-Tu te plais toujours, au district quatre ? je demande à Annie, alors que nous sommes assises autour de la table, en train de dîner.
-Oh oui, c'est toujours aussi bien. Adam et moi habitons près de la plage, me raconte-t-elle, les yeux pétillants, en se servant de viande.
Je lui souris avant de prendre une autre bouchée de légumes.
-Et toi, le district douze ? C'est comment ?
-Comme tu le vois, les bâtiments commencent à être reconstruits. C'est vide, surtout. Mais Peeta et moi aimons cet endroit.
Elle baisse les yeux, son expression s'assombrissant soudainement. Mon cœur s'accélère alors que ses yeux se remplissent de larmes.
-Annie, est-ce que ça va ? Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ?
Elle soupire profondément, tout en prenant une gorgée d'eau.
-Non, non, tu n'as rien dit de mal. Je te promets, me répond-elle d'une voix faible, alors que ses yeux se remplissent de larmes à nouveau, avant qu'elles ne coulent sur ses joues. Ce n'est pas ta faute.
Je la regarde d'un air inquiet, ne sachant pas vraiment comment faire pour la consoler. Je n'ai jamais été douée pour ce genre de choses.
-Est-ce qu'on peut parler ? me demande-t-elle en reniflant.
-Bien sûr. Je t'écoute, dis-je d'une voix faible, acquiesçant faiblement, en posant ma fourchette sur le bord de l'assiette.
-En fait, j'aimerais mieux parler dehors. J'ai besoin d'air.
-D'accord.
Je me lève d'un bond, bientôt suivie d'Annie, le repas chaud préparé par Peeta avant son départ nous attendant sur la table. Nous sortons dehors, sur le porche, et l'air froid de la nuit me donne des frissons. J'attrape deux des gilets pendus au porte-manteau, et en tend un à Annie.
Je m'assois sur les marches de marbre froides, perdant mon regard dans le ciel étoilé, la pleine Lune brillant intensément.
-Katniss ? murmure-t-elle d'un air timide en enfilant son gilet d'un geste maladroit. Adam ne risque rien, là haut ?
-Non, bien sûr. Ne t'en fais pas, dis-je en lui offrant un sourire réconfortant. Tu veux bien fermer la porte s'il te plaît ?
Elle s'exécute puis vient s'asseoir à côté de moi. Nous regardons les étoiles, aucune de nous n'osant faire le premier pas pour parler, moi pour ne pas la brusquer, elle par timidité, je suppose.
J'ai toujours trouvé les étoiles fascinantes, non pas seulement par leur éclat, mais également par la beauté qu'elles donnent à notre monde.
-Tu crois que Finnick est là haut, Katniss ? dit Annie, le regard tourné vers les étoiles.
-Bien sûr. Sans aucun doute. Avec toutes les personnes que nous avons connues et qui sont parties trop tôt. Primrose aussi.
-Elle te manque, pas vrai ?
-Oui, je murmure en baissant les yeux. Elle me manque.
-Ca va aller, Katniss, dit-elle en se tournant vers moi, posant sa main frêle sur mon genou. Finnick aussi, me manque.
Une larme coule sur sa joue, bientôt suivie d'une autre, comme si elles étaient la souffrance qu'elle ressent depuis tout longtemps. Je la prends dans mes bras, l'eau salée de ses larmes mouillant mon cou, puis mon gilet.
Parce que moi aussi, je sais ce que ça fait, quand quelqu'un nous manque. C'est comme s'il y avait un énorme vide dans notre cœur, dans notre monde, comme si plus rien n'avait d'importance. Je sais à quel point Finnick comptait pour elle, comme Peeta compte pour moi. Je sais combien il est difficile de s'en sortir après avoir perdu un être cher.
Je vis la même chose avec Primrose. Tous les soirs, je m'endors avec leurs visages, le sien d'abord, puis tous ceux qui ne sont plus de se monde.
Elle se détache de mon étreinte, tout en essuyant les dernières larmes coulant sur ses joues trempées. Elle prend un profond soupir.
-Il y a quelques temps, j'ai remarqué qu'Adam était très fatigué. Il ne voulait plus rien manger, il était pâle. Il perdait du poids. Oui, il a perdu du poids, tu imagines comme il était potelé avant ? C'était impressionnant, murmure-t-elle, son sourire se mêlant aux larmes. Ça ne m'inquiétait pas vraiment, il avait déjà eu des problèmes de poids, auparavant, jusqu'à ce fameux jour, où j'ai compris que rien ne serait plus jamais comme avant.
Je la regarde, m'appuyant contre une des colonnes du porche. Son regard semble troublé, perdu entre la joie et la tristesse.
-Un jour, il ne s'est pas réveillé de la sieste pour le biberon de dix-sept heures. Tu sais, Adam a des horaires très fixes. Il est réglé comme une horloge. J'ai trouvé ça étrange, et... Quand je suis arrivée dans sa chambre, il dormait toujours à poings fermés.
Elle s'arrête un instant, comme pour encaisser toute la douleur qu'elle ressentait avant de pouvoir continuer son récit.
-J'ai touché son front, il était brûlant. J'ai tout essayé: la douche froide, de lui parler, de secouer doucement son poignet, mais impossible de le réveiller. Tu l'aurais vu, dans son petit pyjama, que Finnick et moi avions choisi quand j'ai su que j'étais enceinte, avec ses petites mains et ses petits pieds immobiles, son odeur de bébé. Finnick a tout de suite su que ça serait un petit garçon. Dès la première fois qu'il l'a vu bouger dans mon ventre.
Je lui souris d'un air triste, impressionnée par l'amour qu'elle porte à la seule chose qui lui restent, et aux deux choses qu'elle aimera toute sa vie.
-Il était très pâle, et il s'est soudainement mis à saigner du nez. J'ai appelé une ambulance, ils sont venus le chercher, il a été transféré au district deux par un train spécial. Dans l'ambulance, j'ai bien cru qu'il n'allait pas survivre. Ils lui ont fait des examens, et une femme est arrivée pour m'annoncer les résultats. C'est drôle, elle ressemblait à Prim, je crois bien que je l'ai déjà vue quelque part. Et elle m'a dit que...
Mes mains se mettent à trembler sous l'emprise du stress. Et si cette femme était ma mère ? Je ne sais même pas ce qu'elle est devenue. Seulement, je ne peux pas me permettre de réfléchir à ça maintenant, ça serait cruellement égoïste. Annie a besoin de moi.
Elle se met soudainement à sangloter bruyamment. Ses larmes deviennent incontrôlables. Je m'approche d'elle posant ma main sur son épaule, et c'est lorsque je m'aperçois dans quel état de tristesse elle est, que je me rends compte qu'il se passe quelque chose de grave.
-Annie... Cette femme... Qu'est ce qu'elle t'a dit?
Elle relève son visage rougi, ses yeux verts troublés par une immense tristesse. Elle acquiesce lentement, et je ferme les paupières, juste au moment où elle parvient à articuler entre ses sanglots :
-Il a une leucémie.
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HIIIIIII
NE ME TUEZ PAS S'IL VOUS PLAIT.
Alors ce chapitre? ♥
Si vous trouvez que le récit d'Annie est confus, qu'elle se perd et qu'elle divague un peu, c'est normal, c'est parce que j'ai essayé de reproduire son caractère au maximum. J'espère que c'est réussi.
Vous vous y attendiez??
MERCII D'AVOIR LUUUUU
BISOUS
♥
Musique: "To build a home" - The Cinematic Orchestra
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Will love find a way?
FanficIl est là, dans le village du district douze. Il est là, devant moi. Sa carrure musclée, ses cheveux blonds ébouriffés. Ses yeux bleus océan perçant le jour. Son air gentil, toujours serviable. Son air détruit. Détruit par la vie, tout simplement. ...