Chapitre 82

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PDv Shane


Même si j'avais mal à la main, ce n'était rien comparé à la joie de lui avoir foutu une grande raclée. En entrant, je vis Amber finir de monter comme une flèche les escaliers, je remarquai directement qu'elle pleurait, même si elle était de dos. 

Je n'avais pas besoin de demander, je savais très bien ce qui venait de se passer.

Pendant une seconde, j'hésitai à la suivre, puis je me décidai à monter. Je ne savais pas vraiment ce qu'il venait de se passer, mais en gros, j'étais sûr que ça n'avait pas été super beau et j'étais assez content de ne pas y avoir assisté en quelque sorte. Je ne sais pas comment j'aurais réagis. Je ne sais même pas si j'aurais réussis à aligner trois mots en la voyant pleurer devant moi... Je ne sais pas comment fait Andrew, si je vois cette fille pleurer, c'est plus fort que moi, je craque, il faut que je fasse quelque chose. 

En arrivant devant la porte de ma chambre, j'hésitai encore une seconde, avant de frapper. Aucune réponses, à part des petits bruits semblables à des reniflements.

Après avoir frappé une deuxième fois à la porte, toujours sans réponses, je décidai d'entrer.

Elle était allongée sur mon lit, la tête contre le matelas, et son corps qui bougaient au grès de ses reniflements. Je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire, je n'ai jamais été dans ce genre de situation et je ne m'étais pas préparé à ça !

Sans que je m'y attende, elle se releva et se tourna vers moi.

- Tu le sais maintenant toi aussi, alors épargne-moi ta pitié et laisse-moi tranquille !

J'étais sous le choc, que ne m'attendais pas à ça. Pourquoi est-ce qu'elle s'en prenait à moi ? Tout ce que je voulais c'était la réconforter, et pas m'embrouiller avec elle. Pas maintenant. Pas tout court.

Mais c'était compréhensible, tout à fait normal d'après moi.

- Part Shane merde ! cria-t-elle, la tête toujours contre mon matelas. 

- Non, dis-je en m'approchant du lit.

Elle me sentis sûrement arriver, car elle se redressa contre le mur, compressa ses jambes contre sa poitrine avant de les entourer de ses bras. Même si je ne savais pas quoi faire- surtout parce-que je ne savais pas quoi faire - je ne savais pas non-plus quoi dire. Et franchement, ça n'arrangeait pas la situation. Elle était à moitié nue devant moi, pourtant la seule chose de je remarquais vraiment, était son regard : triste et remplit de larmes. 

- Putain Shane pour une fois écoute-moi, laisse moi tranquille merde !

Je m'asseyai sur le lit, et même si j'en avais envie, je ne m'approchai pas d'elle - enfin pas trop. J'étais sûr qu'elle n'étais pas dans le mood pour un câlin à ce moment-ci...

- Amber, ça change rien tu sais ...

- Arrête !

- Je ne te vois pas différemment, on ne te voit pas différement. On t'aime tous Amber, et le fait que t'ai vécu ça, ça ne change rien. Ce connard il ... tu ...

Putain, pourquoi j'y arrive pas ?! Je dois trouver mes mots mais ... je peux pas, j'y arrive pas !

- Ça change rien !? Comment ça, ça change rien ?

Elle sortit d'un bond du lit, pour arriver devant moi. Ses joues étaient remplies de larmes, et ses yeux rouges, et la voir comme ça, c'était juste ... trop dur.

- Comment tu peux dire ça Shane ? Comment tu peux m'affirmer qu'a chaque fois que tu vas m'embrasser, tu vas pas penser que les lèvres de mon propre père se sont une fois posées là aussi !?

Elle était en train de piétiner mon cœur, je n'avais jamais ressentis ça auparavant. 

- Amber arrête, calme-toi ...

- Est-ce que le jour où tu voudras baiser avec moi, tu penseras pas à ça ? Moi, j'y pense tous les jours ! Comment est-ce que tu pourrais encore me désirer alors que moi... j'ai du mal à pas me dégouter !?

L'entendre ma dire ça... ça me touche. Putain, ça me touche plus que ce à quoi je m'attendais.

Je me levai et la saisis par les épaules. Elle essaya de se dégager, et je dû vraiment la serrer fort pour qu'elle se calme. Je n'allais pas la laisser dire des choses comme ça, je ne pouvais pas ...

- Tu peux pas arrêter de raconter de la merde ?

Je ressentais un mélange de colère et de tristesse, je n'avais jamais ressentis ça avant, je tremblais un peu, et je me triturais la tête pour trouver les bons mots.

- Amber, ça ne change rien du tout, articulais-je, ce que tu as vécu, ça fait partie de toi, et personne ne pourras jamais changer ce qu'il s'est passé, mais ... rien n'était de ta faute, tu ... tu ne devrais pas te dégouter, vraiment pas, tu ne me dégoute pas et tu ne dégoute personne ! Et je ... je te désire toujours, ça ne change rien à part que j'ai encore plus la haine contre ton père qu'avant.

Elle me regardais, les yeux remplis de larmes, et c'était tellement compliqué, tellement dur putain de la voir comme ça. La sentir toute tremblante entre mes mains, la voir comme ça, pleurer et énervée et démoralisée, je ne pouvais pas le supporter.

- C'est moi qui aurais dû vous en parler, dit-elle en baissant les yeux vers le sol. C'est moi qui aurais dus tout vous expliquer, vous n'auriez pas dû l'apprendre comme ça.

Je la pris dans mes bras, et je pouvais encore plus la sentir trembler contre moi. Elle passa ses bras autour de mon cou et me serra fort contre elle.

- Je suis désolée, me glissa-t-elle à l'oreille.

Je me reculai doucement pour la voir.

- Pourquoi ?

- Pour ne pas t'en avoir parlé avant, parce-que tu l'as appris comme ça et parce-que je me sens nul.

- Pourquoi est-ce que tu m'en aurais parlé avant Amber ? Ce n'est pas le genre de chose que l'on dit comme ça de but en blanc, je comprends que tu ne me l'ai pas dis. Et puis, tu n'as vraiment pas à te sentir nul, c'est moi qui devrais me sentir nul de ne pas avoir cassé la gueule de ton père.

Elle sourit doucement, tellement légèrement, mais rien que de la voir sourire un tout petit peut, c'était réconfortant. Je la serra de nouveau dans mes bras, et sans que je m'y attende, elle nous fit basculer sur le lit.

Je n'avais - pour une fois - aucune idées déplacée, je pensais juste à la serrer contre moi jusqu'à ce qu'elle arrête de pleurer, de trembler, la serrer contre moi tellement que la peine dans son coeur pourrait partir et laisser place à son sourire radieux et à ses blagues débiles.

- Merci Shane, me dit-elle avant de déposer un petit baiser dans le creu de mon cou, où son visage était déjà.

- Tu n'as pas à me ...

- Je sais. Mais je le fais quand même. Merci.



Come Back ... [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant