Chapitre 25

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Je me trouvais dans une pièce dont les murs, le sol et le plafond étaient peint en blanc éclatant. Je ne voyais pas les contours de la salle s'il y en avait et j'avais l'impression de flotter.
Mes pieds nus devinrent peu à peu blancs, et la couleur remonta le long de mon corps, jusqu'à atteindre mon visage. Je me cambrais puis me pliais en deux pour chasser cette étrange coloration. Le monde redevient multicolore, et je balayais l' endroit du regard.
C'était un champ de fleurs sauvages, au bord duquel coulait un petit ruisseau.
J'étais déjà venue ici. C'était mon lieu de rendez-vous avec William. Au Paradis.
Je m'assis sur à même le sol, heureuse de me retrouver en terrain connu.
Un bruit de pas attira mon attention. Une silhouette s'avançait vers moi, et je pus bientôt reconnaître Graciella. Elle me souriait, l'air sereine. J'allais la serrer dans mes bras, mais une substance noire et huileuse la recouvrit soudain et elle tomba à terre. Elle était morte, touchée par la maladie.
Je m'effondrai sur la terre dure, pleurant toutes les larmes de mon corps.
Au bout de quelques heures, une main me secoua l'épaule. Je me retournais, méfiante, mais je reconnus immédiatement les iris vert océan de William.
Il prit la parole :
" Ingrid, qu'est ce que tu as ?
J'oubliais que c'était impossible de lui parler puisqu'il était au Paradis et lui répondis en sanglotant :
- Ma meilleure amie est morte pendant que je dormais ! Pendant que je dormais, William ! Si j'avais été réveillée, j'aurai pu la revoir, lui parler...
- Ce n'est pas de ta faute. Tu entends, ce n'est pas de TA faute d'Ingrid. Ce n'est pas toi qui l'a rendue malade, ce n'est pas toi qui l'a tuée.
Et si tu ne m'as pas vue avant sa mort, c'est seulement à cause du Créateur.
Je comprends ta tristesse,mais profite plutôt de ce qui sont en vie.
Je me figeai un instant, et William le remarqua immédiatement.
- Qu'est qu'il y a ?
- Non, rien, c'est juste que Peter m'a dit exactement la même chose...
- C'est aussi pour ça que tu pleures, n'est ce pas ? Tu es perdue et tu ne sais pas quoi faire...
- ...Tu as raison. Il y a toi, Peter et...
- Et Lucifer.
- Je l'admets. Je ne devrais pas parler de ça avec toi mais à qui d'autre sinon ?
- À ta soeur ?
- Tu me vois lui expliquer quand fait j'ai été emmenée au Paradis par un imposteur, que je suis devenue un ange, avant d'être déchue, et qu'en même temps je suis tombée amoureuse d'un ange et un démon ?
Il éclata de rire.
- Non, ça ne colle pas.
- Mais William, où sommes nous?
- Dans un rêve.
- Alors tu n'es pas réel. Demain, quand  le vrai William se réveillera, il ne saura rien de cette conversation car elle se passe uniquement dans ma tête...
- Non Ingrid, je suis le vrai William, si tant est qu'il en existe un faux.
- Les personnages de rêve mentent toujours.
- Ce n'est pas vraiment un rêve, c'est plus une connexion entre nous. Tu m'as appelé au secours, et je suis venu.
- J'ai du mal à le croire.
- Je vais bientôt partir. Je t'aime Ingrid.
- William, reste.
- Je suis désolé..."
Il m'embrassa rapidement puis s'effaça comme un mirage, comme s'il n'avait jamais existé.
UN.
DEUX.
TROIS.
Je me réveillai, étendue sur mon lit

Et si le Paradis était un enfer?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant