Je suis là, assise, dans l'encadrement de la porte.
Je suis là, le sourire aux lèvres.
Du coin de l'œil, j'aperçois mon ventre arrondi par cinq mois de grossesse, et me rends à l'évidence : jamais, au grand jamais, je n'aurais pu me séparer de cet enfant.Je savais que ça serait difficile, lorsque j'ai décidé de le garder. Que le parcours serait semé d'embûches, de pièges, de peur, de cauchemars.
Mais je l'ai fait pour lui, pour Peeta.
Assis en face de moi, il a le visage tourné vers le paysage qui s'offre à nous.Dehors, il pleut.
Je me souviens encore de la façon dont ses yeux de Peeta se sont illuminés lorsque je lui ai annoncé. Du sourire qui s'est répandu sur son visage. D'abord, il ne semblait pas y croire, mais peu à peu, lorsqu'il étudia mon expression sérieuse, il se rendit compte que c'était réel.
Alors, il me prit dans ses bras. Depuis le jours où nous étions retrouvés, sous la pluie, alors que je le croyais parti pour toujours, il ne m'avait pas serrée aussi fort que cette fois ci.
Parmi toutes les étreintes que nous avions échangées, celle là était particulière. Je pouvais ressentir la reconnaissance de Peeta, la promesse de jours meilleurs.
Depuis cet instant, j'ai su petit à petit me faire à l'idée d'être mère. Quinze jours passèrent, ou j'étais toujours incapable de me regarder dans un miroir sans exprimer un dégoût considérable face à mon corps qui changeait.
Les deux mois suivants, j'arrivais à regarder la petite bosse qui s'arrondit désormais de jour en jour, toujours en ressentant cette peur qui me ronge.
Désormais, je le regarde toujours avec une certaine appréhension, et parfois, lorsque je me réveille en sueur en pleine nuit, je regrette d'avoir choisi de garder cet enfant, en raison de ce monde si cruel, de mon passé.
Mais cette passe ne dure jamais longtemps. Il suffit que Peeta murmure des mots rassurants au creux de mon oreille, ou que ses lèvres se posent sur les miennes, et je sais alors que j'ai fait le bon choix.
Le cliquetis de la pluie vient frapper contre les carreaux, et quelques gouttelettes se posent sur mon visage légèrement arrondi, mais toujours menu.
Je tourne mon visage vers Peeta, cherchant quelque chose dans son regard, un appui, un réconfort, un bonheur, peut-être.
Il semble captivé par le ciel orageux, dont les nuages noirs se mêlent à la couleur orangée du coucher de soleil. Je m'approche lentement de lui, et pose doucement mes lèvres sur les siennes.
Il me regarde enfin, puis ferme les paupières alors qu'il répond à mon baiser.
Lorsque mes lèvres s'éloignent des siennes, il m'attire contre lui. Bercée par les battements de son coeur, mes paupières se font lourdes.
Alors que je suis sur le point de m'endormir, la voix de Peeta résonne comme un murmure dans mon oreille.
-Katniss?
Je réponds d'une voix ensommeillée.
-Je peux te poser une question?
Alarmée par la nervosité de sa voix, je me relève sur un coude, pour pouvoir mieux le voir. Ses pupilles fixent intensément mon ventre, mais cette fois, je n'essaie pas de le cacher.
Aujourd'hui, je me sens enveloppée par une sensation agréable, une sensation que je ne pensais jamais connaître un jour.
J'acquiesce fébrilement. Peeta passe une main dans ses cheveux blonds, toujours décoiffés.
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Will love find a way?
ФанфикIl est là, dans le village du district douze. Il est là, devant moi. Sa carrure musclée, ses cheveux blonds ébouriffés. Ses yeux bleus océan perçant le jour. Son air gentil, toujours serviable. Son air détruit. Détruit par la vie, tout simplement. ...