d o u z e

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Point de vue d'Amanda


Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête pour le laisser prendre cette place. Cette place que je n'avais donnée à personne depuis trois ans de peur d'être déçue une énième fois. Je me suis montrée faible. Devant lui, je n'étais rien. Je ne contrôlais rien. Il peut me briser. Il peut faire tout ce qu'il veut pour me nuire.

Allongés sur le lit de ma chambre, je sens son regard posé sur moi. Je me tais. Je ne sais pas quoi dire. Je suis gênée. Gênée qu'il m'ait vu aussi faible alors que j'ai toujours fait pour montrer le contraire. Toujours...





— Tu penses trop.

— Je ne pense pas, je me repose.

— Je t'ai observé, tu sais. Quand tu fronces les sourcils, c'est que tu réfléchis.





Je me retourne et pose mon regard sur son visage. Comment il fait ça ? Comment arrive-t-il à savoir tout ça ? Il sourit légèrement, amusé par la situation. Il m'énerve, mais je ne peux pas le détester.





— Comment tu arrives à faire ça ?

— Je te l'ai dit, je t'ai observé.

— Pourquoi ?

— Parce que dès le début, j'ai ressenti le besoin de te protéger. Et aussi parce que tu es mignonne quand tu ne comprends pas quelque chose.

— Arrête ça.

— Encore plus quand tu rougis.





Je cache mon visage entre mes mains, me laissant retomber sur le matelas. Arg, c'est gênant ! Et en plus, monsieur en rit ! Je le haïs ! Les mains d'Antoine se posent sur les miennes et ils me les retirent du visage. J'ai l'impression que ses yeux lisent en moi et c'est vraiment une sensation désagréable. Je le pousse de toutes mes forces et monte à califourchon sur lui.





— Tu as plutôt intérêt à arrêter de vouloir me rendre mal à l'aise, le petit français.

— Je ne suis pas petit !

— Même ton petit frère est plus grand que toi.

— Tais-toi.

— Hun hun, je secoue négativement la tête. Tu m'as cherché, maintenant tu me trouves.

— Je préférais quand tu rougissais.

— Tais-toi.

— Ah oui ? Sinon quoi ?





Il s'est levé sur ses coudes tandis que je n'ai pas bougé.





— Sinon... Attends que je réfléchisse.

— Sinon rien du tout. En plus, tu n'oserais pas me faire du mal.

— Tu en es vraiment sûr ?

— Absolument !





Je pose mes mains sur son torse et le pousse afin qu'il retombe sur le lit. Je ne pourrais pas lui faire du mal ? C'est sûr qu'avec ma force de mouche... Néanmoins, je tente de le faire tomber du lit et j'y parviens après un long moment. Il tombe au sol et je ne peux m'empêcher de rire. Il est tombé comme une merde, on peut le dire. Il relève la tête et je comprends que je n'aurais finalement pas dû. Il se relève et je me lève du lit pour prendre la fuite. J'ai à peine le temps d'arriver à la porte qu'il m'a rattrapé par la taille. Nous finissions assis sur le bord du lit, mes jambes entourant son bassin, mes bras autour de son cou.





— Tu ne peux plus m'échapper, tu le sais.

— Oui, bhein je ne suis pas sportif de haut niveau moi !

— Je ne parlais pas de ça.

— De quoi alors ? Sa main vient se poser sur ma joue et faire des gestes circulaires. Je ne suis pas prête pour ça, pour ce que tu attends de moi.

— Je n'attends rien de toi, Amanda.

— Je ne veux pas te blesser.

— Tu ne crois pas que c'est plutôt moi qui risque de te blesser ?

— Il m'arrive de dire des choses que je ne pense pas du tout à certains moments et...

— Amanda, arrête, me coupe-t-il, son regard devenant plus dur. Arrête de repousser les gens qui veulent faire partie de ta vie.

— Mais il n'y a pas que ça. Je ne suis pas prête à entamer une relation, je veux dire de penser à ça. La dernière s'est mal terminée, il...

— Chut...

— An...

— Amanda. Je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé. Enfin, pas tant que tu ne veux pas en parler.

— Pourquoi tu es comme ça avec moi ?

— Parce que tu es différente.

— Je suis totalement banale, Antoine.

— Crois-moi, tu es bien différente des autres. Je secoue la tête. Je suis banale comme personne. Tu te crois faible alors que tu ne l'es pas du tout. Tu as traversé de nombreuses choses dans ta vie et tu t'en es sortie. Tu vis comme tu le souhaites et, bien que ça te gêne, tu es magnifique. Malgré le fait que mes compliments te fassent rougir et que tu ne sais plus où te mettre en ce moment-même, j'ai terriblement envie de t'embrasser, mais je ne le ferai pas.

— Pourquoi ?

— Parce que tu l'as dis toi-même : tu n'es pas prête.

— Et si je te le demande ? Est-ce que ça change quelque chose ?

— Aucunement. Je ne t'embrasserai plus, du moins, jusqu'au moment où tu seras prête.






Et c'est maintenant que j'ai envie de me jeter sur ses lèvres. De toute façon, on veut toujours ce qu'on ne peut pas avoir. On est tellement indécis, qu'on se prive de ce qu'on pourrait avoir, de ce qu'on pourrait gagner. Bien que ce débile de Français m'énerve souvent, je le veux désormais dans ma vie.

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encore un chapitre entre nos deux protagonistes ! il est un peu plus court que d'habitude, mais de peu. les amis de nos nos tourtereaux apparaîtront dans le prochain chapitre !

sinon ce chapitre ? la relation d'antoine et d'amanda ? le ressenti d'antoine ? vous pensez qu'il peut se passer quelque chose entre eux ? vous voyez quoi pour la suite ? laissez un petit commentaire pour me faire plaisir ;)

je vous embrasse love ya

THE TRUTH » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant