THE TRUTH » a.griezmann

c i n q u a n t e

6 janvier 2016, point de vue d'Amanda

Je pousse la porte de la galerie qui est déjà allumée. Je ne vois pas Silver. Elle doit être dans l'arrière-boutique. Je m'y rends pour poser par la même occasion mes affaires et découvre ma patronne au téléphone, cherchant quelque chose. Je la salue d'un simple geste de la tête et dépose mes affaires. Comme tous les matins, il faut vérifier que rien ne manque, que les tableaux sont parfaitement droits

— Amanda ! Comment tu vas ?

— Très bien et toi ? Les fêtes de fin d'année se sont bien passées ?

— Parfaitement bien ! J'ai pu retrouver ma famille, alors je peux dire que oui. Et toi ? Pas trop fatiguée ?

— Légèrement fatiguée, mais contente d'être de retour à Manchester.

— J'espère que tu es d'attaque à commencer cette nouvelle année.

Je crois que je suis l'une des personnes les plus chanceuses. Je m'entends parfaitement bien avec ma patronne et il n'y a jamais eu de désaccord entre nous.

Je passe ma première journée de travail 2016 à m'occuper de paperasse pour de nouveaux arrivages tandis que Silver s'occupe des factures à payer. Je quitte la galerie à dix-neuf heures et me rends chez mes parents. Je n'ai pas eu le temps d'aller les voir hier après être rentrée. J'étais fatiguée et je suis directement rentrée à mon appartement pour manger et filer au lit. J'ai pris soin d'envoyer un message à mes proches avant d'aller dormir, évidemment.

Lorsque j'arrive devant la maison familiale, les voitures de mes deux parents sont garées. Je me hâte jusqu'à l'entrée et entre sans sonner. J'accroche mon manteau au portemanteau dans le hall et me dirige vers la cuisine où ma mère passe la plus grande partie de son temps. Je la découvre en train de préparer le dîner derrière les fourneaux.

— Maman ?

— Oh, je ne t'avais pas entendu arriver. Tu vas bien ?

— C'est plutôt à moi de te demander ça. Tu as l'air épuisé.

— C'est simplement dû à toutes ces fêtes. On a veillé et je n'ai toujours pas rattrapé mes heures de sommeil.

— Si tu le dis.

— Alors, comment ça va ?

— Je suis contente d'être de retour à la maison, ça fait du bien.

— Même si tu n'es plus avec Antoine ?

— On se reverra rapidement, je ne me fais pas de soucis.

— Tu as bien du courage de le laisser seule dans un autre pays que toi.

— La confiance, maman, la confiance.

— Ça reste toujours un homme qui a des besoins à satisfaire.

— La discussion change complètement de sujet alors on va se reconcentrer sur le sujet principal.

J'adore ma mère et je ne lui cache pas grand-chose, mais il y a quand même certains sujets que je ne préfère pas aborder avec elle. Je finis par rejoindre mon père qui est dans le garage en train de bricoler. Je pose ma main sur son épaule pour lui faire remarquer ma présence et il se retourne en sursaut.

— Désolée.

— Je croyais que tu rentrais que ce soir.

— Euh non, je suis rentrée hier soir, mais j'étais crevée alors j'ai préféré ne venir qu'aujourd'hui.