Promesse d'une Vie (T2)

Confiance

Point de vue d'Iliana

Je ne peux pas y croire, c'est tout bonnement impossible. Jace ne pourrait pas faire ça, il m'aime, je le sais, il me l'a assez prouvé. Mais alors, pourquoi cette fille a-t-elle dit que... Je n'arrive même pas à y penser tellement cela me rend malade. Dans ma tête, c'est le floue complet alors que tout aurait dû être limpide : Jace, moi, ensemble et heureux pour toujours. Mais maintenant, je ne sais plus quoi penser. Mon portable ne cesse de sonner mais je ne décroche pas. Je n'ai pas la force d'écouter ce que Jace a à me dire, je ne veux même pas essayer de comprendre, juste de prendre du recul et d'oublier, rien qu'un instant.

Les heures passent, je vois le soleil se cacher derrière l'étendue d'eau salée et j'attends, sans trop savoir quoi exactement. Que le doute se dissipe ? Que je reprenne confiance en moi ? Et dire que nous venions tout juste de régler nos problèmes... A croire que notre couple était destiné à n'avoir aucun répis.

Je ne remarque la présence d'Adam que lorsqu'il s'asseoit à côté de moi. Je ne détourne pas une seule fois les yeux de l'eau, je préfère cela à son regard profond cherchant à sonder mon âme afin de me percer à jour.

- Tu aurais pu frapper, je déclare d'une voix atone.

- Je l'ai fais, trois fois.

- Ah.

Mon frère soupire et s'allonge sur le dos en observant les cicatrices autour de ses ongles. C'est un grand nerveux et il a la fâcheuse tendance à se ronger les ongles quand une situation le surpasse ou le dérange énormément, quelque chose que je faisais souvent jusqu'à ce que je rencontre Jace - je trouvais que cela ne faisait pas très féminin - mais on a parfois du mal à se débarrasser de ses habitudes si bien ancrées en nous.

- Tu as l'air préoccupée.

Les yeux d'Adam brillent sur moi et quand je vois à quel point ils sont verts, il n'y a plus de doutes : nous sommes bien frère et soeur. J'ai longtemps cru que ce n'était pas le cas - nous étions trop différents, nous avions un caractère trop fort, des rapports trop conflictuels - jusqu'à ce que je comprenne que c'était justement car nous étions trop semblables que nous ne nous entendions pas, mais avec le temps, nous avions su nous accorder et nous entendre à merveille - trop peut-être.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Il rit moqueuesement et se redresse sur ses coudes pour m'observer plus précisément.

- J'imagine que c'est le moment où je dois jouer le frère trop curieux et agaçant qui doit te tirer les vers du nez pour apprendre ce qui te tracasse ?

- Ne te donne pas tout ce mal : je vais très bien.

Je n'avais jamais entendu plus de sarcasme que dans le rire qui résonne maintenant de la bouche de mon frère.

- Je me demandais Iliana, est-ce que je t'ai déjà parlé de ton tic au niveau de tes cheveux quand tu mens ?

Je souffle et pense très sérieusement à me débarrasser de mes perruques, cela me permettrait de m'échapper de mauvaises passes. D'ailleurs, j'envoie valser celle que je porte dans la chambre et me lève pour regagner la salle de bain attenante. Je mets mon foulard en tissu noir sur mon crâne et le noue avec agilité - un geste acquis suite à maintes et maintes répétitions - avant de regagner mon lit où mon frère n'a pas bougé d'un pouce, si ce n'est pour m'observer d'un air suspicieux. Comment se fait-il qu'il puisse changer autant dans son regard et ne rien laisser transparaître à l'extérieur ? C'est un mystère et pourtant, j'aimerais beaucoup avoir ce don.

- Simple et efficace, lâche-t-il d'un ton railleur tandis que je le fusille du regard en m'asseyant en tailleur sur mon tapis de fourrure blanche.