Chapitre 18

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La vie est quelque chose de très complexe, on croit la connaitre, et pourtant elle nous surprend toujours. Il y a une infinité de situations auxquelles on peut être confronté. Et quand on pense avoir fait le tour des sentiments humains, on en découvre de nouveaux.

Il y a sans cesse des surprises.

Tout n'est jamais acquis.

Et j'espère que tout n'est jamais fini.

En parlant de « fin », je pense à la mort, le contraste de la vie, je me demande ce qui nous attend lorsque notre cœur cesse de battre. Peut-être le vide absolu ? C'est l'hypothèse la plus probable...

Pourtant moi je m'interroge sur les âmes. Est-ce qu'elles perdurent malgré la mort ? - ... mais c'est quoi la mort...? Le nom que l'on a donné à la fin ? Un mot bien vaste, si global et général... - Peuvent-elles se passer du corps ? Si c'est le cas, où demeurent-elles ? Deviennent-elles des âmes vagabondes ? Qui errent sur la Terre, libérées de la chair, mais retenues prisonnières...

Peut-être. Nous verrons bien de toute façon...

Mais j'ai encore une question : est-ce que la façon dont la mort nous frappe influe sur la « suite » ? Oui car se noyer et être victime d'un accident de voiture ce n'est pas la même chose ! Si une suite existe alors dedans seront séparés ces deux cas, c'est certain. À moins que l'un d'entre eux, ou même les deux, n'atteignent pas ce stade... qu'ils ne soient pas morts de la bonne manière et se retrouvent dans le noir total...

Et là je comprends ce qu'est la mort. C'est l'inconnu, l'incertain, un point d'interrogation, le tracas d'une vie, la peur première des êtres... et encore et toujours... la FIN.

... ou peut-être la suite, me souffle mon cœur, mais après tout peu importe.

Nous ignorons tout d'elle. Et si un jour nous en apprenons plus, alors nous ne serons plus en mesure de transmettre notre savoir à qui que ce soit.

Je vis dans la peur.

Je n'ai pas vécu, il me manque du temps, il est trop tôt, je suis trop jeune... pour mourir.

Je sais que je ne devrais pas me soucier de ça à mon âge, mais c'est plus fort que moi. Je suis presque toujours sur mes gardes, je me méfis de tout ce qui m'entoure, tout ça pour éviter un malencontreux accident...

J'ai le mauvais pressentiment que je ne vivrai pas bien longtemps. Alors je devrais profiter... pourtant, ce n'est pas ce que j'ai l'impression de faire.

Bientôt j'aurai mon bac, je ferai des études puis je travaillerai... et si tout se passe bien, je mourrai... j'aurais passé ma vie à faire comme tout le monde. J'aurais gâché ma jeunesse à préparer un avenir que je ne connaitrai peut-être jamais. C'est horrible. Ça m'dégoute...

Et le pire dans tout ça, c'est que ma vie a beau être extraordinaire, j'ai l'impression que mon destin est déjà tout tracé. Je pourrais essayer tant que je veux de changer les choses, il n'y aurait aucune différence.

Nous devons nous adapter à une société mais ça n'a aucun sens. Ceux qui l'ont inventée portent aujourd'hui sur leurs épaules le poids de tous ceux qui ne s'y sont pas faits. Ceux qui sont pauvres, ceux qui meurent de faim, et j'en passe...

« Tu déprimes ? » me demande Lahela lorsque je lui ouvre la porte.

« Non. Je t'en prie, entre ».

Elle me lance un regard interrogatif, puis, comprenant qu'elle n'obtiendra pas de réponse, fronce un sourcil et s'avance dans mon salon.

C'est un peu comme chez elle ici, elle squatte tout le temps... sans aucune gêne, pour qui elle se prend ?

Ombre & Lumière Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant