Chapitre 14

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Alors que je tentais de réprimer mon égout de moi-même et pour l'acte atroce que je venais d'accomplir, le pseudo-Créateur m'agrippa le poignet et, mobilisant ses dernières forces saisit ma dague qui traînait au sol et planta la lame dans ma poitrine. 

Il cracha du sang puis ferma définitivement les yeux. 
Je tentai de stopper le sang qui s'écoulait lentement de mon corps, mais je sentai peu à peu mes forces m'abandonner. 

Mû par la colère, William brisa ses chaines et se précipita vers moi. Il me prit dans ses bras en me disant que tout irait bien, que je vivrais. Je rigolais doucement. Cette fois, il ne pourrait rien pour moi. J'allais finir comme ça, sur le sol de diamant du palais, gisant dans mon sang et dans celui du pseudo-Créateur. 

Des bruits de pas retentissait dans le couloir. Les démons avaient vaincu les anges, et j'avais moi aussi gagné. Mais c'était mon dernier combat. 

Un cri retentit dans le silence de la mort. Puis je fus arrachée des bras de William, portée par des mains musclées et bronzés. Deux améthystes brillaient sur un visage tendu. Lucifer. 
Il m'allongea à même le sol et déchira un pan de sa chemise, avec lequel il pansa ma blessure. 
Mon sang continuait cependant de s'écouler tiède et rouge à travers le tissu fin. 

Le visage du Roi des démons apparut dans mon champ de vision. Ce fut le premier à parler: 

"Ingrid, si vous mourez aujourd'hui, sachez que je suis très heureux de vous avoir rencontré et que vous êtes de loin la plus courageuse jeune femme que j'ai connu. Adieu. "

En entendant ces mots, William poussa un cri de rage, comme un animal blessé. Il ne voulait pas admettre la vérité: j'allais mourir aujourd'hui. J'aurai voulu lui dire de ne rien regretter mais j'étais faible, trop faible. 

Alors je me contentais de sourire à travers mes larmes et de les écouter, en espérant que mon regard transmettait tous les mots que j'aurais voulu prononcer. 
Je fus tellement touchée par les paroles de Lucifer que j'en oubliais quelques instants la douleur qui ravageait mon corps: 

" Ingrid, je t'aime et je t'aimerais toujours. Quand tu seras morte, tu seras vraiment humaine, mais je t'aimerais toujours. Et saches que lors de ton passage au purgatoire, le seul châtiment que tu auras à subir sera celui de me supporter. Je t'aime. "

William prit la parole longtemps après, comme s'il ruminait les paroles du Prince, qui avait avoué m'aimer. 

" Ce n'est même pas la peine de te dire que je t'aime car tu le sais déjà. Je suis désolé Ingrid, car c'est de ma faute si tu as lu ce stupide livre de vérité, c'est de ma faute si tu as été déchue, de ma faute si tu as failli mourir, de ma faute si tu... si tu vas mourir aujourd'hui. Je m'en voudrai toute ma vie, je suis désolé Ingrid...

Je rassemblais mes dernières forces pour lui répondre. 

- William... Ne t'excuse pas. Tout ce que j'ai fait, je... je l'ai fait parce que je l'avais décidé. Je t'aime William. Je te pardonne tout. "

Je fermais les yeux et exhalais mon dernier souffle. 

Et si le Paradis était un enfer?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant