Je baisse les yeux, et regarde fixement le sol, n'osant pas croiser son regard.
-Katniss, tout va bien, me dit Peeta. Tu es en sécurité, maintenant. Tout va bien, répète-t-il en mettant une mèche de mes cheveux derrière l'oreille.
Je sens une vague d'émotion me submerger à nouveau lorsque ses mains chaudes enveloppent les miennes. Je n'ose pas croiser son regard, parce qu'à chaque fois que je le fais, je me sens rougir et mon cœur se met à battre plus vite.
-Tes mains sont encore gelées, dit-il. Tu devrais te réchauffer devant la cheminée. Tes vêtements sont trempés.
Je me lève péniblement de ma chaise. Dès que j'ai les deux pieds posés au sol, je ressens comme un coup de massue dans la tête et je perds mon équilibre. Il passe son bras autour de ma taille pour m'aider à me stabiliser, mais je rejette son geste.
-Ca va, Peeta, dis-je, regrettant aussitôt ce que je viens de faire lorsque je le vois me regarder d'un air triste.
A ces mots, je me dirige vers la porte d'entrée. Sans même le remercier. Sans même lui dire au revoir. Lorsque je la ferme, je le vois enfouir sa tête entre ses mains en poussant un profond soupir.
Alors que mes pas font crisser les gravillons, je me perds dans mes pensées. Je ne sais pas ce que je ressens, je ne sais plus, je ne sais même pas si je peux encore ressentir quelque chose à part du vide.
Je suis perdue dans un océan d'émotions, à la recherche du bon chemin à prendre, terrassée par la peur, chaque jour, chaque heure, chaque seconde. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus qui aimer, qui détester, de qui me méfier.
Je crois que j'ai désespérément besoin que l'on m'aide, que quelqu'un vienne effacer ma peine, sécher mes larmes. Et une seule personne est capable de le faire. C'est Peeta.
Je pousse la porte d'entrée, et me précipite dans la salle de bains. J'enlève mes habits en toute hâte, frigorifiée par l'eau de pluie qui ruisselle le long de mes cheveux, de mes habits. L'eau chaude coule enfin sur ma peau, me donnant la chair de poule.
C'est Peeta. Mais je ne veux plus le blesser, après tout le mal qu'il m'a fait. Pourtant, tout au fond de moi, je sais que je ne pourrai pas ignorer mes sentiments indéfiniment. Je les étouffe déjà énormément, et ils se renforcent à chaque fois que je le fais.
Personne ne parvient à me faire sourire, sauf lui. Personne ne parvient à me faire sentir en sécurité, sauf lui. A chaque fois que je le vois, mon cœur danse dans ma poitrine, je ressens des papillons dans mon estomac, je sens une bouffée de chaleur m'envahir.
J'enveloppe mon corps dans une serviette de toilette, me sèche les cheveux, et les coiffe en une longue et unique tresse. Je me souviens avoir reproduit ce geste tellement de fois sur ma petite sœur. Tellement de fois que mon geste en est presque devenu machinal. Comme tuer des enfants dans les Hunger Games.
Au début, on hésite, on se trompe, mais à la fin, on l'a fait tellement de fois que l'on ne réfléchit même plus. Je secoue vivement la tête pour éloigner ces pensées.
Soudain, trois petits coups successifs retentissent à la porte d'entrée. Je m'immobilise, ne voulant pas que l'on sache que je suis là. Après quelques minutes qui me paraissent une éternité, les pas s'éloignent enfin. Je jette un coup d'œil bref à la fenêtre, serrant fermement ma serviette entre mes doigts, et ferme les paupières lorsque je vois qui s'éloigne. Peeta.
J'enfile rapidement des habits propres, descends les escaliers à toute vitesse, et retourne chez lui. J'hésite un bref instant avant d'ouvrir la porte. Lorsque je perçois des bribes de conversations, je me faufile sans un bruit à l'intérieur de la maison, essayant de distinguer ce que les voix racontent. Haymitch est assis sur le canapé, un verre d'eau à la main, et Peeta est assis à côté de lui.
-Alors ? dit Haymitch, le ton encore un peu incertain, sous l'effet de l'alcool.
Peeta prend un profond soupir.
-Je l'ai trouvée dans la forêt, encore une fois, répond Peeta. Elle était debout sur les rochers, devant le lac. Elle allait... Elle allait sauter, dit-il, sa voix se brisant à la fin de sa phrase.
-Elle ne va pas bien du tout, Peeta, reprend Haymitch, mettant une de ses mèches blondes derrière l'oreille.
-Si tu savais à quel point ça me fait mal de la voir comme ça, dit Peeta. Elle est détruite.
-Nous le sommes tous.
Un silence s'installe dans la pièce, je n'ose pas bouger d'un centimètre.
-Je lui ai dit, murmure Peeta.
-Tu lui as dit quoi ?
-Que je l'aimais.
Haymitch tourne brusquement la tête vers Peeta, ouvrant grand les yeux.
-Elle allait sauter, Haymitch. Elle allait sauter, et quand je lui ai dit, elle s'est figée. J'ai vraiment cru que j'allais la perdre, je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Quand elle est redescendue et que j'ai pu la serrer dans mes bras à nouveau, c'est comme si j'avais sauvé mon univers tout entier.
Haymitch ne dit rien, observant toujours Peeta, les sourcils froncés.
-Tu veux que je te fasse une confidence, Peeta ?
Peeta tourne la tête à son tour et hésite un court instant avant de hocher la tête. Haymitch prend un profond soupir, pose son verre d'eau sur la table basse du salon, et s'assoit confortablement.
-Cette fille t'aime. Il me suffit de voir la façon dont ses yeux s'illuminent quand je lui parle de toi, la façon dont elle réagit quand elle te voit, la façon dont elle sert ta main dans la sienne. Il lui faudra sûrement beaucoup de temps pour le réaliser. Elle a besoin de se remettre de tout ce que vous avez vécu. Mais elle t'aime, Peeta. Elle t'aime parce que tu es le seul à pouvoir la comprendre, la soulager, la consoler. Elle t'aime parce que tu es tout ce qui lui reste.
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HEYYY MES BICHONS
Alors, ce chapitre? J'espère que ça vous a plu!!
Chanson: Death Cab For Cutie - I will follow you into the dark
BISOUUUUUS ET MERCI POUR TOUT
ON A ATTEINT PLUS DE 1K SUR CETTE HISTOIRE, MERCIIII
♥♥
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Will love find a way?
FanfictionIl est là, dans le village du district douze. Il est là, devant moi. Sa carrure musclée, ses cheveux blonds ébouriffés. Ses yeux bleus océan perçant le jour. Son air gentil, toujours serviable. Son air détruit. Détruit par la vie, tout simplement. ...