Chapitre 39 - "Tu n'imagines pas"

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Six ans plus tard

-Tu vas être magnifique, Katniss, dit doucement Annie, alors qu'elle ajuste la dernière épingle dans mes cheveux.

-Merci.

Je jette un coup d'œil à mon reflet, dans le miroir. Celle que j'y vois n'est plus une jeune femme au teint pâle. Ses joues, autrefois creusées par la fatigue, sont désormais rebondies. Elle a bonne mine, et à l'air heureuse. Oui, c'est ça, elle a l'air heureuse.

Ses cheveux noirs, autrefois brûlés par un feu destructeur, ont repoussé, et Annie, une de ses amies les plus proches, les a ramenés en un magnifique chignon.

Aujourd'hui, on ne voit plus ses blessures. Certes, quelques unes perdurent encore dans son esprit, et viennent la hanter de temps en temps, mais celles qui étaient sur sa peau, celles qui semblaient incapables de cicatriser, sont désormais camouflées par une magnifique robe de mariée.

Sans froufrous ni fanfreluches, comme Effie l'aurait aimé. Une magnifique robe blanche, arrivant juste au dessous du genou, aux manches longues, en dentelle.

Ce n'est plus la fille du feu, le geai moqueur, ou encore Katniss Everdeen, que je vois dans ce miroir, même si je garderai au plus profond de moi des traumatismes de cette période pour toujours.

Non, je vois Katniss Mellark en devenir.

Je me souviens encore du jour où Peeta m'a demandée en mariage.

C'était un douze juillet, et il faisait chaud. Peeta et moi avions décidé de nous rendre au lac, afin de nous rafraîchir. Au fil du temps, je lui avais appris à nager, à se débrouiller, et, désormais, il était enfin apte à aller d'un point à un autre, sans paniquer. Il n'avait plus peur de l'eau.

Il s'était penché un peu trop près du bord, j'en avais donc profité pour le pousser dans l'eau. Alors que je riais à gorge déployée, j'avais soudain commencé à m'inquiéter en voyant son air paniqué. Il semblait chercher quelque chose dans sa poche.

Je lui avais donc tendu la main, et lorsqu'il eut les pieds sur terre à nouveau, il ne l'avait pas lâchée.

Non.

Au lieu de ça, il avait sorti une petite boîte de sa poche, puis mis un genou à terre. Alors, j'avais tout compris. Son air nerveux ces derniers temps, son manque de sommeil.

En voyant mon expression choquée, il avait souri. Il avait sorti de sa poche un papier trempé, sans doute son discours rédigé, puis passé une main dans ses cheveux.

-Je ne me souviens plus de rien.

Il avait ouvert la boîte.

J'avais les larmes aux yeux. Il s'était mit à rire nerveusement, l'air aussi ému que moi. Après un court silence qui s'était installé entre nous, il avait dégagé une des mèches de cheveux qui me chatouillait le visage.

-Veux-tu m'épouser?

J'avais vu ses yeux bleus que j'aimais tant, j'avais senti sa main dans la mienne.

J'avais vu son air amoureux, j'avais vu ce visage que je ne me lassais pas de voir chaque jour.

Alors, sans hésiter, j'avais répondu :"oui".

-Tu vas bien?

La voix d'Annie me sort de mes pensées. J'essuie une larme au coin de mon œil, tout en essayant de sourire.

-Ça va.

-Moi aussi, j'étais stressée, quand je me suis mariée avec Finnick. Mais c'était un des plus beaux jours de ma vie. Tu verras, quand tu l'apercevras, dans la prairie, tu oublieras tout.

Will love find a way?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant