Ulysse sans Ithaque

1. Roma. Caput Mundi

Mon récit sera fidèle à la réalité ou, du moins, au souvenir que je garde de cette réalité, ce qui revient au même ~ Jorge Luis Borges

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Les Thermae Caracalla, probablement visibles depuis l'espace, comme la muraille de Chine [2]. 

Les Romains étaient obsédés par le carré et par la ligne droite; par le bain et par le lavage. Partout où ils se sont rendus, ils ont cherché des eaux thermales et ont construit des bains, à Herculane et à Geoagiu, pour n'en citer qu'une poignée. Un « spécialiste des eaux » accompagnait-il les avant-gardes des légions ? [3] 

Peut-être qu'aucun autre peuple ne s'est jamais lavé autant que les Romains. Les Grecs vivent un peu à l'est, sur la même latitude ; pourtant, même à Palestra ils se nettoyaient avec de l'huile et du sable. Ils rêvaient de la mer et des vagues, des nuages, ruisseaux et sources.... 

Ils se lavaient abondamment, les Romains, de par leur nature agressivs, obsessionnells et rongés par la culpabilité ! Roma Quadrata, à peine créée, est déjà bénite par fratricide. Romulus reste libre dans la ville, ne se réfugie pas comme Caïn, qui va vers l'est d'Eden. 

Les Romains se lavaient tout le temps, comme Lady Macbeth après le crime, comme Ponce Pilate après avoir approuvé le crime, comme des obsessionnels torturés par l'ablutomanie ... Ils ont toujours eu besoin de réservoirs d'eau, les Romains, donc ils ont fait des aqueducs absurdes et magnifiques, comme celui de Segovia. [4]

Ils ont systématisé et civilisé le monde avec leurs routes et leurs guerres, avec leur Droit et leur concept de la personne. Et avec leurs bains, bien évidemment. [5]

Les Romains ont vécu acharnés, duplicitaires, sérieux, agressifs, superstitieux, vertueux et bien reliés à leurs quadrilatères. [6] Au Musée de la Piazza Navona, celui où se trouvent les sculptures célèbres, j'ai même pu voir deux putti se bagarrer ! [7]

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Les Romains ont inventé le satyre.[8] 

Le rire n'appartient pas seulement à la joie, a la bonne humeur, aux plaisanteries, aux blagues innocentes et à l'humour serein. Il peut être chargé d'agressivité – "rire de quelqu'un", "se moquer","bâtard, tu es la risée du monde". Puis, rire à des blagues coquines... Un gros rire, un sourire énigmatique, mystérieux (sourire du sphinx). .. Chez l'animal, on ne trouve aucun d'entre eux.[9] Semble-t-il que le animal ridens aristotélicien caractérise l'homme par opposition à l'animal peut-être encore plus que l'homo sapiens.