Ivan attendit, les doigts tapotant nerveusement sur sa cuisse.
Lorsque la voiture ralentit devant lui, il y monta rapidement avant de se tourner vers celle qui lui avait donné rendez-vous à quelques pâtés de maisons de chez li.
- Tu m'as manqué murmura-t-il.
- Ivan, non.
- Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels ?ou étais-tu passée ? pourquoi as-tu démissionné de l'école ?
- Ivan...
- Est-ce que tu as une idée de ce que j'ai ressenti quand une vieille est entrée dans la classe pour annoncer qu'elle était la nouvelle prof d'espagnol ?fulmina-t-il.
Isabella s'humecta les lèvres et regarda au loin.
- Je me demande ce que je fais ici pensa-t-elle à voix haute.
- Pardon ?
- Ecoute Ivan soupira-t-elle, toi et moi nous avons vécu quelque chose de merveilleux, quelque chose dont je ne pouvais que rêver le soir dans mon lit...mais il faut croire que certains rêves n'auraient dû rester que des rêves.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je...je retourne dans mon pays. Je vais enseigner là-bas. J'ai une amie qui m'a déjà recommandé au directeur d'une école là-bas et je pense que ça peut marcher...je vais reconstruire ma vie.
- Tu vas reconstruire ta vie...et la mienne dans tout ça tu t'en fous ?
- Ivan s'il te plait...
- S'il te plait quoi ? tu m'appelles pour qu'on se rencontre, je pensais que c'était pour reconstruire notre relation et la tu m'apprends que tu quittes le pays ? et mes sentiments à moi ? tu penses que je ressens quoi quand tu me lâches ça en pleine face avec tant de facilité ? Isabella je t'aime
- Ivan, souffla-t-elle en inspirant profondément, tu es jeune, tout ira bien pour toi tu te relèveras plus vite que tu ne le penses. Mais moi, en tant qu'adulte, ce ne sera pas forcément facile pour moi, essaie de comprendre.
- C'était à toi de comprendre qu'il ne fallait pas baiser un de tes élèves merde !hurla-t-il avant de frapper son poing contre la boite à gants.
- Comment oses-tu ?
- Comment j'ose ? Isabella t'es sérieuse ? tu étais ma professeure et tu étais mariée ! je...je n'ai été que la distraction te permettant de t'échapper de ton mariage étouffant !
- Ne prends pas les choses ainsi je...
- Tais-toi !la coupa-t-il. Tu as dit ce que tu voulais me dire. Tu me quittes ? okay. Tu quittes le pays ? tant mieux pour toi. Mais quand tu seras là-bas, tache juste de ne pas écarter les jambes au premier élève qui fera attention à toi, ce serait bête que ton mari décide de te suivre dans ton pays d'origine pour te faire la peau !
- Sors de ma voiture maintenant lui dit lentement Isabella, sous le choc de son regard et son ton hargneux.
Il ne se le fit pas dire deux fois. Il descendit de la voiture et claqua la porte bruyamment. Isabella démarra sur des chapeaux de roue, laissant sur le trottoir un adolescent qui se mordait l'intérieur des joues jusqu'au sang, tentant de retenir des larmes qui firent naturellement leur chemin sur ses joues.
XXX
Johnatan haussa les sourcils d'étonnement en découvrant son frère sur le seuil de son bureau. Il lui fit signe d'entrer et ferma le cartable dans lequel se trouvait le dossier qu'il traitait.
- Ivan ! quelle surprise ! assieds-toi le pria-t-il en lui indiquant le siège en face de son bureau.
Se dandinant d'un pied sur l'autre, les mains dans les poches de son jean, Ivan refusa d'un signe de tête. Ses yeux balayèrent le bureau bien rangé de son frère avant de parcourir la vue par la baie vitrée derrière lui pour revenir rencontrer ceux de Johnatan qui le fixait avec une calme intensité. Ivan soupira et finit par s'asseoir, les mains jointes, les pieds battant la cadence sur le parquet.
- Isabella est repartie dans son pays finit-il par lâcher en regardant ses mains...elle me l'a balancé en pleine face alors que je m'attendais à ce qu'elle m'annonce qu'on allait remettre le couvert...et le pire de tout c'est que je la comprend, je la comprend mais je lui ai lâché des horreurs.
- Vous vous êtes vus ?demanda tranquillement Johnatan.
- Oui. Elle m'a donné rendez-vous ce matin.
- Et qu'est-ce que tu veux dire par tu lui as dit des horreurs ?
Son frère lui rapporta la conversation de la matinée d'une voix atone, les yeux dans le vague.
- Je ne voulais pas lui dire ça je te jure. Je sais ce qu'elle a enduré aux côtés de son mari, et lui balancer ça c'était...bas, mesquin.
- Tu étais en colère. Tes mots ont dépassé ta pensée.
- C'est avec cette image de moi qu'elle est partie. L'image d'un salaud.
- Tu n'es pas un salaud. Son mari l'était. Je pense qu'elle comprendra que ce n'est pas ce que tu avais voulu dire.
- C'est moi qui ne comprend pas...je ne comprends pas pourquoi ça fait si mal putain l'amour fait chier !
Johnatan se leva et contourna son bureau pour s'asseoir dans le fauteuil voisin de celui de son ferre qui fuyait son regard, les yeux brillants de larmes.
- Ce n'est qu'un sale moment à passer. Même si tu n'arrives pas à le croire en ce moment, cette douleur que tu ressens là, maintenant, finira par s'estomper pour n'être plus qu'un souvenir.
- Tu dois me prendre pour une tapette merde hoqueta-t-il en se mordant la lèvre inferieure.
- Non...tout le monde est passé par là un jour...mais je suis là pour toi, quoi qu'il arrive mon frère.
- Je...je vous envie Lindsay et toi...vous au moins vous avez pas ces merdes qui vous tombent dessus, vous êtes mariés, heureux et amoureux murmura-t-il en reniflant, passant le dos de sa main sous son nez.
- Non. Ne va pas croire que tout a toujours été facile car ce n'est pas le cas. J'ai douté d'elle, elle m'a caché des choses, mais au final...tout a repris sa voie. Tu es jeune Ivan. Aujourd'hui tu crois qu'Isabella était l'amour de ta vie, mais dans quelques mois ou dans 1 an ou plus, tu trouveras une femme qui te fera perdre la tête au point que tu en oublies ton nom.
- Je suis désolé de t'avoir gueulé dessus l'autre jour marmonna-t-il en séchant ses joues du plat de la main.
- Oh ça, c'est oublié crois-moi...je n'ai pas encore déjeuné et Lindsay me tuerais probablement si elle le savait, ça t'dis qu'on aille se chercher quelque chose à manger ? il y a un restaurant en bas de la rue, ils font des sandwiches à la dinde à tomber c'est moi qui te le dis. T'en dis quoi ?
- Ouais...ouais on peut y aller.
- Parfait. Je ferme tout ça et on y va.
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La famille Freizer
RomanceFaire partie d'une richissime famille c'est bien; être entouré de gens aimants dans une maison familiale c'est également bien; mais découvrir que chacun à sa part de noirceur et de secrets peu provoquer une envie de fuir une famille trop envahissant...