Promesse d'une Vie (T2)

Remonter à la surface

Point de vue d'Iliana

Tout le monde quitta la maison tard dans la nuit, dans une atmosphère mitigée entre joie et tristesse. En effet, pour chacun de nos amis, Jace repartait le lendemain et durant une durée encore indéterminée. Pour moi, rien était encore sûr. Jace n'avait pas répondu clairement à mes attentes - nos hormones avaient pris le dessus sur la discussion - et il ne me restait seulement un jour pour le convaincre de repartir. Un jour qui n'était pas du tout mais alors pas du tout en ma faveur.

Arrivés dans la chambre, je m'écroule sur le lit, vite suivie par Jace qui me prend dans ses bras.

- Fatiguée ?

Il m'embrasse l'épaule et je lâche un tas de mots incompréhensibles. Jace ricane avant de laisser tomber un "Dommage" qui en dit long sur ce qui aurait pu arriver si j'avais répondu quelque chose de plus énergique. Je souris avant de recouvrer l'usage de la parole.

- Tu veux m'épuiser jusqu'à ce que je ne puisse plus jamais me relever c'est ça ?

- Eh bien, si cette fatigue te cloue sur ce lit, je ne suis pas contre l'idée : c'est l'endroit idéal pour faire ce que j'ai envie de te faire.

Il ne pense vraiment qu'à ça.

- Pervers.

- Oh non. (Il soulève un peu mon tee-shirt pour poser ses doigts sur mon ventre) Je suis juste fou de toi.

Je pose ma main sur la sienne et hésite entre sourire un peu plus ou pleurer. Comment un petit con dans son genre pouvait déclarer des choses comme ça au beau milieu de la nuit ? Il me faisait vraiment fondre. Mais soudain, je soupire et me retourne pour lui faire face. Il me sourit tendrement et me débarrasse de ma perruque qu'il pose sur la table de nuit derrière lui.

- Je te préfère sans, explique-t-il le plus simplement du monde.

Je pose une main sur sa joue et l'embrasse en souriant. Je suis tellement soulagée qu'il m'accepte, quoi que je fasse. Il n'a jamais eu honte de moi, il avait toujours assumé notre couple devant tous, malgré toutes mes imperfections. C'est aussi ça que j'aimais chez lui, ce que j'ai longtemps admiré : sa facilité à ignorer ce que les gens pouvaient penser. J'aurais tellement aimé le rencontrer avant, quand tous ces regards moqueurs me dévisageaient et que l'on me montrait du doigt. Il leur aurait mis une bonne raclée à ces connards, et je ne me serais sûrement pas laissée faire non plus.

- Jace... Il faut que je t'avoue une chose...

L'intéressé fronce les sourcils et recule son visage pour me détailler un peu plus, comme si ce simple geste pouvait l'aider à deviner ce à quoi je pensais.

- Tu m'as trompé ? Tu es enceinte ? Tu as rencontré quelqu'un pendant que ton mec hyper sexy était au travail ?

J'écarquille les yeux avec la bouche grande ouverte. Mais qu'est-ce qu'il raconte tout d'un coup ? Et... Comme ça il considère la tournée comme un travail ? Intéressant.

- Quoi ?!

- Bah à chaque fois que la fille dit ça au mec dans les films - le fameux "il faut que je t'avoue quelque chose" - c'est pour aborder ce genre de sujets ! Je fais que me préparer psychologiquement.

Je soupire et lève les yeux au ciel. Ce mec est vraiment mais vraiment désespérant.

- Ça n'a rien à voir idiot, on est pas dans un film ici !

- Ça pourrait ! Imagine, notre histoire sur grand écran... (Il se penche vers mon oreille où susurre d'une voix aguicheuse :)
Ça le ferait grave.