Promesse d'une Vie (T2)

Pardonner

Point de vue d'Iliana

J'étais toujours contre le torse de Jace, me calmant petit à petit tandis qu'il restait patiemment immobile à m'observer pendant que je tentai d'immerger.

J'avais complètement foiré. J'avais essayé d'oublier, mais alors que l'effet apaisant de l'alcool s'estompait, tout me revenait à la figure. Amy, mon comportement envers Josh, ma crise de nerfs devant Jace... J'avais vraiment pitié de moi.

Alors qu'il gardait toujours le silence, je réussis à formuler un petit "désolée", d'une voix toujours aussi pateuse. Il ne répondit rien, se contentant juste d'observer la mer maintenant noire comme l'encre. La nuit devait être assez avancée.

Il m'en voulait, je le savais. Ma douleur n'expliquait pas mon comportement et j'avais considérablement dépassé les bornes.

- Je te ramène, souffla-t-il ensuite en se redressant.

Ne plus sentir la chaleur de son corps contre moi me donna un frisson. Quand il me tendit la main pour m'aider à me relever, je me rendis compte que mes muscles ne répondaient plus et que la soirée était loin d'être terminée.

Voyant que je ne bougeais pas, il se pencha vers moi et me souleva par les aisselles. Lorsque je fus debout, chancelante et la vue trouble, Jace me serra contre lui, plus pour m'aider à avancer que par tendresse, et nous nous mîmes en marche vers le parking de la plage où il avait sûrement dû garer sa voiture.

Nous nous rapprochâmes petit à petit de la fête qui battait son plein. Des jeunes se déhanchaient au rythme de la musique tandis que d'autres s'embrassaient à pleine bouche dans un coin, se trippotant de partout au passage. Mais lorsqu'on nous remarqua enfin, Jace me portant presque pour m'aider à marcher droit, ils se stoppèrent dans leurs occupations pour me dévisager de haut en bas comme une bête de foire. Honteuse, je ne trouvai rien d'autre à faire que de baisser les yeux, continuant de marcher lentement pour enfin m'éloigner d'eux et de leurs préjugés.

Nous arrivâmes enfin à la voiture de Jace. Il ouvrit la portière côté passager et je m'y installai sans broncher tandis qu'il m'attachait sans rien dire. Il aurait pu me crier dessus, je le méritais et je dirais même que j'aurais aimé qu'il le fasse. Son silence devenait pesant et renforçait mon idée qu'il était en colère contre moi ; et plus les minutes passaient et plus j'avais du mal à ignorer ma tristesse grandissante.

Il s'installa au volant avant de démarrer puis il effectua une marche arrière un peu trop brutale à mon goût avant de quitter le parking. La musique venant de la plage diminua et bientôt, seul le silence régna.

- Jace...

Il me jeta un regard froid qui me cloua sur place avant de se retourner vers la route. Je venais de gâcher sa soirée et en plus de cela, je lui avais sortit des choses horribles à la figure. Comment j'avais pu m'emporter autant ? Disjoncter à ce point ?

Je m'affalai contre le vitre froide, épuisée et ayant soudainement envie de vomir. Je posai ma main sur ma bouche, tentant de penser à autre chose.

- Si tu vomis dans ma voiture, je te jure que tu te taperas le ménage toi-même, maugréa Jace comme si il avait lu dans mes pensées. Et tu n'arrangeras pas ton cas avec moi.

Il me parut plus approprié de garder le silence, pour ne pas le remonter encore plus contre moi, ou tout simplement pour éviter un accident qui me transformerait en femme de ménage.

Alors que je ne me sentais plus bien du tout, Jace coupa le moteur et sortit de la voiture. Je tatai la gauche de mon siège pour tenter de me détacher mais c'est Jace qui s'en occupa une nouvelle fois avant de m'aider à sortir. Je rispirai avec concentration pour calmer ma douleur mais quand Jace ouvrit la porte de sa maison, il prit directement la direction des toilettes où je m'écroulai avant de me vider des restes de l'alcool.