Rêve ou réalité ?

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Lundi 20 juillet

Point de vue d'Iliana

Cette nuit pas de cauchemar, seulement un monde où seul le noir et l'espoir régnait, seulement un rêve où une voix me soufflait que Jace ne m'en voulait pas et qu'il m'aimait toujours malgré ses paroles blessantes.

Mes yeux papillonnent jusqu'à s'ouvrir complètement et il me faut un moment avant de comprendre que je suis de retour dans cette sinistre chambre d'hôpital et que les faits de la veille me reviennent en mémoire : un piano qui brûle dos à une silouhette familière, le visage d'une jeune fille ravagée par la tristesse et la maladie, la fièvre, Adam qui me parle tandis que le sommeil m'emporte doucement. D'un geste machinal, j'incline mon visage vers le droite et c'est avec soulagement que j'observe mon frère endormi avec la tête légèrement tombante sur son épaule. Je l'entends ronfler doucement avec le bouche légèrement ouverte : il est adorable. Je suis persuadée qu'il a veillé sur moi une bonne partie de la nuit, même quand mes parents lui disaient de rentrer dormir à la maison, et il n'avait pas bougé de ce siège, il était resté près de moi comme je le lui avait demandé et seulement grâce à cette attention, mon coeur s'amplit de douceur.

"Jace a appelé. Il a appelé et m'a dit de te dire qu'il t'aime et qu'il s'en veut."

Une part de moi aimerait réveiller Adam, le secouer en le suppliant pour que mon rêve ne n'en soit pas un, pour que Jace ait bel et bien appelé pour dire que cette histoire de pause était une erreur, pour qu'il n'ait jamais pensé tout ce qu'il a pu dire ; mais d'un autre côté, je me dis qu'après tout ce qu'il a fait pour moi, perturber le sommeil de ce beau brun ne serait pas très juste. Après tout, j'avais été dans le déni durant des jours, quelques heures à attendre des réponses ne changerait pas grand-chose.

Alors pour patienter, je m'assoie sur mon lit et observe les murs autour de moi. Adam a installé les dessins colorés de mes petits protégés durant la nuit et cela me fait sourire ; ils me prouvent que je ne suis pas seule, que l'on tient à moi malgré mes erreurs, ce qui me fait penser qu'une visite à l'hôpital des enfants s'impose. Il faut sérieusement que je pense à les entraîner pour le concert qui va arriver à grands pas.

Je m'étire en faisant craquer des os de mon dos et je me passe une main sur les yeux. Je ne sais pas qu'elle heure il est exactement mais je pense que j'ai plus dormis que la nuit dernière.

Maintenant installée en tailleur, je laisse mon esprit vagabonder et je pense comme très souvent aux semaines passées. J'ai souffert mais si j'avais eu une prise de conscience grâce à cela, c'était bien que cela avait été une erreur de limiter ma vie à Jace. Ma vie n'appartenait qu'à moi et même si ce garçon blond et énigmatique m'était d'une immense importance, je ne voulais pas qu'à chaque sur-réaction de sa part je puisse en souffrir autant ; ce n'était pas sain et ça faisait trop mal. Mais j'avais beau me convaincre que j'allais mettre enfin une limite à tout ça, je n'en étais pas pleinement convaincue. Tout le monde sait maintenant que je n'arrive pas à faire la part des choses quand il s'agit de lui. Jace reste Jace et pour moi, il était le centre de tout ; et cela ne me dérangeait pas habituellement, je dois même dire que je ne pouvais en être plus heureuse, mais pas quand il agit sans réfléchir et qu'il laisse son égo et sa colère parler pour lui. J'ai fait deux fois l'erreur de tout lui donner au risque de tout perdre, de me perdre, et malgré la première vague de souffrance qui avait pu me toucher lors de notre séparation en décembre, j'étais tout de même retombée sous son emprise. Mais nous sommes humains, faire des erreurs et les reproduire tout de même est fréquent, nous avons tendance à parler à contre-courant de notre coeur, à vouloir emmener des situations à l'extrême dans le seul but de faire mal jusqu'à ce qu'on se rende compte que cela n'est pas ce que l'on souhaite vraiment. Mais quand on veut faire marche arrière, parfois il est trop tard, le mal est fait et ne peut être réparé. J'aimais Jace, le perdre m'était inconcevable, mais plus jamais je ne le laisserais me détruire de la sorte.

Promesse d'une Vie (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant