Le bruit d'une porte qui claque me réveille en sursaut. J'ouvre rapidement les yeux, paniquée, en essayant de dénouer mes cauchemars affreux de la réalité. Ce que je viens d'entendre faisait-il partie d'un des tours de mon imagination ?
Pour en avoir le cœur net, j'entreprends de me rendre à l'étage du bas. Faible, je me lève, et dois attendre quelques minutes de ne plus avoir la tête qui tourne avant de pouvoir marcher. Je descends les marches de l'escalier une à une, elles sont gelées.
Dehors, un fin rayon de soleil pénètre par la mince ouverture des volets, me laissant un peu de lumière pour me repérer dans l'espace. Je parcours la salle à manger des yeux, mais en vain. Personne n'est là. Ce bruit devait donc être un fruit de l'imagination. Je tourne les talons, commence à monter à l'étage, et me tourne une dernière fois pour vérifier qu'il n'y a personne dans la pièce.
Mes yeux se posent alors sur un gros sac posé sur la table de la cuisine. C'est un sac blanc, en plastique, assez léger. C'est lorsque je l'ouvre que je me rends compte que le contenu sent divinement bon. Sans attendre d'avantage, j'étale sur la table les pains au fromage, les viennoiseries, ainsi que quelques éclairs au chocolat qui se trouvaient dans le sac.
De surprise, mes yeux s'ouvrent en grand. Je me demande qui a bien pu m'emmener tout ça. L'odeur me fait soudainement me rendre compte d'une chose : je suis affamée. Au bout de quelques minutes, j'ai tout dévoré. En me levant de la chaise, je m'aperçois que quelque chose est resté collé au bout de mon pied.
Je me penche pour l'attraper. C'est un papier, plié en deux.
« Katniss, Haymitch m'a parlé de ton malaise et j'ai donc décidé de t'apporter un peu de nourriture.
PS : Si tu te demandes comment j'ai bien pu rentrer dans ta maison, Haymitch m'a prêté le double pour que je puisse te déposer ça ici.
Essaie de reprendre des forces.
Peeta »
Lorsque mes yeux arrivent au niveau du dernier mot, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je dois le relire plusieurs fois avant de comprendre ce qu'il m'arrive. Haymitch a osé donner le double de mes clés à Peeta.
Sans attendre une seconde de plus, je me précipite dehors. Je suis alors immédiatement frappée par la luminosité, qui me fait plisser les yeux. Pas étonnant, puisque je ne suis pas sortie de chez moi depuis trois mois. Furieusement, je marche en direction de la maison d'Haymitch, lorsque je rencontre un obstacle qui me stoppe net dans ma lancée.
Je lève les yeux, et rougis de la tête aux pieds lorsque je vois qui se trouve devant moi. Il me regarde d'un air inquiet. Ses yeux bleus semblent perdus, et me regardent intensément. Ses bouclettes blondes sont en désordre. Je réalise alors que je dois avoir l'air effrayante. Je n'ai presque pas mangé, je dois être affreusement maigre, mes cheveux sont sales, sans parler de mes vêtements que je n'ai pas changé depuis une semaine. Tout à coup, j'ai honte. J'ai honte de m'être laissée à l'abandon à ce point là.
Sans échanger un mot, il s'approche de moi. Hésitant, il me prend dans ses bras. D'abord, surprise par son élan d'affection, je recule de quelques pas. C'est en sentant son parfum mêlé de pain frais et de masculinité que je lui rends son étreinte.
Je ne sais pas combien de temps nous restons ici, dans les bras l'un de l'autre, mais ce moment semble durer une éternité. Pour une raison que j'ignore, je n'ai pas envie qu'il s'arrête. Je voudrais geler ce moment, et le vivre pour toujours.
Lentement, je lève la tête vers lui. Son expression est mélangée entre joie, doute, et peur. Il me sourit faiblement. J'en oublie Haymitch, et rejoins ma maison le plus vite possible, honteuse qu'il m'aie vue dans cet état.
Lorsque je ferme enfin la porte d'entrée, je sens ma gorge se serrer petit à petit. J'essaie de retenir mes larmes, mais bientôt mes joues en sont immergées.
Je pleure parce que Prim me manque, je pleure parce que je ne sais pas ce que je ressens, de la joie ou de la tristesse. Je pleure parce que je suis complètement perdue. Je pleure parce que je voudrais que ma souffrance intérieure s'arrête. Et pour bien d'autres raisons encore.
En passant devant la salle de bains avant de rejoindre ma chambre, j'aperçois vaguement mon reflet dans le miroir. Tout en tentant de calmer mes sanglots, je rentre dans la pièce. Je ne reconnais pas la femme que je vois. Ses joues sont creusées, son teint pâle, elle est maigre, ses cheveux n'ont plus de forme, et ses yeux gris n'ont aucune expression. Je ferme lentement la porte à clé.
Je suis encore plus effrayée lorsque j'enlève mes vêtements. Mon corps est entièrement couvert de cicatrices, on voit presque mes os au niveau des côtes. Après avoir hésité pendant un petit moment, je rentre dans la cabine de douche.
J'actionne le robinet, et l'eau tiède se met à couler lentement sur ma peau fine. Cette sensation que je n'avais pas connue depuis un moment me fait le plus grand bien. J'asperge mon visage d'un jai d'eau froide, et j'ai l'impression que mes idées se remettent en place peu à peu. Avec précaution, je lave mes cheveux de longueur inégale, ainsi que mon corps fragile. Après m'être changée dans de vêtements propres, je me regarde à nouveau dans le miroir.
Je me reconnais un peu plus, mais mes cheveux sont dans un état catastrophique. Je me saisis alors des ciseaux, et les coupe au niveau des épaules. A bout de forces, et fatiguée émotionnellement par les événements de la journée, je me jette enfin sur mon lit avant de sombrer dans un profond sommeil.
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Will love find a way?
FanfictionIl est là, dans le village du district douze. Il est là, devant moi. Sa carrure musclée, ses cheveux blonds ébouriffés. Ses yeux bleus océan perçant le jour. Son air gentil, toujours serviable. Son air détruit. Détruit par la vie, tout simplement. ...