THE TRUTH » a.griezmann

extrait

Bordel, où suis-je ? Je cherche mon portable à l'aide de ma main et le prends pour voir l'heure. Treize heures vingt et... Stop ! Attendez, trente secondes. Pourquoi j'ai une bague à l'annulaire gauche ? Qu'est-ce que j'ai fait hier soir ? Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve ici et en plus de ça avec une bague au doigt ? Je me retourne pour regarder un peu plus en détail la pièce dans laquelle je suis quand je le découvre. Qu'est-ce qu'un inconnu fait dans le même lit que moi ?

Je lève la couette qui nous protège. Je suis en short et débardeur. C'est déjà ça. Au moins, je n'ai pas couché avec un inconnu. C'est un bon point, non ? Je me lève et vais de l'autre côté du lit. Je regarde quelques secondes l'homme, le détaillant. Je ne le connais pas. Son visage ne me dit rien. Mais qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour finir ici avec cet homme ? Bon, Amanda, ressaisis-toi. Règle l'affaire de la bague. Je lève légèrement la couette qui cache la main gauche de cet inconnu et découvre qu'il a aussi la bague. Ce n'est pas possible... Ne me dîtes pas qu'on s'est marié ? Non, non et non. C'est impossible.

Je pourrais récupérer toutes mes affaires et partir comme une voleuse. Oui, je pourrais, mais en même temps, je me dis que peut-être cet homme a les réponses à mes questions et qu'il pourra m'éclairer. Voilà, je vais le réveiller et il va tout m'expliquer.

— Hey toi, debout. Réveille-toi.

Je le pousse légèrement. Je n'ai pas envie d'être brutal non plus, mais il ne se réveille pas. Je continue pendant une petite minute, en vain. D'accord, on va changer de technique alors. Je prends mon portable et mets une chanson avec le volume au maximum. Évidemment, je place mon téléphone juste à côté de son oreille. D'un coup, il se relève en criant, me faisant reculer. Bon, il est réveillé maintenant.

— T'es qui toi ?

— Je pourrais te poser la même question.

— Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre d'hôtel ?

— À vrai dire, je ne sais pas, répondis-je, mais tu pourrais peut-être m'éclairer.

— Bordel, c'est quoi le délire ?

— Je me suis réveillée dans ce même lit à tes côtés, dans un endroit qui m'est inconnu...

— Tu te fiches de moi ? Me coupe-t-il.

— Et tu n'as pas encore tout entendu. Regarde ton annulaire gauche.

Il ne bronche pas et remarque la bague. Il pose ses yeux sur ma main et se lève d'un coup. Il passe sa main dans ses cheveux, faisant les cent pas dans la chambre. Apparemment, je ne suis pas la seule à ne pas me souvenir de la nuit dernière. Il s'assoit sur le lit et met sa tête entre ses mains, soufflant. On est dans ce qu'on appelle la merde.