Chapitre 12

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Sa valise était prête. Lindsay soupira et la déposa au pied du lit. Elle laissa tomber sa robe de chambre qu'elle dénoua à ses pieds et nue, se dirigea vers la salle de bains où son mari prenait sa douche. Il boudait depuis maintenant trois jours, lui adressait la parole seulement lorsqu'ils étaient en présence de sa famille, et ne l'avait pas touchée depuis le jour où elle lui avait appris qu'elle devait faire ce voyage. Ce manque de lui alors qu'il était présent lui faisait mal et la frustrait.

Son vol était prévu pour 10heures et elle voulait arriver assez tôt à l'aéroport pour enregistrer ses bagages. Donc ce n'était pas stupide d'aller rejoindre son mari qui tardait à libérer la douche, si ?

Elle entra silencieusement dans la cabine où son mari lui donnait dos, occupé à se savonner énergiquement le visage. Elle passa lentement la main sur son dos et le vit se raidir alors que l'eau chaude ruisselait sur eux. Elle posa ses lèvres sur une épaule, puis sur l'autre, ne se laissant pas intimider par sa froideur. Elle l'enlaça de ses bras et posa la joue sur son dos.

- Parle-moi s'il te plait...ne me laisse pas dans ce silence.

Il ne répondit pas.

Timidement, elle laissa sa main droite glisser le long de son ventre, jusqu'à pouvoir toucher cette partie de son anatomie qui lui donnait tant de plaisir il fut un temps, mais la main de Johnatan se plaqua sur la sienne, l'empêchant d'entreprendre sa tentative de séduction.

- Ne me touche pas, articula-t-il lentement avant de repousser sa main et de quitter la cabine.

Sous le choc de ce rejet, Lindsay resta figée une fraction de secondes avant de sortir à son tour de la douche pour le rejoindre dans la chambre. Il venait de laisser tomber sa serviette et enfilait un boxer. Toujours en l'ignorant, il se dirigea vers le dressing où il se mit à sélectionner une chemise parmi toutes celles qui pendaient au bout d'un cintre. Ayant aussi fait choix d'une veste bleue marine et d'un pantalon beige, il revint dans la chambre où sa femme n'avait toujours pas bougé.

- Johnatan s'il te plait cesse de m'ignorer.

- Tu n'avais pas une douche à prendre ?lâcha-t-il avec mépris.

- Je sais que tu es fâché mais...

- Fâché ? moi ? pourquoi le serais-je ? ma femme s'envole je ne sais où pour me tromper avec je ne sais qui, pourquoi serais-je fâché ?

- Quoi ? oh mon Dieu. Johnatan je ne te suis pas infidèle, je ne l'ai jamais été souffla-t-elle, horrifiée qu'il puisse penser ça.

- Ah non ?...pourtant c'est bien toi qui disais à un certain Albert en mal d'argent que tu l'aimais non ?

- Johnatan je te jure...

- Ne me jure rien Lindsay, ne me jure rien. J'ai parfaitement compris.

- Tu n'y es pas du tout !

- Ah non ? alors où vas-tu ? qui est Albert ?

- Je...écoute, je ne peux pas en parler mais ce n'est pas du tout ce que tu penses.

- Tu ne peux pas en parler ? pourquoi ?

- C'est compliqué, murmura-t-elle les larmes aux yeux en glissant les doigts dans ses cheveux humides.

- Je suis ton mari ! tu ne devrais pas avoir de secrets pour moi déclara-t-il en attachant sa montre à son poignet sans la quitter des yeux.

- Et moi je suis ta femme. Tu devrais me faire confiance retoqua-t-elle avec un sanglot dans la voix.

Il la dévisagea froidement. Dans d'autres circonstances, son corps nu et mouillé lui aurait fait de l'effet et il se serait fait un plaisir de la faire mouiller autrement, mais là, il se faisait le devoir de maitriser ses pulsions. Bien qu'elle avait les larmes aux yeux et paraissait vulnérable, il s'en foutait, parce qu'elle lui mentait.

- Qui est Albert Lindsay ?répéta-t-il en nouant sa cravate.

- Johnatan s'il te plait supplia-t-elle.

- Qui est Albert Lindsay ? pour la énième fois, ne me force pas à me répéter

Une larme roula sur sa joue qu'elle essuya en inspirant profondément.

- Je ferais mieux d'aller prendre ma douche. Je ne voudrais pas arriver en retard à l'aéroport murmura-t-elle en s'essuyant les yeux.

Johnatan la regarda en secouant la tête. Puis il soupira et prit sa veste, ses clés de voiture, et sa serviette. Parvenu près de la porte de la chambre qu'il ouvrit, il lui dit :

- J'espère que tu feras un bon voyage Lindsay et que tu règleras les problèmes d'argent d'Albert sans trop de difficultés. Mais à ton retour...saches que tu ne seras plus la bienvenue dans cette maison.

Sur ces mots, il s'en alla.

XXX

Elle avait dit à la famille qu'elle voyageait pour son travail. Foutaises !

Il savait exactement où elle allait et le nom de l'hôtel ou elle avait réservé une chambre. Hé oui ! Il avait engagé un détective pour faire...quelques recherches sur ces mystérieux appels. Et il s'avérait que cet Albert était un de ces docteurs qui s'occupait des personnes attardées. Comment appelait-onces médecins déjà ? Le détective le lui avait dit mai il avait oublié

Et puis zut, tant pis ! Il allait la suivre, prendre le même avion qu'elle, sauf que lui se trouverait en classe économique alors que madame voyagerait en première classe ! il avait réservé la chambre voisine de la sienne. Et dès qu'elle ferait un pas hors de cet hôtel, il la suivrait, il irait péter la gueule à ce docteur de merde qui séduisait et lui volait sa femme. Sa femme !

Enfilant ses lunettes de soleil, il démarra sa voiture au moment même où Lindsay sortait de la maison et montait dans le taxi qu'elle avait appelé.

- Je vais péter la tronche de cet Albert Lindsay pensa-t-il tout haut. Je vais l'envoyer droit à l'hôpital...puis je vais te baiser jusqu'à ce que tu me demandes pardon...et pour finir, je te ferai signer les papiers du divorce.

Un sourire mauvais étira ses lèvres alors que son plan dansait dans sa tête.

Le taxi démarra. Il attendit trois minutes avant de les suivre.

La famille FreizerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant