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5 juin 2015, point de vue d'Amanda


J'ai mal. J'ai un horrible mal de crâne et ça annonce rien de bon. Me rappelant de ma dernière migraine, j'ai comme le pressentiment d'avoir fait une erreur. Je passe ma main sur mon visage et frotte mes yeux. Les souvenirs refont surface lorsque je vois Antoine endormi à mes côtés.

Je suis déçue de moi-même. J'ai toujours trouvé les gens qui noyaient leur peine avec des verres stupides, mais c'est exactement ce que j'ai fait. J'ai enfilé les verres jusqu'à ne plus contrôler mon cerveau. J'aurai pu tomber sur quelqu'un de malveillant et qui aurait pu me vouloir du mal. J'ai étais imprudente !

Je repose mon attention sur le châtain à mes côtés. Ses yeux clos, sa bouche légèrement ouverte lui permettant de respirer et ses cheveux en bataille lui donnent un air de petit garçon. Il est adorable.

En quelques secondes, je me retrouve bloquée, allongée sur le dos, le châtain au-dessus de moi.





— Me regarder dormir est si passionnant que ça ?

— Tu es beaucoup moins agressif quand tu dors.

— Je ne suis pas agressif.

— Vraiment ?

— Vraiment.

— Tu sais qu'on vient de remixer le Okay d'Hazel et d'Augustus ?

— Hein ? Pas compris là.

— Sale inculte. Je le pousse pour pouvoir me libérer de son emprise et il tombe à même le sol.

— Aïe !

— Oups.

— Tu me le paieras, Leithold.

— Mais oui, mais oui.





Je me lève du lit et me dirige, comme chaque matin, vers mon balcon pour prendre l'air et me réveiller. Les mains sur le garde-corps, j'inspire et expire longuement. Je peux voir la Stratosphère Las Vegas avec sa tour culminant à trois cent cinquante mètres et ses trois attractions, mais aussi Paris Las Vegas avec sa réplique de la Tour Eiffel mesurant un peu plus de cent cinquante mètres et la reproduction de l'Arc de Triomphe. J'ai une vue magnifique.





— Pourquoi tu as été dans ce bar cette nuit ?

— J'avais besoin de souffler, je crois.

— Je t'ai déjà dit que croire n'était pas une réponse.

— J'avais besoin d'oublier, soufflais-je.

— Oublier quoi ?

— Tout. Je crois que tu ne te rends pas compte de tout ce qui s'est passé dans ma vie, que ce soit depuis ces quelques jours ou depuis ma naissance.

— Nos problèmes de Las Vegas seront bientôt résolus, Amanda.

— Non, ça ne sera jamais résolu, le contredis-je. Il y aura toujours quelque chose pour nous rappeler ce qui s'est passé ici. Dans les papiers, on verra toujours que je me suis mariée et divorcée. Parler de Las Vegas me rappellera ce qui s'est passé. Ça ne se résoudra jamais, Antoine.





Il souffle. Je sais qu'il a compris que j'avais raison. Il pose à son tour ses mains sur la rambarde et reste silencieux, les yeux perdus dans l'horizon.





— Je suis désolé.

— Pour ?

— De t'avoir mis dans cette situation d'incompréhension comme tu me l'as dis sur ton message.

THE TRUTH » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant