Et si le Paradis était un enfer?

Chapitre 5

Pdv Ingrid

Un cri résonna dans mon dos. Il alla se noyer dans les brumes de mon esprit embrouillé, mais continuai à résonner dans les oreilles, me rappelant quelque chose. Mon cerveau était trop fatigué pour tenter de réfléchir plus, mais mon coeur me criait de me concentrer. Une douleur sourde me vrilla la poitrine et je m'évanouis, en murmurant un nom en guise de dernières paroles:

"William..."

Le noir me happa, m'entraînant au fond du gouffre de la mort. 

J'avais froid, si froid... Je grelottais, mes dents s'entrechoquaient. J'aurais voulu me recroqueviller sur moi-même, pour me réchauffer, mais je n'y arrivais pas. Je ne voyais rien, je ne faisais rien.

 Alors je réfléchis, puisque c'était la seule chose que je pouvais faire. J'étais censée mourir, mais je semblais toujours en vie. Je savais que les humains arrivaient tout de suite dans la salle d'attente, que je connaissais par coeur. Donc, je n'étais pas morte. 

Je ne pouvais plus bouger mais je pouvais réfléchir. Ce qui veut dire que j'avais encore assez de sang et d'oxygène qui parvenait à mon cerveau. J'étais prisonnière de mon corps, peut-être dans le coma ou à l'article de la mort. N'était-ce pas ce que j'avais voulu?

Moi je voulais mourir, mais c'était censé être rapide. Je ne comprenais pas ce qui c'était passé. A moins que... Alors qu'une idée faisait son chemin dans mon esprit confus, un tourbillon de couleurs et de formes s'ouvrit à moi. Ma jambe fut effleurée par une plume, le vent volait dans mes cheveux. Cette plume était celle d'un ange, je l'aurai juré. Quelqu'un m'avait-il sauvée??? 

Alors que je tentai de soulever mes paupières pour apercevoir le visage de mon "sauveur", le marteau de la douleur s'abattit sur mon coeur, m'entraînant à nouveau dans le noir total. 

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Pdv de William

Ingrid battit des paupières, ses yeux bougeant dans les toutes les directions, comme si elle était perdue, qu'elle cherchait un point de repère. Elle inspira doucement mais soudain, elle referma les yeux et se mit à tousser, crachant du sang. 

Paniqué, je ne savais pas quoi faire. Elle avait ouvert les yeux, et semblait avoir rechutée. Mais qu'est-ce qui se passait???

 Je lui saisis le bras, et pris mon couteau à la ceinture. Je la piquais de la pointe de mon arme dans le creux du coude. Un mince filet de sang s'en échappa, et je comprimais aussitôt la blessure avec une morceau de tissu arraché à ma chemise. J'avais vu ce que je voulais.

Son sang n'était pas rouge, mais noir et épais. C'était moi qui l'avais tuée. Si elle se mourait aujourd'hui, ce serait de ma faute. Je lui avais administré un poison mortel. Elle ne s'en relèverait pas. Elle était si forte, si courageuse. Elle s'était battue jusqu'au bout, elle s'était levée, elle avait couru alors qu'elle était empoisonnée. 

Mais finalement, la mort avait gagné. Le poison s'était distillé dans ses veines, promesse mortelle d'un enfer vénéneux. Le venin avait atteint son coeur. 

Dans ma sacoche se trouvait une fiole. Remplie d'ambroisie. Dans un élan d'espoir, je lui fit avaler tout le liquide. La boisson était connue pour ses propriétés régénérantes et énergisantes. Ingrid étant humaine, je n'avais aucune idée du résultat. Mais qui ne tente rien n'a rien. 

Je l'observais depuis plusieurs minutes avec anxiété, sans noter aucune amélioration. Son souffle se fit plus court, son visage pâlissait à vue d'œil et sa peau était à présent livide, à part ses lèvres bleues de froid - ou d'asphyxie- et ses ailes, grises auparavant, qui étaient à présent d'un beau doré. On dit que quand les anges meurent, ses ailes reflètent la couleur de son âme; Ingrid était pure, comme le montraient ses plumes d'or. 

Je l'allongeais délicatement au sol, et plaçais ses mains sur son ventre. Elle était aussi belle dans la mort que dans la vie. Son visage paraissait serein, ses longs cheveux acajou formait comme une couronne autour de sa tête, sa peau pâle ressortait sur ses lèvres redevenus rose. 

Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes, dans un dernier baiser d'adieu. Les larmes roulaient sur mes joues, tombant sur son corps inanimé et sans vie. 

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Un deuxième chapitre dans la même journée!

Il a été assez dur à écrire... J'espère qu'il vous plaira. En média une chanson à écouter en même temps. Je trouve que ça va assez bien avec la scène.

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A bientôt