Chapitre 33 - "Les yeux fermés"

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Le lendemain, alors que dehors, la nuit est tombée depuis longtemps, je suis allongée dans mon lit, enfouie sous les couvertures. Dans la pénombre du soir, je ne parviens pas à fermer l'œil. J'ai l'impression désagréable que mon esprit refuse de se mettre en veille.

Je suis épuisée par les deux jours intenses que nous venons de vivre. Adam est à l'hôpital désormais, en section pédiatrie. Son état s'est dégradé après son arrivée à l'hôpital. Il est dans le coma.

Les médecins ont alors décidé de laisser le choix à Annie. Soit ils essaient de le soigner en lui injectant des produits très nocifs en quantité assez importante, soit elle décide de le laisser partir.

De le laisser s'envoler, là haut. Là haut, où il ne souffrira plus. Où il sera enfin avec son papa.

Cette décision est sans aucun doute la plus difficile à prendre de toute sa vie.

Voilà pourquoi je n'arrive pas à fermer l'œil.

Et je suis là, la fenêtre mi-ouverte, attentive aux bruits de la nuit, rythmés par une ou deux bouteilles de verre tombant de temps en temps dans la maison d'Haymitch. J'imagine Peeta à mes côtés, murmurant des paroles rassurantes au creux de mon oreille. Il me manque.

Soudain, le bruit de la sonnerie du téléphone me fait sursauter. Je me glisse doucement hors du lit. Qui peut bien appeler à une heure du matin ?

Lorsque je passe devant la chambre d'Annie, je la vois paisiblement endormie, serrant fermement un mouchoir dans sa main, son visage triste encore trempé de larmes, son air fatigué, qui la vieillit.

Je descends les escaliers en quatrième vitesse. Tout en me précipitant pour décrocher le combiné, j'espère du fond du cœur que ce n'est pas l'hôpital qui appelle pour nous annoncer une mauvaise nouvelle.

-Allô ? dis-je d'une voix essoufflée.

Un silence se fait sur la ligne. Quand tout à coup, une voix résonne dans le téléphone.

-C'est moi. C'est Peeta.

Avant même qu'il ne prononce la dernière phrase, je reconnais sa voix. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Toutes les émotions que je ressens se mélangent, j'en ai les larmes aux yeux. Tant mes jambes se mettent à trembler, je suis obligée de m'asseoir sous peine de tomber.

-Katniss, ça va ?

Les larmes coulent, une sur chaque joue, puis d'autres, encore et encore, inlassablement. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, tant je suis heureuse de pouvoir lui parler.

-Oui, dis-je d'une voix faible.

-Est-ce que tu pleures ? me demande-t-il, inquiet.

-Non, non, je mens, essuyant mes larmes d'un geste bref, le sourire toujours aux lèvres.

-Je sais que tu pleures, dit-il. Je te connais.

-Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse d'entendre le son de ta voix ...Je..., dis-je avant d'éclater en sanglots.

-Katniss..., murmure-t-il. Moi aussi, je suis heureux de pouvoir t'entendre. Je te réveille, peut-être ?

-Non, non, dis-je en reniflant. Je ne dormais pas. Je n'y arrivais pas.

-Je suis désolé de t'appeler en pleine nuit, mais comme je n'ai pas le temps la journée. Je n'ai pas cessé de penser à toi depuis que je suis parti. Katniss...Je...

Les battements de mon cœur s'accélèrent encore, tandis que je reste attentive au moindre bruit à l'autre bout du fil.

-Je t'aime.

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