Épilogue

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Je la regarde avec fierté. Elle se donne à fond pour me rendre fière d'elle. Si elle savait que je le suis déjà, et depuis longtemps. Elle me fait un signe de la main, paume fermée, en attendant que je donne le départ. Elle est en tenue, ses bras et ses foulées s'allongent. Elle veut à tout prix finir première. Elle aime ses camarades, mais elle ne supporte pas de perdre. Cette fois encore, elle se fait battre par Sarah, son amie. Cette fois encore elle lui promet de la battre la prochaine fois.

Elle a encore du souffle pour parler, même après ce 200 mètres. Les autres sont pliés, mains sur les genoux, le souffle court. Des filles et des garçons.
Elle me regarde et me promet de faire de son mieux la prochaine fois. Je ris doucement et lui dis que ce n'est pas grave, elle a le temps, elle n'a que 6 ans. Six ans et déjà des bonnes qualités. Elle a commencé en voyant son frère courir. Aujourd'hui, il s'est tourné vers un autre sport, le judo, mais ce n'est pas dérangeant. Elle, elle a décidé qu'elle serait championne de France, d'Europe, du monde et championne olympique. Elle rêve de gloire. Comme tous les autres.
Eux aussi je les adore. Tous craquants. Tellement petits qu'on a l'impression qu'ils vont tomber à chaque pas. Ils me demandent tous des conseils, auxquels je réponds avec joie. C'est à eux que je consacre tout mon temps, ou presque. Ils sont tellement beaux. Mes yeux se reposent sur ma petite chérie.

Elle aussi, elle veut voir son nom sur Wikipédia à côté du titre. Elle a déjà décidé qu'elle courrait pour le Sénégal. Comme ça, dit-elle, "Les Viquer seront champions au nom de la France et du Sénégal. Tu ne pouvais pas courir pour les deux pays, alors je t'aide."

Elle est tellement mignonne. J'ai beau lui répéter que son nom de famille est Sagnier, vu que c'est celui de son père, elle persiste à prendre le mien. "Je prends le nom de ma mère pour la course, c'est comme ça, c'est pour qu'on ne t'oublie pas." Je sourie.
Moi je n'oublie pas. Je suis l'actuelle détentrice de tous les records de grandes compétitions. Je ne suis pas championne en titre, ma carrière est finie, à 32 ans. Maintenant je gère les carrières d'espoirs. Et j'entraine les petits, dont fait partie ma fille. Ma petite perle. Elle a choisi de faire comme sa mère, plutôt que comme son père, avec le judo. Lui aussi a fini sa carrière, depuis plus longtemps.

Aujourd'hui il gère une entreprise. Mon mari. Je suis comblée, j'ai accompli mes rêves. J'ai rendu fière ma mère et mon père. J'ai fait briller mes couleurs. Le Sénégal et la France. J'ai popularisé ce sport qui me tient tant à cœur. Ça peut paraître prétentieux, mais c'est la vérité. Il y a peu, on m'a consacré un film : Du bout des doigts. Il retrace mon parcours, mon rêve de gloire, mon voyage au Sénégal, le titre et la réussite que je touchais du bout des doigts. J'ai finalement pu empoigner la coupe.
Ce film a eu un impact positif sur les esprits. L'Afrique rayonne dans mon coeur et dans les esprits.
Je remercie tous mes coachs de m'avoir aidée. Je tente d'aider ces petits du mieux que je peux. J'espère que eux aussi, un jour, finiront sur la première marche.

***
Ma première histoire est terminée, ce n'est pas le livre le plus long du monde, mais j'y ai dit tout ce que j'avais à dire. Je l'ai relu et corrigé, pour éviter les coquilles et fautes d'orthographe, mais il est possible que certaines restent.   Merci de l'avoir lu et voté.
J'en profite pour faire de l'auto-pub😂 (c'est la crise aussi), si ça vous tente, allez voir mon autre histoire Le poids des mots, ça parle d'une fille qui a été harcelée, qui déménage mais qui a des difficultés à s'intégrer à cause de son passé. Auto pub #2: Subjectivité c'est un recueil de poèmes et de pensées.
J'ai plein d'autres idées aussi. Passez en parler si ça vous intéresse. Maintenant je me la ferme. Kisses

Du Bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant