Chapitre 12 - "Silhouette"

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Lorsque j'ouvre les yeux, le matin suivant, je m'aperçois que Peeta n'est plus dans mon lit. Je me lève d'un bond, frissonnant au contact froid du parquet, et descends l'escalier en quatrième vitesse. Il n'est pas non plus dans le salon, dans la cuisine, ou dans la salle de bains.

J'ouvre la porte d'entrée et me précipite dehors, me figeant lorsqu'une bourrasque de vent décoiffe mes cheveux. Je marche en direction de la maison de Peeta. 

Je pousse la porte d'entrée, et un sentiment de faim m'envahit lorsque je sens une odeur de pain se répandre dans la cuisine bien rangée. Je rentre dans le salon, ma respiration se faisant haletante, ayant peur un peu plus à chaque seconde de l'avoir perdu pour de bon.

-Peeta ?

J'entends des pas lourds se déplacer à l'étage, puis descendre l'escalier.

-Katniss ?

Il est en bas de l'escalier, l'air inquiet. Je ne réponds pas, et m'avance vers lui, en essayant de rendre ma vision embrouillée par les larmes la plus nette possible.

-Katniss, qu'est ce qu'il se passe ? dit-il en se précipitant vers moi.

-Je pensais que...Que je t'avais...

Il me regarde avec incompréhension, et prend ma main dans la sienne en faisant des cercles sur ma paume.

-Je pensais que je t'avais perdu, dis-je après avoir pris une grande bouffée d'air.

-Katniss, murmure-t-il, en mettant une de mes mèches rebelles derrière l'oreille. 

Il essuie mes larmes avec le pouce de son autre main. Je ne le quitte pas des yeux, observant chaque trait de son visage avec vigueur.

-Tu as fait un cauchemar ? me demande-t-il doucement, ses yeux rencontrant les miens à nouveau.

Je hoche fébrilement la tête.

-Quelques minutes avant de me réveiller.

-Viens là, dit-il en m'attirant vers lui.

Je pose ma tête sur sa poitrine, et pour la première fois depuis longtemps, les battements de son cœur son irréguliers et rapides.

-C'était Snow, dis-je, le souffle coupé. Il y avait des chiens mutants. Tu étais tenu prisonnier, il te torturait sous mes yeux. Il y avait aussi cette odeur de sang, et il y avait aussi Prim...

-Chut, tout va bien, répond-il, me serrant encore plus fort contre lui. Je suis là, Katniss. Et je ne vais nulle part. Je te le promets.

Je pleure dans ses bras, décontenancée, déstabilisée par ce cauchemar qui ne semble pas vouloir quitter mon esprit.

-Quand je me suis endormie, tu étais là, et quand je me suis réveillée, tu étais parti, dis-je alors que mes larmes trempent son tee-shirt. 

-Je suis désolé, murmure-t-il dans mes cheveux. Je voulais finir ta surprise. 

Je relève la tête de son tee-shirt, essuyant mes yeux du coin de la manche de mon pull.

-Une surprise ?

-Viens, répond-il, me tirant par la main vers le salon.

Il m'aide à m'asseoir sur le canapé, je sens mon cœur battre la chamade.

-N'ouvre pas les yeux.

Je ferme les paupières du mieux que possible, entendant le va et vient d'objets traînés sur le sol. Après une attente qui me paraît interminable, il m'autorise enfin à ouvrir les paupières. D'abord, ma vision est encore un peu embrumée par les larmes, mais lorsqu'elle se clarifie, et que je vois la toile posée sur le chevalet, mon cœur ratte un battement.

-Peeta... dis-je en m'approchant un peu plus de la toile.

-Ca te plaît ? me demande-t-il en s'asseyant sur le canapé à son tour.

-C'est comme si elle était devant moi, dis-je en sentant ma gorge se serrer à nouveau.

C'est incroyable de voir à quel point des coups de pinceau, de la peinture étalée sur une toile blanche peuvent lui donner vie à nouveau. Elle me regarde, ses yeux rieurs en amande alors qu'elle sourit, ses nattes blondes retombant au-dessous de ses épaules.

Je touche la peinture de bout des doigts, comme si je sentais son visage. Et pendant l'espace d'un instant, c'est comme si elle était là, avec moi, à nouveau.

-C'est magnifique, dis-je en sentant les larmes couler sur mes joues. Merci.

Il se tourne vers moi, un léger sourire illuminant son visage.

-Ne pleures plus, d'accord ? dit-il passant un bras autour de mon épaule pour m'attirer vers lui.

-Elle me manque, je parviens à articuler entre mes sanglots.

-Je suis désolé, dit-il. Elle me manque à moi aussi. Elle me manque autant que tous ceux qui ne sont plus là aujourd'hui.

Un silence confortable s'installe entre nous, laissant place aux crépitements du feu de cheminée et à mes reniflements intempestifs. Peu à peu, mes larmes cessent de couler.

-Joyeux anniversaire, Katniss, murmure-t-il.

Will love find a way?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant