- Non, je veux rester comme ça, contre toi, sentir ta chaleur et ton odeur, écouter les battements de ton cœur.
- D'accord mon ange...''
Nous sommes restés l'une contre l'autre encore une heure, et puis il a fallu se préparer avant l'arrivée de mes parents. Louisa enfila des collants de laine blancs, une robe en velours verte et un gilet, en laine blanche lui aussi. Elle me demanda de faire de ses longs cheveux une natte, et de mettre sur ses lèvres un baume rouge carmin qui contrastait magnifiquement avec la pâleur de sa peau laiteuse et ses tâches de rousseur. Et puis elle brossa avec attention mes cheveux, me mit sur la bouche un gloss rose bonbon dont elle disait qu'il allait bien avec la blondeur de mes cheveux. Nous étions tout juste prêtes lorsque nous entendîmes une clef tourner dans la serrure de la porte d'entrée. Et puis la voix chaude de mon père, et puis les talons de ma mère contre le parquet grinçant. Je vis Louisa trembler légèrement et attrapai sa main. Puis j'allai embrasser ma mère alors que mon père souriai à ma petite amie.
'' Bon.. Papa, Maman, voici Lousia. C'est ma chérie... engageai-je Louisa, je te présente Rina et Octave, mes parents.''
Mon père était un peu penaud devant Louisa, mais lui souriait toujours chaleureusement, comme pour la rassurer. Ma mère était rayonnante, elle était absolument joyeuse d'être là. Peu à peu, mon amour se détendit, ce qui nous permit au cours du repas d'avoir quelques débats courtois et des conversations à propos de la culture. Et puis, bien sûr, mes parents posèrent gentilment tout un tas de questions diverses à Louisa pour savoir qui était l'amoureuse de leur fille. Ils ne furent pas déçus, même si elle se montrait de temps en temps un peu maladroite, ça ne les seduisait qu'encore plus. Elle les avait conquis, et j'étais immensément fière. Ils avaient su voir à quel point elle était belle, et elle avait été parfaite. Je n'aurai pas pu rêver mieux.

Elle... Et Moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant