Chapitre 1

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– Nous sommes réunis pour unir cet homme et cette femme.

Les mains de Rosalie tremblèrent sous les mots du prête.

Jetant un regard sur celui qui les tenait, Rosalie cherchait une force au fond d'elle–même pour ne pas s'enfuir. L'image de sa mère allongée sur son lit d'hôpital en était la raison.

Chad stefer lui jetait des regards froids et presque annonciateurs de ce qu'il avait l'intention de faire.

Jetant un œil sur sa patronne, Rosalie cherchait à stopper cette mascarade, mais sa fille bien callée à côté de sa mère n'était pas de cet avis et lui avait fait savoir d'un simple regard.

– Si l'assistance souhaite s'opposer à cette union qu'il parle ou se taise à jamais. Reprit le prêtre.

Rosalie trembla en regardant la foule de personne qu'elle ne connaissait guère, en espérant que quelqu'un prenne pitié d'elle.

Si elle pensait que l'offre de la femme qui l'employait, allait sans doute bouleverser sa vie, Rosalie ne pensait pas devoir épouser un parfaite inconnu, pour pouvoir sceller un accord qui pourrait des deux côté les sauver l'une l'autre.

Rosalie sentait sa bouche s'assécher en repensant au discours de madame claherfild.

" Si vous épouser cet homme je me tiens garant de m'occuper de la santé de votre mère "

Fixant sa fille qui aurait dû être sa place, Rosalie se demandait à présent si elle irait jusqu'au bout de cette union.

Un brusque silence se fit entendre dans l'église et Rosalie avait relâché sa prise pour descendre de l'escalier.

– laisser moi une minute. Déclara-t-elle en demandant à madame Claherfild de venir.

– que faites-vous très chère. Siffla-t-elle entre ses dents.

– je ne veux plus le faire.

Tirée vers le côté, elle esquissa un sourire à l'assemblée pour les rassurer.

– réfléchissez Rosalie vous oubliez votre mère !

– pourquoi Emilie ne l'épouse pas, après tout c'est à elle de faire ça. Protesta Rosalie.

– non très chère c'est à vous, cet homme possède assez d'argent pour éponger la dette que je dois et par la même occasion sauver votre mère.

Rosalie serra les dents.

– c'est du chantage ! Chuchota-t-elle à l'abri des regards.

Relevant le buste, elle semblait affirmer ce qu'elle venait de dire.

– en effet je vous l'accorde mais que vous reste-t-il comme autre choix ?

Tournant la tête vers Chad, Rosalie regardait le profil de l'homme en essayant de se projeter dans l'avenir.

Pour l'instant elle n'y voyait rien de merveilleux.

– je vous déteste et ne compter pas sur moi pour rester avec lui toute une vie ! Gronda Rosalie en tirant sur sa traine pour le rejoindre.

De retour à l'endroit où elle devait consentir se mariage grotesque, Rosalie releva le menton pour cacher les dernières larmes qui voulait descendre et déferler en cascade sur ses joues.

– bien alors... reprit le prêtre. Comme je le disais si quelqu'un....

– assez !

Une voix sourde éclata dans l'église en laissant tout le monde sous le choc.

Bouleversée, Rosalie cherchait qui venait de stopper la cérémonie, avant d'apercevoir une imposante silhouette au fond de l'église.

Rosalie glissa une main sur son voile pour le relever.

Elle avait souhaité que quelqu'un stoppe cette mascarade, mais pas de la part d'un inconnu qui semblait en colère.

Rosalie ne put s'empêcher de sourire et de faire éclater son soulagement, mais il fut de courte durée quand l'homme en question se mis devant elle en claquant des doigts en pointant la sortie.

– sortez de cette église mademoiselle Claherfild !

Sur le point de rectifier cette erreur, Rosalie se ravisa en voyant qu'il se montrait impatient en claquant à nouveau des doigts.

Sautant de l'estrade en jetant un œil à Chad, Rosalie était maintenant entourée d'hommes comme une proie à abattre.

Marchant jusqu'à la sortie, Rosalie sentait son cœur faire plusieurs bonds dans sa poitrine.

– vous pensiez pouvoir me duper !

Rosalie sursauta en regardant par-dessus son épaule.

L'inconnu s'adressait à madame Claherfild sans délicatesse en captant toute l'intention de l'assemblée.

Poussée sans ménagement dans la maison de Joëlle Claherfild, Rosalie se dépêchait de retirer le voile, en tirant sur son chignon pour se défaire rapidement de ce lien forcé, qui par miracle avait cessé dès l'instant où l'inconnu avait fait son apparition.

Elle lui devait une fière chandelle pensa–t–elle en pliant le voile. 

La vengeance du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant