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30

La baraque d'Walter était toujours dans un état d'malade. En même temps, j'p'ense pas qu'ce connard ait réellement eu l'temps d'faire un coup d'ménage entre l'concert, son after, et le temps gentiment pris pour en foutre plein la gueule à Connor.

Y'avait des p'tits verres rouges, comme dans les films ultra-connu en Amérique et tout, qui traînaient partout. Du PQ, des mégots d'cigarettes, l'jardin gigantesque d'cte putain d'baraque était d'venu une vraie décharge publique.

"Crade ici, marmonna James en grimaçant, shootant dans un briquet complètement foutu qui stagnait.

-Dis toi qu'le mec qu'on va voir est encore pire, j'crois bien.

-Style ?

-J'me tournais vers Tristan, en rigolant jaune. P'tit fils à papa avec les ch'veux plein d'gel et une belle caisse qu'il sait pas conduire."

Tris' s'contenta d'hocher la tête, mais il voyait pas ça du même oeil qu'moi. Il était toujours moins dans l'jugement qu'moi j'l'avais toujours été. Enfin bref. L'plus étonnant, c'est qu'y'avait pas un chat dans l'jardin, même pas un mec en train d'décuver, et c'est c'que je trouvais l'plus louche. Y'avait pas un bruit, juste des p'tits oiseaux qui paillaient la v'nue du printemps et du soleil mais c'est tout.

"Heureusement qu't'as jamais arrêté le sport, McVey. J'louchais vite fait sur Tristan qui v'nait de dire ça.

-Ouais, car j'crois qu'si y 'a à s'battre, si Brad a la détermination, et moi les muscles, j'sais pas dans quoi tu t'embarques, Evans.

-Je suis grand ? L'blond rit et j'détournais mon regard. Ils étaient trop reposé eux aussi, et j'crois qu'j'étais vraiment l'seul à m'douter qu'un truc bizarre s'passait."

On montait les escaliers qui m'naient à la porte d'entrée. Les autres accès étaient fermés d'toute manière, et franchement, la porte d'entrée, c'est tellement banal que peut être Walter n'y avait même pas pensé, s'il avait mis des mecs sur l'affaire.

Les murs beiges étaient teintés d'couleurs bizarres, et parfois, j'préférais même pas regarder, ça f'sait peur, ces trucs verdâtres. Mais arrivés à la porte, j'serrais mon poing, et pressais la poignée, comme si j'étais chez moi. J'l'ouvris vite, et ça m'laissa sur un couloir droit, vide, jusqu'au hall où y'avait l'escalier pour "les gens cools".

C'était définitivement trop calme, et ça m'gênait. J'fus l'premier à mettre un pied dans la maison du Diable, pis j'avançais, suivi des mecs.

"Y'a un truc louche, Brad. Y'a pas un chat, alors qu'c'est un lendemain d'soirée.

-Très perspicace, sale con, j'l'ai remarqué dès qu'on est arrivé. Fais surtout gaffe, James, maintenant qu'on est là."

J'glissais mes mains dans les poches d'la veste qu'j'avais pris rapidement, et putain, j'me haïssais déjà. J'avais pas un briquet, pas un couteau suisse, j'avais que dalle, et si il s'passait un truc, j'serais dans la merde. J'glissai sur la droite pour m'aventurer dans l'salon. L'même aspect d'bordel régnait, mais personne.

J'reconnaissais l'fauteuil dans un coin d'la pièce, pas grand chose avait changé d'quand j'étais v'nu il y a quelques temps. J'bougeais d'mon côté, essayant d'trouver quelqu'un, quelque chose, juste d'pas m'sentir inutile. Par contre, j'devais vite trouver le connard que je cherchais, car mes nerfs me tapaient sur l'système d'puis bientôt une bonne heure, voire plus. La cuisine, rien, j'étais même plus étonné. Par contre, par sécurité, j'pris un p'tit couteau qui traînait dans un tiroir, et j'le mis discrèt'ment dans ma poche. C'était d'jà un premier pas vers la revanche. On m'prenait pas par derrière moi.