Crash Test →BWS←

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J'serrai mes mains autour d'ma pomme, simplement parce qu'je savais pas quoi faire de plus. J'me sentais honnêtement comme un con. J'savais plus quoi faire non plus, car tout d'venait flou. Ils avaient joué un jeu, comme si la mort de Natalie ne m'affecte pas, pour que je les prenne en modèle et que je ne sois pas affecté non plus ?

Ils pensaient qu'à moi, pendant quatre putains d'années, et pour c'putain d'deuil, et au final, c'était moi, et toujours moi, l'connard égoïste.

"C'est pas parce que tu sais la vérité aujourd'hui Bradley, que tu es obligé de revenir vivre à la maison, ou quoi que ce soit... Commença Anne-Marie après un petit temps pour me laisser digérer la nouvelle. On a voulu juste éclaircir les choses...

-J'me sens con...

-T'as pas à l'être, à l'époque, la mort de ta soeur t'as franchement gâché la vie, tu faisais tout pour oublier ça. Et me fais pas croire que le sachet que j'ai trouvé un jour sous ton lit, c'était des herbes aromatiques. T'étais pas très concentré sur nous, on s'exprimait mal aussi dans nos attentions..."

Je sentis mes joues se réchauffer à ce souvenir. C'était ce plouc de Clyde qui m'filait mon herbe. Moi qui m'pensais bien dans mes p'tites magouilles, au final, mes parents savaient, et d'vaient surtout s'sentir impuissants d'servir à rien dans ma propre destruction.

J'mordis dans le fruit en relevant les yeux vers eux. J'ressemblais vraiment beaucoup à ma mère, j'me rendais compte en la r'voyant maintenant. Un nez qui s'arrondissait, pis l'sourire. En r'vanche, d'mon père, j'savais jouer au golf. Il m'avait appris, quand j'étais qu'un gosse. J'avais aussi son menton. J'reniais d'puis quatre ans des gens qui f'saient partis d'moi. J'me trouvais vraiment et incroyablement con.

Maintenant, c'est parce qu'j'étais ouvert à la conversation qu'j'pouvais réalisé tout ça. Et qu'j'avais décidé d'faire mon deuil. Avant toutes les bonnes choses dans ma vie, j'étais qu'un connard égoïste qu'arrivait pas à s'ouvrir les yeux.

J'remercierai jamais assez Kayla d'avoir été là à c'moment là d'ma vie.

"Je... Mais du coup... Pour l'enterrement et tout...

-On était les premiers à lui dire adieu. On est pas venu le jour J, tu sais maintenant pourquoi-

-Je coupai mon père. Pour pas craquer d'vant...

-Oui, voilà. Mais on a tout préparé dans le plus grand des secrets, et on a été les premiers à lui faire nos aux revoir.

-Et pourquoi vous m'avez forcé à aller voir Crawford là ?

-Te montrer que la mort, c'est surmontable... Si Crawford a pu s'en tirer, nous, on pouvait le faire..."

Je pinçai mes lèvres devant les explications un peu dubitatives de ma mère. Elle gardait un petit sourire paisible sur les lèvres, mais ses yeux brillaient. P't'être qu'remuer l'passé, c'était facile pour personne maint'nant.

"Je... Murmurai-je.

-T'as pas à t'excuser, si tu n'en as pas envie, Brad. Je levai les yeux vers Derek. On efface pas quatre ans en trois phrases. Nous, on est désolé, et on te pardonne, comme on t'a toujours pardonné."

Mon père avait prit l'pli d'quant j'étais encore qu'un con. J'aimais pas m'excuser, et aujourd'hui, j'avais toujours un peu d'mal, mais j'avais pas l'choix. Mes doigts passèrent sur le fruit alors qu'j'osais plus trop les r'garder.

J'entendis du bruit dans les escaliers. J'crois qu'Lily descendait à son tour maint'nant. Quelques s'condes après, la jeune blonde entra dans la cuisine, et quand elle vit la famille Simpson autour d'une pomme et d'deux tasses de thé, elle s'immobilisa.