Chapitre 16

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La rotation de son pied gauche se fit lentement, de l'intérieur vers l'extérieur. Les mains qui soutenaient l'une son talon, l'autre ses orteils, répétaient ce geste avec patience et douceur...oui, les mains de Sorya étaient très douces. Même s'il ne les sentait pas sur ses membres inférieurs, il les avait senties sur sa joue lorsqu'elle lui avait ôté une branche de spaghetti restée accrochée à sa barbe il y a quelques jours.

Elle se mit a étirer ses orteils l'un après l'autre sans remarquer qu'il l'observait attentivement depuis quelques minutes. Ses cheveux rejetés sur une épaule, le visage dépourvu de maquillage, elle se concentrait sur sa tâche, les mouvements de ses bras et de ses mains faisant tressauter ses seins qu'il devina nus sous la robe simple de couleur rose qu'elle portait. Il suivit des yeux les gestes de ses doigts aux ongles vernis de noir. Ils étaient longs et fins. Dommage qu'elle utilisait ses mains plus pour pétrir la pâte que pour s'accrocher aux épaules d'un homme pendant l'amour.

Ses mains délaissèrent ses pieds pour remonter le long de sa jambe qu'elle se mit à masser, concentrée sur sa tâche, la lèvre inférieure entre les dents.

Troublé, il battit des cils en songeant avec dépit qu'il ne ressentirait peut-être jamais la sensation de ces mains sur ses jambes et ses pieds. Il était certain qu'il aurait été plus à même d'apprécier ce massage s'il n'avait pas été invalide. Cette situation le rendait amer, frustré, en rage ! Mais cela faisait déjà près de sept jours depuis que Sorya lui faisait faire régulièrement ses exercices : le matin après sa douche, puis elle déjeunait avec lui avant d'aller travailler et dinait avec lui après être revenue du travail, avant de reprendre avec lui les exercices de la matinée.

Il aimait sa compagnie. Elle était la seule qu'il autorisait à entrer dans sa chambre. Il aimait l'entendre rire, et parler de son travail avec animation, rire avec elle des diverses anecdotes de la journée sur certains habitues de son restaurant. Elle avait un rire magnifique. Clair, sonore, très diffèrent du rire de dérision dont Soraya aimait le gratifier.

- Heo ! où es-tu parti ?lança Sorya en souriant, assise près de ses jambes qu'elle avait fini de masser.

- Je suis là, répondit-il en lui souriant à son tour, le dos cale contre son oreiller.

- Tu me sembles bien pensif.

- En fait, je réfléchissais...tu sais ce que devient ta sœur ?

- Ce qu'elle devient répéta Sorya en pouffant. Et bien...elle entre, elle sort, elle va en boite et fait les boutiques. Hier elle m'a montré deux chapeaux qu'elle a achetés donc, je pense qu'elle va bien résuma-t-elle en ramenant ses jambes sous elle.

Dans son mouvement, ses seins bougèrent doucement sous sa robe qui, légèrement retroussée, dévoilait ses genoux et un peu de ses cuisses. Ian détourna les yeux et remonta vers son visage qui reflétait l'innocence et la sincérité.

- Et toi ça va ?

- Oui je vais bien Ian. Et tu sais ce qui améliorerait encore plus mon humeur ?

- Non dis-moi.

- Que tu descendes avec moi dans le jardin admirer le coucher du soleil.

Ian haussa un sourcil d'un air hautain et lui jeta un regard glacial.

- Il n'est pas question que je quitte cette pièce.

- Rester allongé toute la journée ne t'aideras pas à aller mieux.

- Je ne reste pas allongé toute la journée. Je me déplace sur mon fauteuil dans toute la pièce.

La famille FreizerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant