v i n g t - d e u x

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Point de vue d'Amanda


Je n'arrive pas à dormir. Les paroles de Stefan me reviennent inlassablement dans la tête. Je me tourne à nouveau dans mon lit, soufflant. J'ai chaud. J'ai soif. Je me lève de mon lit et sors de ma chambre pour rejoindre la salle de bain. Je bois quelques gorgées d'eau et trempe mon visage. Mes mains appuyées sur le rebord du lavabo, je regarde mon reflet dans le miroir.


Qu'est-ce que j'ai raté ?


" Tu t'empêches d'être heureuse pour lui. ", "tu veux toujours que tout le monde soit heureux, mais toi dans tout ça ?", "il faut que tu vives" ce n'est pas ce que je fais déjà ? "je pense qu'il a compris que ton passé n'est pas tout rose et ton présent aussi et il veut t'aider" Je hais tout remettre en question. Pourquoi tout semble si compliqué d'un coup ?

Je retourne dans ma chambre et prends mon téléphone portable. La luminosité agresse mes yeux. Après m'être habituée, je regarde l'heure. Quatre heures douze. Je n'ai plus envie de dormir. Je fais un tour sur les réseaux sociaux qui sont plus vides que pendant la journée -normal me diriez-vous-. Je verrouille mon portable et le pose sur la table de chevet avant de me rallonger dans mon lit.

Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je pense trop. Je pense trop à lui. Et ça me rend dingue parce que je ne sais pas quoi en penser. Pourquoi prend-il autant de ma place dans ma vie alors que je ne le connais même pas depuis un mois ? Comment est-ce possible ? J'ai bien compris que, pendant cette fameuse soirée qui a chamboulé ma vie, nous avions passé des moments inoubliables, mais est-ce à ce point pour m'empêcher de fermer les yeux ?

Les paroles de Stefan me reviennent à nouveau en tête. J'ai envie de prendre mon portable, de l'appeler, mais est-ce que je dois vraiment le faire ? Ma conscience me crie que je me prends trop la tête, que je réfléchis trop. Est-ce le cas ? Peut-être.

Déterminée, je prends en main mon téléphone, le déverrouille et cherche le numéro que je souhaite joindre. Je clique sur "appeler" et attends. Les sonneries se font entendre, mais rien, il ne décroche pas. Si je calcule bien, il est vingt heures trente là-bas. Il est sûrement occupé avec les garçons. Je comprends.

Je m'apprête à reposer mon portable quand celui-ci vibre dans ma main. Le numéro que je viens tenter de joindre s'affiche sur mon écran. Je décroche.





— Amanda ?

— Hum oui.

— J'étais à la douche, excuse-moi. Tu voulais ?

— Je...





Je n'arrive plus à parler. C'est vraiment étrange l'emprise qu'il a sur moi. Il y a même pas une minute, j'étais décidée à l'appeler et à lui parler de ce que je ressentais et pensais, mais maintenant, je n'y arrive pas. C'est comme si mon cerveau m'empêchait d'ouvrir la bouche.





— Non rien, laisse tomber, Antoine.

— Amanda, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu m'as appelé ?

— Je... Je voulais juste entendre ta voix. Demi-mensonge. Je n'aurais pas dû, je suis déso..

— Ne raccroche pas. S'il te plaît.

— J'ai parlé avec Stefan aujourd'hui. On a parlé de Sam, puis de toi.

— Et ?

— Je suis désolée. Je sais que tu n'as pas totalement tort sur le fait que je m'empêche de vivre à cau...

— Je...

— Non, laisse-moi terminer, le coupais-je, s'il te plaît. Je sais que tu n'as pas totalement tort, mais essaye de me comprendre. Sam est mon frère et la seule chose que je peux faire est de tenir la promesse que je lui ai faite. Je veux être là, avec lui, jusqu'à son dernier souffle. Je veux tenir cette promesse, parce qu'à part ça, je ne peux strictement rien faire. Et... Et tu vois, ça me bouffe de l'intérieur parce que c'est mon frère, merde. C'est tellement dur de le voir dans cet état. Le voir aussi faible et à bout de forces me tue. Et putain, c'est horrible. Je ne te demande pas de comprendre ce que je vis, mais juste de l'accepter. D'accepter mes décisions, mes choix. Et, m'énerver contre toi était stupide et gamin. Je n'aurais pas dû m'emporter et... je suis désolée.

— C'est à moi de m'excuser, Amanda. Je n'avais pas à te dire quoi faire ou non. Je ne peux pas comprendre ce que tu vis et tes choix, parce que je n'ai pas vécu ce que tu vis depuis des années. Mais je peux essayer de me mettre à ta place. Je ne dis pas que ce sera chose facile, mais je peux tenter.

— Merci.

— Si je ne me trompe pas, il est tard en Angleterre, non ?

— Quatre heures et demi, répondis-je, mes yeux fixant le plafond.

— Tu devrais aller dormir.

— Tu te soucies de moi ?

— La question ne se pose même pas, Am', tu devrais le savoir.

— Tu sais, je ne sais pas trop ce que je ressens. C'est vraiment étrange. Tout est étrange quand ça a rapport avec toi. Tu rends tout plus compliqué.

— Je te l'ai dit, je fais dans la complexité.






Et c'est seulement après notre conversation que j'ai réussi à m'endormir. Sa voix m'apaise, ses paroles me rendent sereine. Il rend les choses tellement différentes. En mieux.

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heey ! chapitre ennuyeux, mais important pour la suite. j'ai vraiment essayé, au début du chapitre, de vous montrer le ressenti d'amanda, de ce qu'elle pense réellement... Puis, antoine est de retour ! j'ai vraiment aimé écrire la conversation, parce qu'amanda se dévoile et est complètement sincère

breeef, votre avis sur le chapitre ? le début ? le point de vue d'amanda ? la conversation téléphonique avec antoine ? la suite ? dîtes moi touuut

love ya

THE TRUTH » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant