Promesse d'une Vie (T2)

Diplômes

Samedi 19 juin

Point de vue d'Iliana

- Maman, c'est bon ! Arrête maintenant !

Je passai ma main sur ma toge rouge et réajustai mon écharpe en ronchonnant.

- Ma fille reçoit son diplôme aujourd'hui, il faut bien que j'immortalise cet événement !

Je soufflai, agacée par son attitude mère-poule avant de prendre la pose en souriant faussement devant l'objectif. Le petit "click" de l'appareil photo retentit et ma mère observa sa photo, ravie.

- Elle est parfaite, sourit-elle en me la montrant tout sourire.

J'y donnai un rapide coup d'oeil avant de m'emparer de ma toque en levant les yeux au ciel.

Depuis mon réveil, j'étais de mauvaise humeur. Ce soir, Jace partirait pour de longs mois et je ne le verrai plus jusqu'à ce que la tournée ne passe à Palm Beach, soit en août. Ça allait être tellement long...

Devant mon affabilité médiocre, je m'approchai de ma mère, une moue contrite sur le visage.

- Pardon maman. Je suis juste un peu stressée, avouai-je en m'approchant d'elle. La photo est superbe.

Elle me sourit tendrement en posant sa main sur mon épaule.

- Pas de soucis Iliana, je comprends.

Elle m'embrassa la tempe et jeta un coup d'oeil à son portable.

- Nous devrions y aller maintenant, je veux les meilleures places possibles ! Robert, Adam ! On y va !

Ils sortirent tous les deux de la cuisine en se sautant dessus comme deux enfants. Leur attitude me fit sourire, mais pas ma mère apparemment.

- Pouvez-vous m'expliquer à quoi ça sert que je repasse vos chemises si vous les froissez dès que vous les passez ?

Le père et le fils se regardèrent d'un oeil complice tandis que ma mère les fusillait du regard. Devant leur amusement face à son sermon, ma mère leva les bras aux ciel, abandonnant une bonne fois pour toute d'essayer de les raisonner. Dès qu'elle eut le dos tourné, les deux gamins se chamaillèrent de nouveau de bon coeur.

- Tu nous emmène ?

Ma mère brandit devant moi les clés de sa Audi S8. Je la regardai comme si je venais elle était folle.

- Nous aurions bien pris ton cabriolet mais le vent nous décoifferait, expliqua-t-elle le plus simplement du monde.

Elle posa les clés au creux de ma paume avant de s'emparer de sa pochette grise en harmonie avec sa robe. Moi, j'observai les clés, la bouche en "o". Jamais elle ne m'aurait confié sa voiture auparavant. Quelque chose aurait-il changé ? Ma réussite à mon examen ? Ma maladie ? Dieu seul le savait. Je ne demandai pas mon reste, profitant seulement de l'opportunité de conduire ce petit bijou sur quatre roues. C'est donc fièrement que je m'installai sur le siège conducteur, sous les objections de mon frère qui se plaignait que lui n'avait jamais eu le droit de conduire cette voiture.

- Elle n'a même pas le permis ! Rajouta-t-il en croisant les bras sur sa poitrine, maintenant ronchon.

Décidément, il était très immature aujourd'hui... Ah oui, c'est vrai, immature est son troisième prénom, après Filéas bien sûr !