Chapitre 12 : Gorée

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L'euphorie de ma victoire passée, je rentre chez moi, médaille en main. Je suis limite accueillie en héroïne. Aujourd'hui je vais avec la petite et mon oncle à Gorée. C'est une minuscule île au large du Sénégal (qui est déjà une presque île). On prend un bateau, la traversée dure 15min à peu près. J'ai hâte d'y être, c'est une île qui a une grande histoire. Enfin, bref. Je prends un sac de plage et on y va. Il y a un petit embarcadère précédé d'un contrôle des papiers et des billets. On prend un bateau et part s'asseoir un haut, où on a une vue sur la mer. À côté de notre embarcation qui n'est pas si petite que ça, il y a de gros paquebots et cargos. Le plus gros que je n'ai jamais vu est juste à côté de nous. Waouh! On démarre.

L'eau est bleue et verte, on voit tout en transparence, franchement, c'est magnifique ! Je suis émerveillée. Je vois tous les poissons en transparence et les rochers. Je n'ai jamais vu un eau aussi limpide et belle. Le bateau est à peine arrivé qu'il est pris d'assaut. Je vous arrête tout de suite avec vos histoires de pirates et tout. Le bateau est pris d'assaut pas des enfants et adolescents. Ils grimpent dessus en maillots de bain! Et pourtant, le bateau doit faire 20m de haut! Ils se mettent sur le pont supérieur. Et ensuite, ils sautent! Non, ce n'est pas une blague, ils attendent réellement l'arrivée des bateaux pour avoir un plongeoir un peu plus haut. Il y en a un autre accessible par une petite échelle. En fait, c'est un amas de roches qui a dû servir d'embarcadère à un moment.

Nous descendons, aidés par des hommes habillés comme des pompiers. Chacun nous prend un bras et nous aide à descendre parcequ'il y a plus d'un mètre entre le bateau et le pont. C'est plus pratique on a presque rien à faire. Il y avait les mêmes à l'aller. Nous descendons et nous apercevons la plage. C'est un espace minuscule, mais il est bomdé! On avance. J'aperçois les maisons colorés, rouges, bleues pastel, vertes, jaunes... Ce sont de petites maisons collées et typiques.

Nous faisons le tour de l'île de façon à finir par "La Maison des esclaves". C'est son nom. Nous pouvons apercevoir la mer presque partout. Plusieurs travaux artisanaux sont suspendus le long des murs : des toiles, des peintures sur peaux, des dessins... Assis sur une natte, un unijambiste tisse une jolie toile. Cette vison me fait chaud au coeur. Même avec ses jambes en moins, il continue à travailler, il n'a pas perdu espoir. Son travail est magnifique. Plus loin, nous apercevons de jolies statuettes et sculptures ainsi que des bijoux. Tout est coloré. Les œuvres représentent souvent des scènes des la vie quotidienne. Je reste éblouie face à tant d'habileté.

Finalement, nous arrivons devant la maison des esclaves. Il y a une fameuse statue, appelée je crois, Statue en mémoire des esclaves, elle représente un homme et une femme noirs, avec leurs chaînes ouvertes. Ils sourient et regardent le ciel. La " maison", je mets des guillemets parceque ça n'a rien d'une maison, est rose. En entrant, il y a deux escaliers de chaque côté. Nous n'avons pas pu aller à l'étage. Un guide nous explique les grandes lignes de l'esclavage et de cet endroit. Cette maison n'était qu'un passage relais, une sorte d'escale. C'est ici que transitaient les différents bateaux. En bas, les murs sont assez bas, certaines personnes doivent se baisser. Il y a la "chambre de femmes", la " chambre des hommes", la "chambre des enfants", les " inaptes temporaires". Ils étaient entassés entre 15 et 20 personnes dans ces pièces bondées de 2,6m². Les conditions de vie étaient exécrables et inhumaines. En pensant que tout ça fait partie de notre histoire, ça me révulse. Surtout quand je me dis que ça existe encore dans certains endroits. Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, il n'y a pas que les " Blancs" qui étaient esclavagistes. Des Arabes étaient parfois esclaves et parfois esclavagistes. Des chefs de tribus africaines livraient aux exploiteurs des gens de leur peuple! L'esclavage de "Blanc" a aussi existé.

Pour les esclaves qui tentaient de s'échapper ou de se rebeller, il y avait des petits renforcements, je ne sais pas trop comment les appeler, pour récidivistes. Ils sont vraiment minuscules. C'est un peu le principe de l'isoloir en prison, mais en pire.
Nous sommes arrivés devant une toute petite porte en bois, au derrière de la maison. Elle est appelée la "porte du non-retour", car quand vous la passez, vous savez que vous ne reviendrez plus jamais. C'est la porte qui donne sur l'embarcadère, un tout petit embarcadère, pour les négriers, les bateaux qui transportent les esclaves. Beaucoup d'esclaves mourraient en mer. Les rebellions étaient rares et beaucoup de soldaient par un échec. Les esclaves étaient affaiblis et menottés. Malgré tout, quelques unes ont réussi. Une sélection était effectuée pour le choix des esclaves. Les plus forts et les plus résistants étaient choisis et restaient en vie. C'est pour ça qu'aujourd'hui, en grande partie, les Africains sont costauds et grands. C'est le résultat de cette sélection massive. C'est comparable a ce que voulait faire Hitler. C'est triste, mais cela s'est réellement passé. Ça fait partie de notre passé et nous devons en tirer une morale. Aucun Homme n'est supérieur à un autre. Quel qu'il soit.

C'est sur cette visite que nous allons à la plage. Nous sautons du plongeoir et nageons dans cette eau paradisiaque sur cette île qui a vu passer un enfer. Vers 19 heures nous rentrons. J'ai encore cette histoire dans la tête et des merveilles plein les yeux. Il y a de la beauté partout. Je ne partage pas l'opinion de ce qui disent que les colons nous ont pillés ou qu'ils nous ont trop dominé. Bien-sûr c'est vrai, mais ce n'est pas une raison pour pousser la haine encore maintenant. Tout le monde n'est pas pareil et ce sont les ancêtres, ça ne veut pas dire qu'ils sont d'accord. Même aujourd'hui quand on voit que des personnes qui n'ont pas d'origine africaine s'habillent avec les tissues et motifs d'ici, ce n'est pas qu'ils veulent tout piller, même si ça les rend ridicule je trouve😂. Nous aussi nous mettons des tailleurs, des pantalons, etc... Enfin bon, nous sommes tous égaux!

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Hey!
Ce chapitre est parti en live vers la fin, sorryyy, je savais pas trop comment conclure... J'ai synthétisé l'histoire de cette île et de l'esclavage donc je sais que je n'ai pas tout dit. Je me suis renseignée sur les informations que j'ai données, je me suis également aidée de mes souvenirs vu que j'ai eu la chance d'y aller. Ça reste vrai quand même. N'oubliez pas de voter si vous aimez

Du Bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant