Will love find a way?

Chapitre 38 - "La fin de la fin de nous"

J'ai froid. La pluie ruisselle le long de mes vêtements, de mes cheveux. Mon corps est trempé de la tête aux pieds, et j'ai froid.

J'ai essayé de dormir, en vain. Je suis épuisée. Je n'ai plus de forces.

Je suis incapable de fermer l'œil, l'angoisse et la tristesse me maintiennent éveillée.

Alors, je suis partie chez Haymitch. La seule personne qui peut me donner de quoi tout oublier. De l'alcool.

J'ai besoin de sentir l'alcool courir dans mes veines, mon esprit s'embrumer. Besoin d'être ailleurs, d'oublier cette douleur qui se bloque dans ma poitrine.

Parce que je n'ai plus aucune raison de vivre.

Je suis devant sa maison, à tambouriner sur sa porte, qui s'ouvre enfin.

Je me glisse à l'intérieur, appréciant la chaleur du foyer, bien qu'un bazar monstre y règne. Des chaussettes et des habits sales traînent ici et là, il y a des bouteilles vides un peu partout, sur la table, par terre, dans l'évier.

Haymitch me regarde d'un air ahuri.

-Qu'est ce que tu veux ? me demande-t-il, agacé.
-De l'alcool.

Il me sourit, ferme la porte derrière moi; et, après avoir enlevé tous les objets qui traînaient sur une chaise, s'y s'assoit d'un geste nonchalant.

-Je ne vais pas te laisser faire ça, chérie.
-Pourquoi ça ? je le provoque, en attrapant une bouteille à moitié pleine sur la table.

Il me l'arrache des mains. Je sursaute lorsque le verre s'explose au sol.

-S'il te plaît, Haymitch. J'en ai besoin. Je veux tout oublier. Tu sais ce que ça fait, non?
-Et quand tu te réveilleras, alors ? Qu'est ce que tu feras? Quand tu auras envie de vomir, mal à la tête, et que tout ce que tu avais oublié reprendra bien gentiment sa place dans ton esprit ?
-Je veux juste boire, Haymitch. Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas faire ?
-Tu ne finiras pas comme ça. Pas comme moi. Tu as vu dans quel état je suis ?

Les larmes commencent à me monter aux yeux. Le pull de Peeta collé contre ma peau par l'eau de pluie intensifie son odeur de pain frais.

-Je n'arrive pas à vivre sans Peeta. Je ne peux pas. Je n'y arriverai jamais.

Il soupire profondément.

-Je sais, murmure-t-il en se grattant le menton d'un air grave. Je sais.

Le regard rivé vers la fenêtre, il fronce soudainement les sourcils. Il semble fixer quelque chose de ses yeux pâles.

-Je n'en reviens pas, s'exclame-t-il.
-Quoi?

Mais je n'obtiens pas de réponse. Il reste comme scotché sur sa chaise, semble incapable de réagir.

Agacée par son comportement, je me lève d'un bond.

A la fenêtre, je distingue une forme devant ma maison dans la pénombre faiblement éclairée par les lampadaires.

C'est alors que la forme se tourne, et que j'aperçois un visage, éclairé par un rayon de lune.

Mon coeur rate un battement. Mes mains commencent à trembler violemment.

Ouvrant la porte à la volée, je me précipite dehors.

Il est là. Devant ma maison.