Mal. C'était la seule pensée cohérente que je pouvais avoir.
Je m'étais réveillée en hurlant, la tête enserrée dans un étau de douleur.
J'avais l'impression qu'on me tapait sans cesse sur le crâne avec un marteau ou qu'on essayait de percer ma boîte crânienne.
Il me semblait que des milliers de doigts gelés pinçaient chaque centimètre carré de ma peau. Un grand brasier naissait dans mon coeur et se répandait dans mon corps à travers mes veines. Je frissonnais de froid avant de suffoquer, dévorée par une chaleur insoutenable.Mal. Mes pensées s'emmêlaient dans mon cerveau, happées par le gouffre de la douleur. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front, aussitôt évaporées par la température élevée de ma peau. A chaque inspiration, mes poumons étaient rongés par une douleur acide et brûlante. Je haletais, tentant en vain d'absorber le peu d'air frais qui m'entourais.
A travers la brume qui entourait mon esprit, j'entendis des pas sur le sol. Ma porte claqua, et une main fraîche se posa sur mon front. Une voix douce prononça quelques mots qui traversèrent mon esprit avant que je ne les comprenne. Un tissu rêche effleura ma peau, diffusant une douce chaleur dans mon corps meurtri.
Je me laissais sombrer dans l'inconscience, fatiguée de me battre.
Je flottais dans un étrange état de semi-conscience, nageant entre le rêve et la réalité. J'avais le souvenir d'un rêve très étrange, dans lequel je descendais sur Terre pour vivre ma vie d'humaine. Je déclarais ma flamme à Peter, avant de le rejeter car il m'avouait que c'était à cause de lui que j'étais au Paradis.
Finalement, William me révélait avoir tué Graciella.Insensé. Mais pourtant, j'avais un drôle de pressentiment, une petite voix qui me disait que la personne qui écartait mes cheveux de mon visage trempé de sueur n'était pas William. Une intution qui insinuait le doute en moi: "Et si ce n'était pas un rêve?".
Non, ce n'était pas possible. Ni Peter ni William ne m'auraient trahie ainsi... Et pourquoi pas? Peut-être que je ne les connaissais pas aussi bien que je le pensais. Peut-être que j'accordais trop facilement ma confiance à des personnes inconnues.
Dans mon éventuel rêve, l'ange et l'humain prétendaient tous deux avoir agit "par amour pour moi afin de me protéger. "
Me protéger de quoi, au juste? De la douleur? Si c'était le cas, leurs tentatives avaient été vaines.
Car la souffrance était bien là, tapie dans mon crâne tel une araignée qui tissait la toile collante de la maladie dans mon sang.
Alors quel que soit leur but, je m'en moquai. Car à présent j'étais persuadée que j'allais mourir.
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Et si le Paradis était un enfer?
FantasyJe suis un ange. Mais pas n'importe quel ange: je suis un ange déchu. Je suis recherchée à travers les cieux. Pourquoi? J'ai volé la clé du Paradis. Je m'appelle Ingrid et je suis prête à tout. #104 le 21/09/16