Chapitre 23

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Il la sentit sans même la voir. Elle l'avait suivie sur la terrasse. Il aurait voulu disparaitre sous terre tant il avait honte, mais même un trou ne suffirait pas à enterrer ces sentiments qui l'habitait : honte, gêne, solitude, et cette impression d'être sale.

- Je ne t'en voudrai pas de m'engueuler dit-il calmement.

- M'en vouloir ?ricana Theodora. C'est à moi de t'en vouloir pour ce que tu m'as fait et non l'inverse !

- Tu t'attendais à quoi ?s'écria-t-il en faisant brusquement volte-face.

- Que tu me fasses confiance !répondit-elle sur le même ton. Je suis ta femme !

- Ma femme ? et que voulais-tu que je te dise à toi ma femme ? « chérie j'ai couché avec ma mère et j'ai pris un pied d'enfer ! c'était ma première fois et je te garantis que sa chatte était douce ! »

Lorsque la claque retentit, Brandon ne comprit pas tout de suite qu'il venait de se faire gifler. Les yeux de Theodora étincelaient de colère.

- Tu fais exprès de te montrer vulgaire uniquement pour me blesser ! tu aurais dû m'en parler parce que je suis ta femme, ta femme Brandon ! il n'aurait pas dû y avoir de secrets entre nous aussi honteux soient-ils. Tu aurais dû t'ouvrir à moi.

- Tu m'aurais rejeté !

- Je suis encore là non ?fit-elle remarquer doucement.

- Je ne t'ai encore rien dit.

- Alors raconte-moi. Confie-toi à moi. Ce qui s'est passé là-dedans tout à l'heure n'aurait pas dû arriver. Je n'aurais pas dû être surprise en entendant une histoire de ton passé, une parcelle de ta vie.

Brandon ferma les yeux et soupira lourdement.

- Theodora...

- N'aie pas peur de t'ouvrir à moi.

Il rouvrit les yeux et les posa sur sa femme qui se rapprocha. Elle lui prit la main et entrelaça leurs doigts.

- Je ne veux plus avoir à revivre une situation pareille à cause de tes secrets...allons nous asseoir et raconte-moi tout ce que tu m'as caché.

- Je ne veux pas que tu me regardes autrement.

- Ca ne risque pas d'arriver crois-moi. Je t'aime.

Brandon inspira profondément puis acquiesça.

- Bien. Je vais tout te raconter.

Il lui pressa la main et la mena jusqu'à un chêne en-dessous duquel ils s'assirent dans l'herbe. Il se racla la gorge puis déglutit.

- Ce soir-là, je rentrais de l'école lorsque je l'ai trouvée affalée sur le sofa, un verre de vin a la main comme tous les soirs depuis le départ de mon père. Le fait que ce salaud nous ait abandonné pour une sale gosse de riche avait plongé ma mère dans d'intenses et déprimantes réflexions sur son apparence physique, sur les années précédentes passées avec lui...elle cherchait à savoir où elle s'était trompée, ce qu'elle avait pu dire ou faire, ce qui avait changé chez elle pour que son mari lui préfère une autre. Mais le truc tu vois, c'est qu'elle n'a jamais trouvé la réponse aux questions qu'elle se posait...parce qu'elle n'avait rien fait. Elle était tout ce qu'un homme aurait voulu. Il n'aurait pas dû la traiter ainsi. En même temps c'était ma mère et je l'aimais mais je suis plus qu'objectif quand je te dis qu'elle était...parfaite... Et cette nuit-là, elle était plus tendue que d'habitude...en colère...elle pleurait. Alors je me suis assis près d'elle et elle s'est mise à pleurer dans mes bras et...j'ai commencé à lui masser les épaules.

Theodora lui prit la main et joignit ses doigts aux siens. Brandon les serra fort et inspira profondément avant de poursuivre.

- Ça aurait dû être un simple massage et rien de plus. M-mais...mais quand elle s'est redressée et m'a regardée les yeux brillants de larmes et la main sur ma joue j-je sais pas ce qui s'est passé au juste mais il y avait bien un truc...un truc contre lequel je ne pouvais pas résister je le jure... encore aujourd'hui quand j'y repense je me dis que ça n'aurait pas dû arriver mais je sais que si j'avais une chance de changer les choses, malgré moi ça se passerait encore une fois. C'est dur à expliquer mais...elle m'a embrassé...et j-j' ai répondu à son baiser bégaya-t-il alors qu'une larme roulait sur sa joue. Et tout s'est enchainé si vite ! je me suis retrouvé nu au-dessus d'elle...sur ma mère, ma mère Theo ! et cette-cette espèce...d'attirance malsaine a disparu aussitôt après que j'ai joui, comme s'il s'agissait d'un putain de sort ou de maléfice. C'est fou mais c'est ainsi et je ne comprends toujours pas.

Il renifla et se passa les deux mains sur le visage.

- C'est juste que c'est tellement...tordu ! je me sentais si coupable après ça...je me suis demandé si je n'étais pas dérangé, car seul un malade peut prendre du plaisir en couchant avec sa mère non ?

Cette question s'adressait plus à lui-même qu'à elle, aussi Theodora garda-t-elle le silence, trop bouleversée par ce qu'elle entendait.

- Au cours de la semaine qui a suivi, on ne s'est pas vraiment parlé elle et moi. Je n'arrivais pas à la regarder dans les yeux et elle non plus. le dégoût de soi et la honte étaient si puissants qu'on avait fini par s'éloigner...et un jour, en rentrant des cours, je l'ai trouvé debout dans le séjour. Elle...elle avait cette petite télécommande a la main et une ceinture d'explosifs sur l'estomac...Theo elle avait cette lueur dans l'œil...de la culpabilité pure, de la douleur, de la honte...elle a explosé sous mes yeux Theo. Elle a préféré se tuer de la pire des manières pour échapper à ce qu'elle considérait comme un péché punissable par la mort...ils-ils n'ont même pas pu retrouver tous les morceaux conclut-il d'une voix étranglée.

Theodora ne se rendit compte qu'elle pleurait que lorsqu'une larme atterrit sur sa main. Elle s'essuya précipitamment l'œil et prit son mari dans ses bras en montant sur ses cuisses et en nichant sa tête dans son cou. Elle le sentit trembler contre contre elle avant qu'il ne la serre contre lui, fort.

- Theo...

- Chuuuuut...du calme mon amour.

- Je suis désolé murmura-t-il le nez dans ses cheveux.

- Tu n'as pas à t'excuser mon amour...tout va bien aller maintenant.

- Je t'aime tellement.

- Je t'aime aussi Brandon. Enormément.

- Je t'aime répéta-t-il les yeux fermés.

Theodora sourit et caressa les boucles de son mari qui la berçait tendrement, la serrant a l'étouffer. Mais pour rien au monde elle ne bougerait de là. Elle était bien ou elle était. Dans les bras de cet homme piégé dans sa honte et sa culpabilité d'adolescent, dans les bras de cet homme qui était le père de sa fille et avec qui elle comptait bien finir le reste de ses jours, dans les bras de cet homme qu'elle aimait par-dessus tout.

La famille FreizerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant