Chapitre 18 : Souvenirs

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Je repars en France dans cinq jours. Je suis vraiment très excitée. Ce pays m'a manqué. J'ai décidé de rapporter des souvenirs de mon voyage à mes proches et de m'offrir des petits plaisirs. Nous allons donc dans un grand marché avec ma tante, qui est de bon conseil. À peine arrivées, une fois de plus, les vendeurs nous sautent dessus et nous prient de regarder leurs créations. Beaucoup vendent la même chose d'ailleurs. Je cherche d'abord pour ma meilleure amie. Je lui prends un bracelet aux couleurs du drapeau, des jolies boucles d'oreilles et un sac un toile avec des imprimés typiques. Pour ma grande rivale, j'achète un tee-shirt noir avec écrit "Si tu m'énerves, je retourne au Sénégal", et un bracelet tissé. Pour ma mère j'achète un cadre fait en sable, oui, oui, en sable et un collier de perles avec plusieurs rangées. Je complète avec des gros bracelets et une pochette en wax. Je prends diverses bijoux pour toute ma famille qui m'a accueillie. À-côté des stands, il y a une petite boutique où sont entassés peignoirs, t-shirts, robes, trousses, etc, avec des imprimés africains. Je choisis un t-shirt blanc avec le col et le bas des manches imprimés, une robe bleue avec des imprimés pour moi ainsi qu'un haut dans le même genre. Je prends le même haut dans une autre couleur pour ma best. Vous savez, ce sont les hauts à la mode que tout le monde met. Bref, moi j'ai un original. Je prends un petit porte clé pour tout le monde et m'achète un ras-de-cou en wax. Je suis satisfaite de mes achats, même si ma tante a insisté pour payer la moitié. Elle a réussi à obtenir des réductions, à ne pas se laisser avoir pas les vendeurs qui fixent les prix à la tête.
En rentrant, je mets tout ça dans ma valise, en enveloppent soigneusement pour ne rien abîmer. Je n'oublie pas tous mes habits faits sur mesure.

~4 jours plus tard~

Mes valises sont presque bouclées. Oui, meS valiseS. Je suis arrivée avec une petite valise, je repars avec une grande en plus. Elles sont pleines à ras-bord. Il y a des mangues, des fatayas, des kidbes, des cornes de gazelles (les gâteaux, pas de vraies), des noix de coco... Mes habits sont là aussi, ainsi que mes médailles et coupes, mes tenues de sport, mon drapeau dédicacé, mes cadeaux, mes chaussures et autres. Il ne reste que ma tenue qui sera aussi celle de demain, ma tenue de voyage et mes affaires de toilette que je mettrai demain avant le départ. Ma chambre est vide, ça me fait bizarre de me dire que je rentre en France, que les vacances sont finies etc. Toute à l'heure je vais dire au revoir à Khalife et Djibril. Je viens seulement de prendre conscience que je pars demain. Ces trois mois sont vite passés. Je prends le sac avec les cadeaux et pars en directions de la piste des rêves. Je le vois, assis sur son éternelle chaise, devant sa bâtisse. L'impression n'est pas du tout la même que la première. Je sais de quoi il est capable, ce qu'il a fait. Je sais maintenant que son apparence nonchalante et négligée ne reflète en rien sa personnalité engagée. Je lui dois énormément. Djibril va arriver un peu après. Je m'approche doucement.

"-Khalife.
-Marieme, tu es venue.
-Bien-sûr, je pars demain, je voulais te dire au revoir et te remercier pour ce que tu m'a appris, les conseils sur la course, mais aussi sur la vie que tu m'a donnés. Je suis très heureuse que tu m'aies entraînée. Merci, merci beaucoup, pour tout.
-C'est normal. Mais n'oublie pas que tu as du talent, du talent naturel sous entendu. Je n'ai pas que faite éclore la fleur que tu étais déjà. Surtout, tu as intérêt à gagner ma petite. Aie confiance en toi et en tes capacités.
-J'essaierai.
-Tu vas. Et merci à toi.
-À moi? Pourquoi ?
-Les connaissances sont réciproques. Il y a des choses à apprendre partout et par tout le monde. Chaque sportif, chaque élève apporte une connaissance à son professeur.
-Bon, et bien y'a pas de quoi alors.
-(Rires).
Je le prends dans mes bras. Cette étreinte représente notre liaison et tout ce que nous avons partagés.
"-Je vois qu'on s'amuse bien sans moi."
Je me retourne et vois Djibril. Je lui saute au cou aussi. Il est surpris, ce n'est pas très courant ici, mais il me rend mon câlin. Je lui souffle.
"-Merci Djibril pour ces bons moments et pour ce que tu m'as montré. T'as intérêt à prendre soin du vieux.
-Euh derien. T'inquiète pas le vieux sait très bien se conserver tout seul. Par contre pour ta santé, je vais faire en sorte que Khalife ne sache jamais que tu l'as appelé " le vieux". Haha.
-Pff. Tu vas défoncer les jeux ok?
-Oui, mais toi aussi sister."

Nous partons nous asseoir à côté  de notre mentor. Nous regardons le soleil se coucher. Demain, à cette même heure, je serai à l'aéroport. Notre silence est une promesse, la promesse de nous retrouver, aux jeux, mais aussi ici, dans quelque temps. C'est un accord que nous scellons, celui de toujours courir pour l'amour du sport, de nous surpasser et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour gagner. Nous profitons de ce moment symbolique, le calme avant la tempête, nous nous remémorons ce que nous avons vécu. Je regarde le sol, sur lequel j'ai sué mes efforts, sur lequel j'ai trébuché. C'est mon passé. Je lève la tête vers le soleil qui de couche, je pense à ce qui m'attend, à ce pour quoi je me suis battue, à mon avenir. Je suis déterminée. Je mets pourtant fin à ce moment de recueillement car je fois rentrer.
"-Merci, merci à vous deux, on se retrouve aux jeux."
Nous nous allons une dernière fois, sans trop d'effusions, qui représentent l'adieu. Or, nous n'en avons pas besoin, on se retrouvera bientôt, inch'Allah. Je laisse mes cadeaux sur la piste. Cette piste, qui, je l'espère va devenir bientôt, après la piste des regrets et des rêves, la piste de la réussite.


Du Bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant